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Quand l’innovation côtoie la science-fiction

Demain
mercredi 09 septembre 2020

Les Signaux se sont déroulés en 100% numérique.

Mardi 8 septembre avait lieu la conférence annuelle Les Signaux organisée par Unitec. Deux tendances ont été présentées : les interfaces hommes-machines avec le neuromarketing ; et l'AR cloud avec le développement du jumeau numérique. Décryptage.

Rendez-vous était donné sur Youtube Live pour l’édition 2020 des Signaux. La conférence est revenue sur un an de veille des grandes tendances technologiques et sociétales, avec pour thématique « science-fiction et innovation réelle ». Laurent-Pierre Gilliard, directeur prospective et communication d’Unitec, a présenté deux de ces tendances avec Alexandre Bertin, responsable veille et prospective.

L’avènement de la commande vocale

Première tendance, les interfaces hommes-machines. D’après le cabinet de conseil OC&C, d’ici à 2022, 50% des ménages seront équipés d’enceintes connectées. Pour Google 20% des recherches sont déjà effectuées via une commande vocale, et à la fin de l’année selon l’entreprise américaine Gartner, 30% des recherches mondiales se feront de cette manière. En France la tendance est de moindre ampleur, avec moins de 20% des recherches en vocal. Google ou Amazon se positionnent depuis plusieurs années sur ce domaine, mais les startups sont aussi présentes. La bordelaise Wiidii, spécialisée dans l’assistance personnelle et l’intelligence artificielle, propose un « compagnon virtuel capable d’empathie ».

Seconde interface présentée, la brain computer interface (BCI) ou interface neuronale directe. Qui n’a jamais rêvé de faire bouger un objet par la simple pensée ? Pour autant il faut dissocier les technologies non-invasives, comme des électrodes posées sur la tête, de celles invasives. Elon Musk vient d’ailleurs de présenter Neuralink, un implant ayant pour but de rendre l’ouïe ou la vue à des personnes atteintes de surdité ou de cécité. Comme Les Signaux l’ont souligné, si les débouchés sont porteurs d’espoir, des inquiétudes quant à l’emploi de ces technologies peuvent être soulevées.

Quand le neuromarketing décortique le cerveau

Le neuromarketing, c’est « aller chercher les intentions dans le cerveau, par les émotions ». En clair, analyser les réactions cérébrales des consommateurs en leur présentant un produit avant de le commercialiser. Starbucks a ainsi pu déterminer le prix que ses clients sont prêts à payer pour un café : 2,40 euros précisément.

Pour éviter de cuisants échecs commerciaux plusieurs technologies sont développées, comme l’IRM qui cartographie le cerveau par le flux sanguin, en fonction de différents stimuli. L’oculométrie via des lunettes qui analysent les déplacements des yeux est aussi en développement. Pour les entreprises anticiper les émotions et les intentions des consommateurs est un enjeu de demain, qui pourra leur permettre de créer de la valeur et du chiffre d’affaires.

Le nuage de réalité augmenté et le jumeau numérique

Seconde grande tendance passée au crible, l’AR cloud, ou nuage de réalité augmentée. Pour schématiser, il s’agit de créer un clone numérique du monde, dans lequel les usagers pourront interagir « comme un jeu massivement multijoueur appliqué au réel ». Ce nuage prend tout son sens quand on sait que plus de 50% des recherches Google sont locales et effectuées en déplacement, pour trouver un restaurant par exemple. On peut imaginer des lunettes permettant de guider son utilisateur à travers les rues tel un GPS, ou montrant comment utiliser une machine dans une entreprise. La société finlandaise Immersal propose ainsi de plaquer virtuellement des fiches de maintenance sur des machines dans un entrepôt, pour optimiser leur entretien.

Ce nuage permet d’élargir les possibles avec le jumeau numérique, concept emblématique du courant de l'industrie 4.0. Il s’agit d’un clone virtuel d’un objet ou d’un système physique. En virtualisant un lieu, une machine, on peut faire varier ses paramètres pour voir son évolution : il est alors possible d’anticiper des pannes ou de tester la résistance des matériaux. Ce marché en en plein développement, en 2017 seulement 4% de l’industrie manufacturière mondiale était équipée d’un jumeau numérique. En 2026 le taux grimpera à 54%, et ce marché pèsera 20 milliards d’euros. L’entreprise bordelaise FieldBox.ai est d’ailleurs spécialisée dans ce domaine.

Concernant la santé, on peut imaginer des corps ou organes virtualisés, pour simuler des radiothérapies, chimiothérapies ou médicaments et anticiper les effets négatifs sur le patient. L’entreprise française Therapanacea est spécialisée dans ce domaine, et la bordelaise InHeart anticipe, elle, les problèmes d’arythmie cardiaque.

Les Signaux ont enfin abordé les domaines phares de la prochaine décennie : l'énergie, la santé, les transports ou encore l'espace seront au cœur des enjeux.