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Label HVE : Alerte aux Toxiques condamnée pour dénigrement

Écosystème
jeudi 25 février 2021

L’association Alerte aux Toxiques a été condamnée, jeudi à Libourne, à verser plus de 100.000 euros à l’interprofession des vins de Bordeaux et aux plaignants associés dans le cadre d’un procès pour « dénigrement collectif ». Sa représentante, Valérie Murat, annonce vouloir faire appel de cette décision.

Etape très attendue du procès opposant le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) à l’association Alerte aux Toxiques représentée par Valérie Murat, le délibéré du tribunal judiciaire de Libourne donne pleinement raison aux représentants du monde du vin. Rendu jeudi 25 février, il estime que les propos tenus par Valérie Murat et son association relèvent « sans équivoque d’un dénigrement fautif », et estime que « ce dénigrement a porté préjudice au vignoble bordelais qui tend à modifier ses pratiques ».

Le tribunal condamne l’association à verser 125.000 euros au CIVB ainsi qu’aux autres plaignants associés à la démarche (25 viticulteurs, négociants, fédérations et syndicats d’appellations). Il enjoint également Valérie Murat à supprimer l’ensemble des publications incriminées, ainsi qu’à se faire l’écho de cette décision sur le site d’Alerte aux Toxiques, sur ses réseaux sociaux et dans plusieurs médias ayant relayé ses positions. « Nous sommes aujourd’hui satisfaits de cette décision de justice. Elle tient compte des préjudices que nous avons collectivement subis et rappelle à chacun que le dénigrement ne peut rester sans sanction », commente dans un communiqué Bernard Farges, président du CIVB.

Valérie Murat a de son côté annoncé son intention de faire appel de cette décision. « Sale temps pour les lanceurs d’alerte. L’air semblait bien vicié à Libourne ça se confirme. Le prétendu pays du vin protégé le pire dans le vin. Nous faisons bien entendu appel de cette décision », a-t-elle réagi sur Twitter. La veille, une quarantaine d’ONG et cinq parlementaires européens lui manifestaient leur soutien public. « Le crime de Valérie Murat a été d’attirer l’attention sur les risques sanitaires de l’utilisation de poisons dans la viticulture de la région de Bordeaux », écrivent-ils dans une « déclaration de solidarité commune ».

« Au‐delà du caractère hautement critiquable de la méthodologie employée, les résultats confirmaient en réalité que tous les vins analysés étaient parfaitement irréprochables », estime quant à lui Bernard Farges.

Une attaque contre le label HVE

L’affaire a débuté en septembre 2020, avec la publication des résultats d’une analyse commanditée par Alerte aux Toxiques sur 22 vins, dont 19 Bordeaux, estampillés du label Haute Valeur Environnementale (HVE), censé garantir des pratiques agricoles préservant l’écosystème naturel et réduisant au maximum la pression sur l’environnement. L’étude révélait la présence de pesticides et de perturbateurs endocriniens dans les vins étudiés, ce qui conduisait l’association à dénoncer le « leurre » du label HVE. Le laboratoire Dubernet, auteur de l’étude, avait rapidement pris ses distances avec l’analyse formulée par Alertes aux Toxiques.

Pour aller plus loin, retrouvez notre série d'articles consacrée aux grands enjeux de reconquête des vins de Bordeaux.

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