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Comment Le Campement et Les Premières valorisent l'entrepreunariat au féminin

Écosystème
lundi 07 décembre 2020

Isabelle Duarte (Les Premières), Aurélie Thevenet (Linestie) et Céline Wienhold (Le Campement) - Photo MB

La pépinière Le Campement et l’incubateur Les Premières œuvrent ensemble pour valoriser l’entrepreunariat féminin. Entre accompagnement traditionnel et ateliers sur le leadership, les actions menées sont nombreuses et semblent produire leur effet. 50% des entreprises suivies au Campement sont dirigées par des femmes ou des équipes mixtes, contre 27% à l’échelle nationale.

La pépinière Le Campement, qui appartient à la Ville de Bordeaux, est hébergée au sein de l’écosystème Darwin. 25 entreprises en développement y sont accueillies, dans près de 1.000m². « Nous accompagnons des startups dès leur immatriculation et jusqu’à trois ans d’existence, présente Céline Wienhold, coordinatrice de la pépinière. C’est un accompagnement classique mais ce qui nous différencie, c’est que l’on est spécialisé dans le développement durable, l’innovation sociale et d’usage. »

Le Campement a été lancé il y a six ans et trois gestionnaires en ont la charge : l’écosystème Darwin, la Conciergerie Solidaire et Les Premières Nouvelle-Aquitaine. Cette dernière structure fait partie d’un réseau national d’incubateurs et accompagne les femmes dans l’entrepreunariat.

Aider les femmes dans leur projet

L’incubateur Les Premières est arrivé à Darwin deux ans avant la pépinière, en 2012. « La première structure a été montée à Paris et partait d’un constat simple, reprend Céline Wienhold. Les femmes sont moins nombreuses à entreprendre et lorsqu’elles le font, leur ambition et leur projet sont plus restreints que chez les hommes. »

Forte de ce constat, la structure essaime et crée une antenne à Bordeaux. « Nous accompagnons des femmes ou des équipes mixtes, depuis la création de leur projet jusqu’à trois ans après leur immatriculation, détaille la responsable administrative de l’incubateur, Isabelle Duarte. » Au-delà de l’accompagnement traditionnel pour la recherche de marchés, le financement ou encore le modèle économique, Les Premières aborde la posture et le leadership des femmes. « Par exemple les femmes créent autant de microentreprises que les hommes, reprend Isabelle Duarte. Mais lorsqu’il s’agit d’entreprises classiques avec plus de salariés, le nombre de cheffes d’entreprise dégringole. »

Des barrières sociétales ?

Pourquoi les femmes sont-elles moins nombreuses à entreprendre ? Pour Isabelle Duarte les freins ne sont pas matériels mais sociétaux. « Je pense qu’il y a encore trop de stéréotypes sur les chefs d’entreprises. La société évolue mais il y a encore du travail pour faire changer les mentalités. Au-delà des ateliers sur la posture des femmes, nous les aidons à prendre la mesure du potentiel de leur projet à l’international, leur donner une dimension innovante. L’idée n’est pas d’aller au-delà de leur volonté, mais qu’elle ne se restreignent pas. Par exemple lorsqu’une femme demande un prêt bancaire pour son projet, elle demande généralement moins qu’un homme alors qu’elle pourrait prétendre à la même somme. »

« Au départ mon idée était toute petite comparée à mon entreprise actuelle », se remémore Aurélie Thevenet. Fondatrice de Linestie, une application pour maintenir le lien entre les personnes âgées et les familles via les EHPAD, elle est passée par Les Premières. « J’avais comme projet le lancement d’une agence de communication, et cela s’est transformé en appli. L’investissement de départ a été plus important, mais je ne le regrette pas. » Marie Viard-Klein fondatrice de Minuit sur Terre, est elle aussi passée par l'incubateur. 

50% de femmes ou équipes mixtes à la pépinière

Au Campement, l’accompagnement des Premières est déjà visible. 50% des entreprises soutenues sont dirigées par des femmes ou des équipes mixtes, contre 27% à l’échelle nationale. « La cogestion avec l’incubateur y fait beaucoup, je pense, avance Céline Wienhold. La proximité a du bon, et beaucoup d’anciennes porteuses de projets ont présenté leur candidature au Campement. Leur dossier n’est pas favorisé, mais souvent les femmes ne pensent pas à postuler pour ce genre de structure. »

En 2021 l’incubateur veut poursuivre son travail sur l’entrepreunariat au féminin, en donnant un coup d’accélérateur dans le secteur du numérique. « On sait qu’il y a beaucoup moins de femmes dans ce milieu que dans d’autres, affirme Isabelle Duarte. L’idée serait de créer et développer un réseau féminin autour du digital. C’était notre objectif en 2020, mais la crise sanitaire et économique actuelle nous a freiné. »

Pour le Campement, les prochains mois seront dédiés à la création de passerelles avec les actions des Premières. « Nous convions nos entreprises aux événements, et l’idée est d’inclure aussi les hommes dans les ateliers sur la posture des femmes cheffes d’entreprises. Qu’ils se rendent compte de la différence de traitement, même verbale parfois, faite entre un homme et une femme. »

Le Campement
Basé à l'écosystème Darwin
25 entreprises accueillies
www.lecampement-bordeaux.fr

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