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Manifestations : les commerçants demandent des « zones commerciales protégées »

Écosystème
lundi 30 novembre 2020

Fin de la manifestation officielle vers 16 heures place Pey-Berland - photo MB

À l’issue d’une journée de reprise d’activité entachée par les dégradations de casseurs en marge de la manifestation contre la loi de sécurité globale, les commerçants bordelais réclament la création de « zones commerciales protégées » qui écarteraient leurs boutiques du parcours des cortèges.

Après une marche conclue dans le calme aux alentours de 16 heures sur la place Pey-Berland, la manifestation bordelaise contre le projet de loi de sécurité globale a été suivie d’incidents dans les rues commerçantes du centre-ville. Plusieurs groupes de casseurs s’en sont pris aux vitrines des enseignes, conduisant plusieurs commerçants à baisser le rideau en urgence pour protéger leurs biens et leurs clients.

Témoins impuissants de ces dégradations, les commerçants bordelais de la Ronde des Quartiers ont appelé, via l’association nationale Commerçants et Artisans des Métropoles de France (CAMF), à l’arrêt immédiat des manifestations dans les zones de commerce. « Après deux mois, puis un nouveau confinement, les commerçants et artisans de nos villes se réjouissaient de recevoir leurs clients et finissent pour certains épuisés et jouent tous leur survie. De nombreux Français annoncent et écrivent leur solidarité, mais il est important que nous commerçants ayons la liberté d’accueillir nos clients et que les Français aient celle de venir faire leurs achats en toute sécurité et sérénité », fait valoir l’association dans un communiqué envoyé dimanche.

Concilier droit de manifester et accueil des clients

Elle sollicite la mise en place d’une concertation systématique avec la préfecture sur le parcours des défilés et demande la création de « zones commerciales protégées » (ZCP) dans lesquelles les manifestations seraient interdites les jours de forte affluence jusqu’à fin janvier 2021. « Les autres jours dans le cadre de l’organisation d’une manifestation dans les ZCP il restera à la charge et responsabilité des organisateurs de prouver que celle-ci, du début jusqu’à sa dispersion ne troublera pas l’ordre public », ajoute la CAMF.

Fabienne Buccio, préfète de Gironde, a de son coté rappelé lundi lors d’un point presse qu’une concertation préalable avait bien eu lieu avec la CCI, les commerçants et les organisateurs de la manifestation pour éviter que l’événement ne porte préjudice à la reprise de l’activité commerciale, par ailleurs surveillée sur le plan sanitaire. Elle souligne par ailleurs la difficulté de circonvenir les initiatives spontanées telles que ce nouveau cortège parti vers l’hypercentre après le terme officiel de la manifestation autorisée.

« Sanctuariser la rue Sainte Catherine, coupée par une dizaine de rues, veut dire tenir 26 points de filtrage. Je ne pense pas que les clients viendraient dans ce cadre-là. Autre difficulté, ce n’est pas marqué sur le visage des gens s’ils sont manifestants ou clients. Ça n’est pas non plus marqué sur leur visages s’ils sont des manifestants normaux ou s’ils ont envie de commettre des dégradations », a fait valoir Patrick Mairesse, directeur départemental de la sécurité publique, lors du même point presse.

Le terme « zones commerciales protégées » désigne traditionnellement les mesures d’urbanisme et de préemption visant à garantir la diversité commerciale.

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