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L'Essaim de la Reine, l'apiculture en mode startup

Stratégie
jeudi 12 novembre 2020

Romain et Joanna Stiers, cofondateurs de L'Essaim de la Reine - Photo Amélie Carles

A mi-chemin entre une startup et une activité d’apiculture traditionnelle, L’Essaim de la Reine revendique sa volonté de dépoussiérer le métier. Avec 80% de ventes en B2B, presque intégralement en Gironde, l’entreprise va dépasser les 200.000 euros de chiffre d’affaires cette année. Explications avec Joanna Stiers, cofondatrice.

Placéco : Comment vous est venu l’idée de créer l’Essaim de la Reine ?
Joanna Stiers :
En 2017, le père de mon mari, Romain Stiers, allait prendre sa retraite après une carrière d’apiculteur. L’idée a germé comme ça, car Romain pensait à revenir à un métier en lien avec la terre, lui qui travaillait à l’époque dans les énergies renouvelables. Nous avons démarré avec 50 ruches, et maintenant nous en avons environ 450. Nos bureaux sont basés à l’écosystème Darwin, dans Bordeaux, et notre miellerie est à Auros, vers Langon.

Vous avez créé une marque à part entière pour vendre vos miels. Pourquoi cela ?
J. S. :
Très vite nous nous sommes dit que la manière traditionnelle de vendre du miel, en coopérative, n’était pas forcément adaptée à ce que l’on voulait. Nous avons divisé le nombre de ruches par trois voire quatre par rapport à une exploitation normale, et une question s’est imposée : comment faire pour vivre avec moins ? Nos valorisons au maximum nos produits qui sont français, locaux et de qualité. Alors, pour écouler nos stocks, nous avons créé L’Essaim de la Reine. C’est vrai que c’est assez atypique, mais cela fait partie de notre stratégie. A l’inverse des startups qui réalisent des levées de fonds, nous ne vendons que ce que l’on produit, soit 15 tonnes de miel en 2020. Notre potentiel de chiffre d’affaires est défini et plafonné chaque année, notre croissance est organique et donc plus lente, mais la trésorerie est saine et nous ne sommes pas endettés. D’ailleurs, nous sommes rentables.


Les miels proviennent de six essences différentes - Photo Amélie Carles

Vous avez un vrai « esprit startup » au sein de votre entreprise.
J. S. :
Oui, et nous le revendiquons. Nous avons envie de dépoussiérer les produits issus de la ruche. Actuellement nous proposons six miels « de cru », assez haut-de-gamme. Comme le miel d’acacia par exemple, ou de tilleul urbain. Pour ce dernier nous avons plusieurs ruches à Darwin et dans d’autres zones de Bordeaux. Mais le métier d’apiculteur reste le même, avec un principe de transhumance. Nous déplaçons les ruches au fil de la saison pour que les abeilles soient dans des environnements de qualité.

Quels sont vos projets, pour 2021 ?
J. S. :
Nous voulons ouvrir notre zone de chalandise, sortir de la Gironde. Pour cela, nous envisageons de créer une seconde marque qui commercialiserait nos miels toutes fleurs. Ce sont des produits un peu moins prestigieux que l’on vend actuellement à des négociants, et nous voudrions les commercialiser en GMS (grandes et moyennes surfaces) pour miser sur la vente grand public. Également, nous voulons développer une méthode plus intelligente pour la vente en vrac. Le miel, ça colle, donc nous devons être innovants !

L’Essaim de la Reine
Basé à Darwin, Bordeaux
4 salariés 
CA 2020 : +200.000€
www.essaimdelareine.com

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