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LGV Bordeaux-Toulouse : des élus d'Occitanie en colère contre l'Etat

Écosystème
mardi 27 avril 2021

Photo d'illustration - Crédits : Adobe Stock Olrat

Les élus d’Occitanie montent au créneau pour défendre la future ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, après l’annonce du gouvernement de financer à hauteur de 40% une autre LGV. Ce Grand Projet du Sud-Ouest permettrait de rallier la Ville rose au Port de la lune en une heure, et nécessite 7,5 milliards d’euros d’investissements.

La ligne à grande vitesse Toulouse-Bordeaux, qui a vu le jour au début des années 2000, n’en finit pas de faire parler d’elle. Ce samedi 24 avril, le gouvernement a annoncé le financement à hauteur de 40% d’une autre LGV, celle qui reliera les villes de Marseille et Nice. Un soutien qui ne passe pas du côté des élus d’Occitanie, pour qui « cette disparité n’est pas admissible ».

Dans un communiqué, la présidente de la Région Occitanie Carole Delga est montée au créneau avec Jean-Luc Moudenc, maire de la Ville rose. « Nous avons appris avec grand étonnement qu’un accord avait été trouvé entre l’Etat et les collectivités concernées pour le financement, à hauteur de 3,5 milliards d’euros, de la Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur, alors même que le Grand Projet du Sud-Ouest (ndlr : la LGV Toulouse-Bordeaux), beaucoup plus avancé, n’est toujours pas accompagné d’un financement officiel de l’Etat. »

Accélérer le calendrier

Depuis plusieurs mois maintenant, les acteurs du projet de LGV du Sud-Ouest sont dans l’attente des annonces de financement de l’Etat. Cette ligne de 222 km nécessite 7,5 milliards d’euros, pour une mise en service prévue en 2030. « Cette ligne est inscrite comme prioritaire dans la Loi d’Orientation des Mobilités et déclarée d’utilité publique depuis 2016 », martèlent les élus d’Occitanie. Ce projet permettrait en effet de rallier Bordeaux à Toulouse en à peine plus d’une heure, contre le double actuellement.

Pour Carole Delga et Jean-Luc Moudenc le GPSO ne doit en aucun cas être impacté par son concurrent du sud-est. « Il faut acter les modalités de portage, accepter les financements innovants et accélérer le calendrier pour que [la LGV] puisse enfin entrer dans une phase concrète de réalisation », concluent-ils.

Une longue bataille juridique

En juin 2018, deux ans après la déclaration d’utilité publique, le tribunal administratif de Toulouse avait annulé le la déclaration d’utilité publique qui concernant des travaux d'aménagement au nord de Toulouse. Une première victoire pour les associations anti-LGV, à l’origine du recours, qui pointaient du doigt « la rentabilité non assurée » de la future ligne, et « l’insuffisance de l’évaluation économique et sociale ». Peu de temps après, l’Etat, par le biais du ministère de la transition écologique, ainsi que SNCF Réseau, avaient fait appel de cette décision.

Le 12 mars 2020 la cour administrative d’appel de Bordeaux leur a finalement donné raison, avant que les opposants au projet forment un pourvoi. Dans son jugement, la cour rappelait que le projet de LGV avait fait l’objet de « trois enquêtes publiques concomitantes », déclarant toutes l’utilité publique du projet.

Ce pourvoi vient d’être rejeté le 23 avril dernier par le Conseil d’Etat, « conformément aux préconisations du rapporteur public ». Selon la haute juridiction administrative, la cour de Bordeaux n’a « ni dénaturé les pièces du dossier, ni commis d’erreur de droit ».

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