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Maintenance des Falcon de la Marine : l’éviction de Sabena Technics a du mal à passer

Stratégie
lundi 22 mars 2021

Hangar Sabena - photo Sabena Technics

Le ministère des Armées a préféré l’offre de la société suisse Jet Aviation à celle de Sabena Technics pour le contrat de maintenance et d’entretien des Falcon de la Marine Nationale. Une éviction difficile à digérer pour les soutiens de Sabena, qui en appellent à la préférence nationale face à la crise que traverse l’aéronautique française.

L’annonce a d’abord été communiquée par l’intermédiaire d’une note interne : le spécialiste de la maintenance Sabena Technics, qui emploie 3.000 personnes en France, dont un tiers à Mérignac, va être évincé de l’appel d’offres lié au maintien en condition opérationnelle de la flotte de Falcon 50 et Falcon 200 Guardian utilisée par la Marine Nationale. Le ministère des Armées lui préférerait l’offre de son concurrent suisse Jet Aviation, financé par des capitaux américains, qui gère déjà l’entretien des Falcon du Gouvernement.

Alain Anziani, maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole, est rapidement monté au créneau. « Dans la période de crise actuelle que traverse le secteur de l’aéronautique, chaque marché est crucial pour une entreprise de ce type, en particulier dans le domaine militaire qui compense en partie les réductions drastiques d’activités de l’aéronautique civil », écrit-il dans un communiqué, évoquant un manque à gagner de l’ordre de 40 millions d’euros annuel pour l’entreprise, susceptible de compromettre une centaine d’emplois.

Il dénonce dans le même temps le risque de baisse de qualité du service rendu à cette flotte utilisée majoritairement dans le Pacifique, dans la mesure où l’entretien des Falcon s’effectue sur la plateforme où Sabena opère déjà la maintenance des avions Airbus CN235 de l’Armée. « Faire intervenir deux industriels différents dans ce circuit de maintenance manque de cohérence », estime le maire de Mérignac.

Une réponse 40% moins chère

L’Armée défend quant à elle un choix rationnel, estimant que l’offre de Sabena est « de loin la moins bonne ». « En termes financiers, elle est significativement plus chère et ainsi pèserait beaucoup plus sur les deniers publics. En termes de performance, elle présente des objectifs de disponibilité des matériels plus réduits, alors que le ministère a fait du maintien en condition opérationnelle de ses équipements une priorité », indique le ministère des Armées.

« Faut-il accepter sans questionnement une réponse 40% moins chère qu’une autre ? », s’interroge de son côté l’intersyndicale de Sabena Technics. Elle se dit frappée de « stupeur » par cette décision, à plus forte raison quand la ministre des Armées avait assuré l’entreprise du soutien de la commande publique lors d’un déplacement à Dinard en octobre dernier.

« Sabena Technics dispose de recours avec une capacité de contester la décision prise dans le cadre d’un appel d’offres public et transparent. Ce n’est qu’à l’issue des recours éventuels que sera désigné le vainqueur de l’appel d’offres », conclut le ministère des Armées.

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