Le CHU de Bordeaux a recruté plus de 1.000 personnes cet été

Au CHU de Bordeaux, l’heure est au bilan estival. L’été a été marqué par des fermetures de lit, 500 en juillet, 600 en août et 300 actuellement, sur les 3.000 que compte l’établissement – des chiffres équivalents aux années précédentes. Mais aussi, par une régulation des urgences de Pellegrin, de 17 heures à 8 heures du matin. « Ce dispositif a fait tache d’huile car quasiment tous les services de la métropole nous ont demandé de le répliquer, et nous ne souhaitons pas revenir en arrière, affirme le Professeur Philippe Revel, chef du pôle urgences adultes – SAMU SMUR. D’autant que nous n’avons pas résolu tous les problèmes, car il y a globalement un déficit de médecins urgentistes, et le phénomène a tendance à s’aggraver, avec des praticiens qui ne s’engagent pas mais travaillent sur des vacations ponctuelles. » Durant cette période de régulation, les urgences ont ainsi vu leur activité diminuer de 20 à 25% grâce au Samu et aux ARM, les assistants de régulation médicale. « Il a fallu se faire aider, précise Nicolas Grenier, président de la commission médicale d’établissement du CHU. Nous avons fait appel à des étudiants en médecine qui assuraient le premier décroché, et nous avons collaboré avec la médecine de ville, pour assurer des consultations avancées à des patients qui ne présentaient pas de critère d’urgence. »

Et pour s’assurer, dans les années à venir, suffisamment d’AMR, le CHU de Bordeaux créera bientôt son propre centre de formation. Une demande formulée auprès du ministère de la Santé, qui a donné son feu vert en juillet dernier. « Aujourd’hui, il y a très peu de centres en France et le plus près se trouve à Poitiers, précise Philippe Revel. Le centre du Samu de Bordeaux est le plus important de Nouvelle-Aquitaine, et nos besoins annuels représentent déjà quasiment les effectifs du centre de formation. » La structure ouvrira dès 2023, « car on sait que dans les années à venir, il faudra être de plus en plus réactifs sur les appels, et que l’on ait des personnes spécialement formées », complète Yann Bubien, directeur général du CHU.

Tension sur la gériatrie et les postes de nuit

Ce dossier des recrutements est, tous services confondus, une préoccupation importante aujourd'hui. Ce Le CHU n’a « jamais autant recruté ces trois derniers mois » : plus de 1.000 personnes depuis juin, dont 320 en août. Particulièrement des profils d’infirmiers, d’infirmiers anesthésistes, dinfirmiers de bloc opératoire, des sage-femmes, des aides-soignants et des agents de service. « Il ne faut pas relâcher nos efforts et nous continuerons dans les mois à venir, martèle Yann Bubien. Nous avons donné la possibilité aux services de publier eux-mêmes des fiches de poste, pour que les recrutements les impliquent et ne passent pas que par la direction des ressources humaines. » Deux « points noirs » sont particulièrement ciblés : la gériatrie, et l’intégralité des postes de nuit. « On le sait, ce sont des postes difficiles et exigeants où l’on travaille le jour, la nuit, le week-end… Nous devons encore nous améliorer sur ces deux volets », souligne le directeur général.

Enfin, le plan décennal du « nouveau CHU », qui représente 1,2 milliard d’euros d’investissements sur dix ans, se poursuit. Le chantier de l’EHPAD de Lormont, plus grand de Nouvelle-Aquitaine, démarrera d’ici 12 mois. Quant au nouveau lactarium implanté sur le site de Haut-Lévêque, il ouvrira ses portes au printemps 2024. « Le CHU de Bordeaux est le seul qui produit du lait lyophilisé, envoyé partout dans le monde », rappelle Yann Bubien. Le nouvel institut de biologie, lui, sera construit dès l’année prochaine.