Maïsadour en passe de se redresser après une année « assez difficile » - Premium

Maïsadour (5.200 salariés, 5.000 agriculteurs adhérents) a profité de son assemblée générale, organisée le 7 décembre dernier à Mont-de-Marsan, pour dresser le bilan de son exercice 2020 – 2021, bouclé en 30 juin dernier sur un chiffre d’affaires de 1,276 milliards d’euros (dont 20% à l’international), en baisse de 6% sur un an. Il accuse dans le même temps une baisse de 20 millions d’euros de son excédent brut d’exploitation (EBE). « Si l’on n’avait rien fait, la baisse aurait été de 35 millions d’euros », a indiqué le président de Maïsadour, Michel Prugue, qui veut surtout rappeler que le groupe coopératif landais a su éviter au maximum les ruptures d’approvisionnement et circonscrire les épisodes de grippe aviaire, au cours d’un exercice également marqué par d’importants aléas climatiques et, bien sûr, la crise sanitaire du Covid-19. Entre autres actions préventives, Maïsadour a notamment cédé ses activités de salaisonnerie à la coopérative Fipso (Pyrénées-Atlantiques) ainsi que sa branche Aqualia dédiée à l’alimentation des poissons, en parallèle de la restructuration engagée au sein du pôle gastronomie MVVH. « Ce désinvestissement nous a permis de réduire d’un tiers l’endettement du groupe au 30 juin », indique Michel Prugue.Vers un nouveau leader du foie gras françaisPour l’exercice en cours, Maïsadour prévoit plusieurs projets structurants, à commencer par un rapprochement de sa filière foie gras (Delpeyrat, Comtesse du Barry) avec celle d’Euralis (Rougié, Maison Montfort), incluant à la fois les marques, les usines et la distribution. « Le projet, actuellement en cours d’examen auprès de l’autorité de la concurrence, doit permettre de faire émerger un acteur de premier plan. Il prendrait la forme d’un actionnariat à parts égales, avec la présence de partenaires financiers à hauteur de 20% », précise Éric Humblot, directeur du pôle gastronomie.Le groupe landais prépare par ailleurs la création d’une nouvelle filiale baptisée Graines d’Alliance et consacrée à la production de soja dans le sud-ouest. Portée en partenariat avec la coopérative Vivadour, elle est destinée à approvisionner le marché régional de la nutrition animale, et se veut un projet vertueux à plus d’un titre, puisque cette production locale permettra de réduire les importations de soja, et offrira aux agriculteurs une nouvelle opportunité de rotation de culture. Maïsadour, qui compte sur le soutien de l’Etat via l’enveloppe du plan de relance dédiée aux protéines végétales, se fixe comme objectif de transformer 30.000 tonnes de soja par an au sein de sa future usine de trituration, qui prendra du service à l’été 2022 à Saint-Sever, près de Mont-de-Marsan. Outre un projet pilote dédié à l’aquaculture dans le sud-ouest, Maïsadour travaille sur le volet commercial au renforcement de sa distribution directe, avec l’ouverture programmée, en 2022, de six nouvelles boutiques au sein de son réseau de franchisés L’Amour du terroir. Un équilibre délicat sur la production agricole Sur le cœur de l’activité agricole, Maïsadour anticipe une production de l’ordre de 600.000 tonnes de grain en 2021 (mais, tournesol, soja), dont 200.000 tonnes de maïs waxy, qui font de la coopérative le premier producteur européen de cette variété destinée à l’amidonnerie. Un volume à même de faire oublier la maigre récolte de 2020 (450.000 tonnes), qui a le mérite d’intervenir dans une période haussière favorable à la trésorerie des producteurs. Pour autant, Maïsadour s’alarme de la hausse générale des prix des matières premières alimentaires, de l’ordre de 28 à 30%, ainsi que des surcoûts liés à l’emballage ou au transport, estimés entre 12% et 50% selon les postes de dépense, sans oublier l’électricité, dont le prix a doublé en quelques mois. « Tout l’enjeu pour nous est d’allier la performance économique à une production durable », estime Michel Prugue, qui demande à ce que ces hausses de coûts soient répercutées sur ses clients, à commencer par la grande distribution, mais aussi le catering ou la restauration hors foyer. Raison de l’alerte ? La coopérative indexe les sommes qu’elle reverse à ses agriculteurs sur les coûts de production. Sans répercussion, c’est donc elle qui absorbe les surcoûts. « Nous faisons au mieux pour lisser, mais si les hausses ne passent pas, nous ne pouvons pas continuer à faire tourner des outils industriels qui perdent de l’argent », prévient le président. MaïsadourRoute de Saint-Sever 40280 Haut-Mauco 05 58 05 84 845.200 salariés, 5.000 agriculteurs adhérentsCA 2020-2021 : 1,276 milliard d'euros

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