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« Les Bisons » veulent porter la voix des entrepreneurs dans le débat présidentiel

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lundi 20 septembre 2021

Cédric Dumas, fondateur de Wiidii - Photo Wiidii

Lancé dans le courant de l’été par l’entrepreneur bordelais Cédric Dumas, le mouvement « Les Bisons » ambitionne de fédérer les entrepreneurs français pour faire entendre leur voix dans la campagne présidentielle. Il se donne quelques semaines pour construire dix propositions répondant aux problématiques identifiées par les chefs d’entreprise.

Et si l’attention médiatique ou politique arrêtait de se focaliser sur les licornes pour revenir se concentrer sur les entreprises qui créent de l’emploi et de la valeur, même sans levée de fonds stratosphérique ? Tel est en substance le coup de gueule publié fin juin par Cédric Dumas, fondateur de Wiidii, sur LinkedIn. Pour filer la métaphore animalière, il oppose la légendaire licorne au bison, un animal bien réel, bien que menacé. « Ça me gavait de voir dans les médias qu’on résumait la réussite à de grosses levées de fonds. Je ne critique évidemment pas les licornes, mais le vocabulaire utilisé. On envoie un message dangereux aux entrepreneurs et à toute la nouvelle génération. D’où l’idée du bison, qui renvoie l’image symbolique d’un troupeau qui avance calmement et que rien n’arrête, se remémore Cédric Dumas. En réaction, j’ai reçu beaucoup de messages d’entrepreneurs me disant qu’il fallait faire quelque chose ».

L’idée prend corps fin août, avec la décision de créer un mouvement, « Les Bisons », chargé de fédérer les entrepreneurs, indépendamment de leur taille d’entreprise ou de leur filière. « On est dans un moment très concret, propice à l’action, puisqu’on traverse une période de crise économique et sanitaire, qui risque de durer avec l’inflation, et qu’on avance vers l’élection présidentielle de 2022. Or les entrepreneurs sont bien placés pour trouver des solutions, puisque c’est ce qu’ils font tous les jours », explique l’entrepreneur bordelais.

Donner naissance à une force puissante 

Le mouvement, dont le site vient d’être mis en ligne, ambitionne de formaliser d’ici la fin de l’année dix propositions concrètes en faveur du monde économique, que ses porte-paroles iront ensuite porter auprès des candidats à l’élection présidentielle. Pour y parvenir, il prévoit un processus de consultation, menée à l’échelle de la France et ouvert à tous les entrepreneurs. « Ça n’a jamais été fait de fédérer tous les entrepreneurs, indépendamment des étiquettes de taille, de filière ou d’appartenance politique. Nous souhaitons donc toucher une grande diversité d’entreprise, de l’entrepreneur individuel au patron de PME, pour formuler des solutions concrètes, et donner naissance à une force puissante, dont la représentativité devient un moyen de pression suffisant, sans agressivité, pour que les politiques appliquent nos propositions », explique Cédric Dumas.

L’universalité du mouvement lui donnerait un poids que n’ont pas les représentations patronales habituelles, qu’il s’agisse du Medef, de la CPME ou des CCI, toutes très actives en matière de préconisations politiques. « Les organismes sont les bienvenus, tout le monde peut participer, et le travail qu’ils ont déjà réalisé peut nous faire gagner du temps, mais il faut qu’on profite de cette fenêtre de tir qu’est la présidentielle pour dépasser les verticales habituelles », estime Cédric Dumas.

Les Bisons se fixent un calendrier particulièrement serré : formaliser les dix questions phare d’ici quelques jours grâce au concours des premiers membres actifs, puis lancer sa phase de consultation nationale, en multipliant les réunions régionales en visio, via Teams. « Il nous faut une logistique agile, pour pouvoir démultiplier ces réunions, avec un déroulé très cadré pour éviter que ça ne parte dans tous les sens, et que chacun puisse bien donner ses solutions. A partir de décembre, on va avoir une analyse de données un peu costaude pour synthétiser l’ensemble des contributions. Et en janvier et en février, nous irons présenter ce programme aux candidats, résume le fondateur du mouvement. Nous sommes dans une logique de partenariat, mais à un moment, ça suffit que les politiques décident de ce qui se passe dans nos entreprises, il est temps qu’on puisse écrire leur avenir nous-mêmes ».