Le CBSOA réfléchit au numérique pour maintenir ses liens avec l'Afrique

Cela fait 28 ans que le CBSOA, le Club d’entreprises Bordeaux Afrique, a vu le jour. Lancé par un groupe d’entrepreneurs, il promeut le continent africain auprès de la Nouvelle-Aquitaine. « Concrètement, nous organisons trois à quatre missions par an avec les entreprises le souhaitant, détaille le nouveau président Laurent-Pierre Castagnera. Le but, en leur proposant des rendez-vous B2B avec des partenaires locaux et des institutions, et de leur permettre d’exporter ou d’investir dans les pays concernés. »

Aujourd’hui 54 entreprises adhèrent à l’association. « Les voyages permettent aux participants de prendre le pouls du pays dans lequel nous allons. Ce sont des missions multisectorielles, ce qui permet de nous fédérer. » Aujourd’hui les trois pays ayant le plus de liens avec le CBSOA, hors Afrique du nord, sont la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Sénégal.

Une envie de faire connaître l’association

Depuis le 24 septembre, Laurent-Pierre Castagnera est le nouveau président du CBSOA. Adhérent depuis sept ans, c’est pour lui une continuité. « Je suis intimement persuadé que cette structure est un vrai accélérateur. J’y suis très attaché, et j’ai envie de la faire connaître. Avant je m’occupais de l’export chez Cdiscount Pro en Afrique et dans les DOM. Ça a été ma première affinité avec l’Afrique. Puis en quittant l’entreprise, j’ai eu envie de faire quelque chose sur place. »

Depuis, ce passionné a créé deux entreprises. TASO est spécialisée dans la dépollution de l’eau par des méthodes biologiques, et n’a pas encore émergé en Afrique. Le cœur de l’activité du nouveau président est Comptoir & Co, qui importe et distribue des meubles à l’étranger.

Des missions impossibles à effectuer en 2020

Organiser des missions en Afrique apparaît de plus en plus compliqué. « Non pas en termes de sécurité, précise notre interlocuteur. Il y a des pays dans lesquels nous n’allons plus, certes. Mais surtout, le CBSOA ne regroupe plus uniquement des chefs d’entreprise. Il y a aussi des salariés, et les patrons ne veulent pas prendre le risque de les envoyer en mission. »

Et puis, la crise sanitaire actuelle rend impossible tout voyage sur place. « Nous devons repenser notre mode de fonctionnement. Comment développer les relations entre nos adhérents et nos partenaires africains quand on ne peut pas les rencontrer ? C’est délicat de parler de commerce en Afrique sans y être. »

Réinventer le CBSOA

Pour continuer d’exister, l’association va devoir évoluer. « Avant nous étions dans un système où les actions que l’on menait étaient simples. Désormais nous réfléchissons à mettre en place des événements digitaux, développer les bons outils pour continuer d’échanger, même à distance. »

Si le CBSOA a une vocation mercantile, son président insiste, cela ne s’arrête pas là. « C’est une vraie ouverture, un partage ! Il faut amener nos membres à évoluer dans leur approche. Je crois à l’intelligence collective, et nous devons aussi trouver un moyen d’impliquer la nouvelle génération. Créer du lien pour voyager mieux et être plus efficace. »

Le CBSOA attend aussi de voir comment va se dérouler le sommet Afrique France organisé à Bordeaux et reporté en 2021. « Pour l’instant nous sommes dans le flou le plus total. »

CBSOA
Basé à Bordeaux
54 entreprises adhérentes
www.cbsoa.fr