Jumeau numérique : InHeart vise le marché américain - Premium

Il y a plus de 10 ans, la technologie d’InHeart était un projet de recherche mené au CHU de Bordeaux avec l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). « Il s’agissait de développer la technologie pour l’imagerie médicale, se remémore Jean-Marc Peyrat, cofondateur et président de l’entreprise. Pour mieux comprendre les arythmies cardiaques, et utiliser ces informations avant les opérations. » En 2017 InHeart voit ainsi le jour, pour permettre la commercialisation de cette solution médicale. Basée à l’IHU Liryc, elle compte 17 salariés.La startup développe et commercialise une solution logicielle cloud, réalisée à partir de scanners ou d’IRM. Cette imagerie pré-opération du cœur du patient est transformée en modèle numérique 3D, ce que l’on appelle un jumeau numérique. Cela permet de mieux visualiser l’organe, d’en extraire toutes les anomalies à l’origine de l’arythmie cardiaque. « Les chirurgiens peuvent déterminer une approche plus précise de l’intervention, reprend Jean-Marc Peyrat. Ils peuvent anticiper comment cela va se passer. » L’entreprise est toujours en R&D pour améliorer sa technologie, qui est utilisée par 40 instituts à travers le monde. « Plus de 2.000 patients ont pu bénéficier de cette technologie. Nous allons bientôt lancer une étude clinique pour mesurer véritablement les effets, mais pour l’instant les résultats préliminaires sont très encourageants. Le temps de procédure passe de cinq heures à deux heures, donc les risques sont moins élevés pour les patients. Le taux de succès, lui, passe de 60% à 90%. »Vers un développement international« Notre modèle économique se base sur celui d’un consommable, détaille le cofondateur de InHeart. Nos utilisateurs nous payent au cas traité. En fait durant une intervention, c’est le diagnostic réalisé par un cathéter qui prend le plus de temps. Or à terme, nous voulons proposer une solution pour remplacer ce cathéter, qui est déjà commercialisé comme un consommable. » Parmi les clients de InHeart, aucun ne sont français. « Nous ne les avons pas forcément démarchés, explique Jean-Marc Peyrat. Nous sommes à l’IHU, l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’arythmie cardiaque, donc nous avons démarré avec les centres étrangers avec lesquels il travaille. » Les clients les plus importants de l’entreprise sont basés en Suisse, en Autriche et en Allemagne, et InHeart se prépare à déposer un dossier auprès de la FDA, l’autorité américaine des médicaments, pour commercialiser sa technologie outre-Atlantique. Avec le récent prix remis par les CIC Start Innovation Business Awards, InHeart espère accroître sa notoriété, notamment grâce aux supports offerts par ce tremplin pour l'exportation vers l'international.Il y a quelques mois, la jeune pousse pessacaise a levé 3,7 millions d’euros auprès du fonds d’investissements Elaia. Cette somme va lui permettre de se développer sur le marché, européen comme américain, tout en poursuivant la R&D de son produit. D’ici deux ans InHeart prépare une scale-up, autrement dit un changement d’échelle. « Cela passe par le processus de vente mais aussi par l’amélioration de nos traitements. » L’entreprise ne sera pas rentable avant 2023, et son chiffre d’affaires 2019 était de 100.000 euros. Mais le cofondateur de l’entreprise est confiant quant à l’avenir de sa technologie. « Je pense que le jumeau numérique est une forte tendance actuelle, qui va se développer de plus en plus, affirme Jean-Marc Peyrat. Avec les avancées de l’intelligence artificielle, la simulation numérique … Ces technologies nous permettent d’affiner notre compréhension du corps, de personnaliser les thérapies. »InHeartBasée à Pessac17 salariésCA 2019 : 100.000€

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