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JouéClub : « Il n'y a pas de raison que l'on reste fermé »

Stratégie
lundi 02 novembre 2020

Jacques Baudoz, PDG de la coopérative - Photo MB

Comme tous les commerces jugés « non essentiels », le leader français du jouet JouéClub a été contraint de fermer ses magasins. Son PDG Jacques Baudoz souhaite que ces produits soient considérés comme essentiels, pour que les magasins puissent rouvrir dès le 12 novembre, date à laquelle le gouvernement doit annoncer un ajustement du confinement. Pour cela il revient, en vidéo, sur les différentes mesures à mettre en place.

#Face à la crise, des solutions - « Nous avons été surpris et abasourdis, lâche le PDG de JouéClub Jacques Baudoz. Nous comprenons qu’il faille prendre des mesures, mais c’est autant un choc économique que psychologique. » Pour la coopérative qui compte 300 magasins, la période de Noël est cruciale. La fin d’année représente 60% du chiffre d’affaires, et les stocks, commandés depuis déjà plusieurs mois, sont prêts à être expédiés. « Que va-t-on faire si l’on reste fermé ? Si certains jouets ne sont pas périssables, d’autres le sont. Ceux à la mode par exemple. »

Seconde question, celle des salariés. Le secteur du jouet représente en France environ 20.000 emplois, dont 40% sont saisonniers. « Une fermeture prolongée des magasins, toutes enseignes confondues, aurait d’importantes conséquences pour ces personnes. »

Dans l’Hexagone le marché du jouet représente 3,5 milliards d’euros par an, dont 40% proviennent des enseignes spécialisées comme JouéClub.

Un référé et une pétition

Au lendemain du reconfinement, la FCJPE (Fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant) a déposé un référé devant le Conseil d’Etat. Le motif : « violation manifeste du principe d’égale concurrence ». « Nous avons soutenu ce référé pour demander la fermeture des rayons concernés dans les hypermarchés, reprend Jacques Baudoz. Ce n’est pas une solution mais c’est une première piste. »

Après avoir obtenu gain de cause la FCJPE vient de lancer une pétition pour « sauver le Père Noël ». « Nous sommes en discussion avec les différentes instances pour trouver une solution, voir comment on peut rouvrir les magasins de jouets, détaille le PDG de la coopérative. Pour les enfants, il s’agit de produits de première nécessité ! Ils en ont besoin pour leur épanouissement, leur développement personnel. »

« Je reste optimiste quant à une réouverture prochaine »

« Nous faisons tout pour pouvoir rouvrir le 12 novembre. Au vu des mesures que l’on met en place, il n’y a pas de raison que l’on reste fermé ». Surtout, Jacques Baudoz n’imagine pas un Noël sans magasins de jouets. « C’est d’autant plus important qu’a contrario de tous les géants du numérique, notre secteur est détenu à 100% par des enseignes et groupes français. Nous avons la chance d’avoir une distribution forte dans l’Hexagone, et nous, nous payons tous nos impôts, notre TVA ici. »

Si les conséquences d’une fermeture prolongée des magasins ne sont pas quantifiables, le risque serait la fermeture définitive de certains sites. L’avantage de JouéClub, qui est une coopérative, est de pouvoir soutenir ses enseignes. « Nous faisons tout pour passer la vague, en mettant en place le "click and collect" et en soutenant nos chefs d’entreprises. »

Pour autant quatre jours après la fermeture des magasins, les premiers chiffres de la vente en ligne restent faibles. « Je pense sincèrement que si les consommateurs font leurs achats correctement, en venant un à un aux magasins et non en famille, on tient là une vraie solution pour la réouverture. »

JouéClub 
Environ 2.300 salariés
CA 2019 : 660M€
 www.joueclub.fr