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Mécénat d'entreprise : Gandee s'installe à Bordeaux

Engagement
jeudi 04 novembre 2021

Layticia Audibert, fondatrice de Gandee. Crédits : Layticia Audibert

Gandee, plateforme spécialisée dans le mécénat d’entreprise, vient d’installer un bureau à Bordeaux. La startup lève actuellement des fonds pour assurer son déploiement régional, et a notamment ouvert son capital à un acteur économique bordelais.

Cela fait moins d’un mois que la jeune pousse parisienne Gandee, lancée en janvier 2019, a posé ses valises à Bordeaux. Une deuxième implantation après Nice, et le début d’un déploiement sur la France entière d’ici fin 2022. La startup développe une plateforme de dons à destination des particuliers comme des entreprises, et se positionne surtout sur le mécénat d’entreprise. « Cela représente la moitié de notre chiffre d’affaires, aujourd’hui, présente Layticia Audibert, fondatrice de Gandee. C’est finalement une offre assez récente car nous l’avions mise de côté durant la crise. On ne pouvait pas approcher les entreprises, qui devaient avant tout survivre. Mais aujourd’hui, en sortie de crise, on voit que la problématique de l’engagement solidaire est forte. » Car en 2021, souligne l'entrepreneuse, le mécénat d’entreprise semble être un outil qui facilite les recrutements. « Les jeunes veulent travailler dans des boîtes qui font sens, notre solution est une façon d’attirer les talents. »

Un accompagnement « clef en main »

Gandee propose ainsi d’accompagner ses clients de bout en bout. La startup a constitué un portefeuille d’une soixantaine d’associations françaises, sur les 1,5 million existantes, qui répondent chacune à un minimum de critères. « On vérifie qu’elles participent à l’intérêt général, on demande leurs statuts ou leurs comptes pour voir que l’argent est bien géré », énumère Layticia Audibert. Ensuite, Gandee aide les entreprises clientes à choisir une association selon leurs valeurs, ou le territoire, « pour asseoir leur maillage territorial ». « Les PME, startups ou ETI sont de plus en plus obligées d’avoir un engagement solidaire, reprend la fondatrice. Entre les obligations réglementaires, les entreprises à mission, la certification B Corp… Au-delà du recrutement de talents, avoir une activité de mécénat permet d’attirer des clients qui veulent travailler avec des entreprises qui font sens. Si vous voulez gagner des marchés auprès de grands groupes qui ont, eux, des obligations sociétales, c’est important. » 

Mais les chefs d’entreprise n’ayant pas toujours le temps de mener une politique de mécénat en interne, Gandee déploie deux solutions clefs en main. L’une d’elles, 1% to do good, est pensée sur le modèle 1% pour la planète. La différence, c'est qu'ici, les associations sélectionnées œuvrent pour toutes les causes sociales ou sociétales, et pas uniquement pour l’environnement. Seconde différence, l’entreprise n’a aucune obligation de reverser 1% de son chiffre d’affaires. « Cela peut être 1% des bénéfices, 10 euros par contrat… C’est le client qui met le curseur où il veut », explique Layticia Audibert. Et puis, forcément, Gandee s’occupe des outils de communication positive. En interne comme en externe, pour alerter salariés et réseau des actions de l’entreprise. « Nous sommes les garants que l’entreprise dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit. Pour viraliser le don, et lui donner plus d’ampleur. » La seconde solution de la startup permet aux salariés et aux clients de voter parmi une demi-douzaine d’associations, pour celle qu’ils veulent soutenir.

Rassurer les donateurs

Côté B2C, Gandee permet à n’importe quel particulier de créer une cagnotte solidaire. Lors d’un événement comme un anniversaire – ou, moins festif, un décès. Sur le même principe que Facebook ou récemment Instagram, il est possible d’ouvrir une cagnotte donc, en choisissant l’association de son choix. « Oui, Facebook le propose, confirme Layticia Audibert. Mais ce n’est pas forcément une concurrence directe pour nous. Si, comme le réseau social, l’argent donné va sur le compte séquestre de l’association, nous envoyons, nous, un reçu fiscal systématique. Ce n’est pas le cas de Facebook, qui par ailleurs ne compte qu’une vingtaine d’associations dans sa liste. Et puis je pense que les gens n’aiment pas donner via cette plateforme qui reste un GAFAM. Avec Gandee, les gens savent que nous travaillons avec des banques françaises, ils ont toutes les raisons d’être en sécurité, derrière. Je ne dis pas que ce n’est pas le cas avec Facebook, mais les gens n’ont pas forcément envie de transmettre leurs données. »

Et pour rassurer encore plus les donateurs, professionnels comme particulier, la jeune pousse a même lancé son label « Do Good » à destination des associations. Pas obligatoire, il permet une vérification de 30 points de contrôles via un audit par le groupe SGS. L’association qui l’obtient « prouve » ainsi où va l’argent donné.

Bordeaux, nouveau marché pour Gandee

Aujourd’hui, Gandee compte 15 entreprises clientes, et 300 donateurs pour sa formule « do it yourself », dans laquelle les entreprises se servent de la plateforme comme simple outil de collecte. 10.000 particuliers ont d’ores et déjà donné, et près d’un million d’euros ont été collectés via la startup. Pour poursuivre son développement, donc, Gandee s’installe dans la capitale girondine. Objectif d’ici 2022 : compter une cinquantaine d’entreprises et tout autant d’associations bordelaises. « Le tissu économique y est très développé, avec de nombreux secteurs comme le vin ou le bois, affirme Layticia Audibert. Nous avons envie d’intégrer des associations locales à nos services, pour pouvoir les proposer à des entreprises elles aussi locales, et rester dans la proximité. » Mais à Bordeaux, une autre société est déjà présente sur le secteur associatif : Helloasso. « Finalement, ça a très peu à voir avec nous, analyse la fondatrice de Gandee. Ils ne proposent pas de cagnotte, déjà, mais la vraie différence est aux niveaux des entreprises. C’est un segment sur lequel Helloasso n’est pas positionné, et nous sommes un peu complémentaires. »

Pour accompagner ce déploiement, la startup travaille en ce moment à boucler un tour de table de 500.000 euros. Un cinquième de la somme est d’ores et déjà verrouillé, et deux acteurs bordelais sont impliqués. Si l’un est pour l’instant tenu secret, le président du club des entrepreneurs et fondateur de The Fair Impact Project, David Eymé, entre au capital de Gandee. « Cette levée de fonds nous permettra de renforcer notre équipe avec des commerciaux, des community managers, mais aussi de développer la plateforme avec une volonté de différenciation », précise la fondatrice. La jeune pousse pense ainsi à développer les dons en cryptomonnaie, pour toucher un public plus jeune, de potentiels donateurs. « Nous devons aller sur tous les canaux, pour permettre aux gens d’avoir le choix de donner dans leur monnaie, souligne Layticia Audibert. Et puis, c’est aussi une façon d’être moderne. »

Gandee
Siège social à Paris
4 salariés
CA : n. c. 

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