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L’avenir de la navette Bordeaux Orly s’assombrit

Écosystème
jeudi 18 mars 2021

Les députés de la commission des lois de l’Assemblée nationale ont approuvé dimanche l’article qui entérine la suppression des vols intérieurs susceptibles d’être remplacés par le train en moins de 2h30. Une « absurdité » pour le président de Bordeaux Métropole Alain Anziani, dont les différentes tentatives de discussion avec le Gouvernement sont longtemps restées lettre morte.

Etudié dimanche 14 mars par la commission des Lois de l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi « climat et résilience », le principe d’interdiction des vols intérieurs dès lors qu’un moyen de transport collectif alternatif existe en moins de 2h30 a été validé conformément aux vœux du gouvernement. Cette mesure, qui se traduirait par la suppression définitive de la navette Air France Bordeaux Orly, figurera donc au programme du texte de loi qui sera bientôt examiné dans l’Hémicycle. « 2h30, c’est aujourd’hui le bon curseur pour assurer la cohésion des territoires », a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué en charge des transports face à la commission des Lois.

Pour Alain Anziani, maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole, la pilule est d’autant plus difficile à avaler que le Gouvernement n’a répondu que très tardivement aux multiples demandes de conciliation portées par les collectivités et CCI locales. « Je comprends qu’on ne maintienne pas dix navettes par jour, mais la supprimer totalement est une absurdité », a-t-il regretté mercredi lors d’un point presse organisé en amont du conseil métropolitain.

Dans sa version actuelle, le texte condamne la navette Bordeaux Orly, mais il laisse la porte ouverte aux liaisons Bordeaux Roissy, au motif que l’aéroport Charles-de-Gaulle est un hub fréquenté principalement pour les correspondances. « Orly aussi est un hub, notamment vers les Antilles », a estimé Alain Anziani, tout en déplorant l’absence de prise en compte de la spécificité bordelaise par rapport à des villes comme Lyon ou Nantes : la présence d’un important bassin aéronautique, peu enclin à se satisfaire des nouvelles offres Train+Air visant à rejoindre la région parisienne par l’intermédiaire de Montparnasse ou de Massy. « L’Europe a également son mot à dire. Si demain, une compagnie low cost veut exploiter la ligne Bordeaux Paris, que dira le gouvernement ? », a encore ajouté le président de la métropole, selon qui la disparition de la navette participe à la suppression de 200 emplois chez Air France.


Les offres Train+Air proposent de pallier l'absence de navette par une liaison via Massy

La réponse de Paris est finalement arrivée le 1er mars, sous la forme d’un courrier du ministre délégué aux transports. Jean-Baptiste Djebbari y assure l'élu local de son soutien et précise que l’Etat se montrera attentif à la bonne exécution des projets d’infrastructure visant à améliorer la desserte de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et de la gare de Bordeaux. Il annonce par ailleurs sa volonté de missionner la préfète de Gironde afin de réunir les élus locaux et ainsi « anticiper les conséquences des restrictions de vols ».

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