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Les clubs d'entreprises face à la crise et à la perte d'adhérents

Écosystème
vendredi 09 avril 2021

Laurent Carponsin, président du DEBA ; et Olivier Boulbes de Ereca Pluriel, président du jury 2021 pour le Challenge DEBA - Photo DEBA

Pertes d’adhérents et de revenus, difficultés pour maintenir le lien, attente des prochaines annonces gouvernementales… Les clubs d’entreprises et les réseaux professionnels de Gironde font au mieux pour vivre et garder une activité malgré la situation sanitaire.

« Nous avions déjà perdu 40 adhérents entre 2019 et 2020 », se remémore Anne-Catherine Elbert-Malabat, permanente du club d’entreprises DEBA, sur le Bassin d’Arcachon et le Val de l’Eyre. « Ces derniers mois nous avons énormément travaillé pour maintenir le lien et ça a payé : nous en sommes presque à 190 renouvellements d’adhésions en 2021, soit à peine moins que l’année dernière ! »

Un soulagement pour l’association, car la crise sanitaire empêche ces clubs professionnels de mener à bien leur mission principale : fédérer les entrepreneurs autour d’événements et de rencontres.

« On en a tous marre de la visioconférence »

Au DEBA, les adhérents ont décidé de maintenir les rencontres malgré la distance… Et mêmes les petits-déjeuners ou déjeuners. « Nous essayons de prévoir des petits jeux réalisables en visio pour nous présenter, nous continuons d’accueillir nos nouveaux membres, énumère Anne-Catherine Elbert-Malabat. Car malgré tout, de nouvelles entreprises se créent sur notre territoire ! » Pour autant elle reconnaît que plus les mois passent, plus ces échanges virtuels affichent leurs limites et ne suffisent pas. « Nos membres y participent quand même car c’est le seul moyen de se voir, mais ils saturent. »

Un constat partagé par David Eymé, président du club des entrepreneurs de la CCI. « Avant nous avions des déjeuners mensuels, des afterworks… Nous essayons de maintenir certains rendez-vous puis d’appeler nos adhérents au cas par cas, mais nous avons pour l’instant abandonné la piste de la digitalisation. On en a tous marre de la visio. » 

Maintenir le lien et les finances

Parmi les associations que nous avons contactées, la seule affirmant garder un bon dynamisme est le réseau Digital Aquitaine. David Eymé en est aussi le vice-président. « Il s’agit plus d’un club métier, détaille-t-il. La dynamique reste bonne, et les rendez-vous en visioconférence se poursuivent avec beaucoup de contenus proposés. » Intelligence artificielle, livestream shopping, les sujets abordés sont nombreux – et spécifiques au domaine du numérique. Après l’intervention d’un expert sur le sujet, un adhérent prend la parole pour faire un retour d’expérience. « Nos membres sont assez friands de ce fonctionnement, se réjouit le vice-président. Cela leur apporte de la connaissance, alors visio ou non, ils répondent présents. »

Sur le bassin, le DEBA qui existe depuis trente ans s’appuie sur les autres réseaux et associations de professionnels pour se faire entendre. « Tout le monde subit cette perte d’adhérents, déplore Anne-Catherine Elbert-Malabat. Nous misons tout sur la visibilité : envoi de mails, mise en avant de l’actualité de nos membres : idéalement nous aurions besoin d’être 280, soit 90 de plus qu’actuellement, pour être sereins financièrement. » Car sans nouveaux membres, les ressources s’amenuisent. Le DEBA comme le club des entrepreneurs de la CCI ont fait le choix de maintenir au tarif habituel leur adhésion. « D’abord parce que ce prix d’entrée reste accessible, avance David Eymé. Mais surtout parce que nos adhérents comprennent que nous n’avons pas des moyens illimités ! Beaucoup d’entre eux jouent le jeu, se réinscrivent malgré la période pour que l’on puisse continuer de subvenir à nos besoins. »

« On garde espoir pour 2021 »

Tous, tributaires de la situation sanitaire, se projettent déjà dans « la vie d’après ». Le DEBA a lancé son concours annuel de création d’entreprise, et espère pouvoir organiser sa soirée de remise de prix le 27 mai prochain, tout comme son rallye des entreprises en septembre. Les membres du club des entrepreneurs sont aussi dans les starting-blocks. « Il y a un vrai besoin de se revoir, soupir le président du club. Nous n’allons pas révolutionner les choses mais dès que l’on pourra, on organisera un événement. Nous réfléchissons à un format plus petit, en extérieur pour rassurer les participants. »