InfleXsys lève 1M€ pour sa filiale Simesys et vise les 5M€ de CA en 2026 - Premium

À l’heure des licornes et de l’hypercroissance reine, InfleXsys détonne en se faisant le chantre d’une progression constante. En 2016, l’entreprise qui réalisait 1 million d’euros de chiffre d’affaires, affirmait vouloir tripler son chiffre d’affaires en cinq ans. En 2021, elle a atteint les 3 millions d’euros, et se projette désormais vers un objectif de 5 millions d’euros à horizon 2026. « Nous ne sommes pas là pour faire un coup, mais pour construire quelque chose qui dure », résume Olivier Blanc, président d’InfleXsys. Cette trajectoire devrait amener l’entreprise à environ 80 collaborateurs, contre 57 à fin 2021. « Nous faisons beaucoup de développement à façon, notre chiffre d’affaires est donc directement relié au nombre de personnes qu’on emploie », éclaire Rafael Iglesia, son directeur général. InfleXsys, créée en 2011, a creusé son sillon d’entreprise de services numériques (ESN) en surfant sur le développement d’applications mobiles pour deux clients historiques, Groupe Pasteur Mutualité et Crédit Mutuel Arkéa - notamment pour Fortuneo, qui représentent encore 60% de son chiffre d’affaires. Elle entreprend aujourd’hui d’élargir son périmètre, avec une offre de services étendue à la tierce maintenance applicative (TMA), à l’audit de code, ou aux ateliers de cadrage inspirés de l’approche design thinking. « Avant, les clients arrivaient avec un cahier des charges très précis. Aujourd’hui, ils nous soumettent des projets moins matures, nous avons donc dû intégrer des compétences pour les accompagner sur cette phase amont », commente Olivier Blanc. Outre ses clients bancassurance et services (Veracash, Primobox, Milleis Banque…), InfleXsys cherche désormais à développer sa présence sur de nouveaux secteur tels que l’industrie ou le BTP, venus plus tardivement aux questions de transformation numérique, avec l’ambition de diversifier son chiffre d’affaires sans réduire ses activités pour les clients historiques, dont l’un, Groupe Pasteur Mutualité, est d’ailleurs devenu un actionnaire, ainsi qu’un partenaire financier dans la création du nouveau siège social d’InfleXsys à Mérignac. 1 million d’euros pour développer Simesys« Nous sommes partisans d’une gestion en bon père de famille, mais nous avons aussi la volonté de profiter des occasions qui se présentent », sourit Rafael Iglesia. L’opportunité s’est présentée en 2020 avec la rencontre des cinq ingénieurs fondateurs du cabinet palois Holis Consulting, créé à peine un an plus tôt et spécialisé dans le conseil et l’ingénierie d’inspection à destination des industries pétrole et gaz. Très vite, les deux sociétés collaborent sur la création d’une suite logicielle baptisée Evolis, destinée à soutenir l’ensemble des opérations d’inspection réalisées sur les équipements d’extraction ou de transformation, avec l’ambition de proposer un produit susceptible d’être intégré au système d’information des entreprises clientes. Le projet capitalise sur l’expertise métier du cabinet Holis, tandis qu’InfleXsys amène dans l’équation sa compétence IT. « Evolis permet par exemple d’annoter directement des plans en 3D, avec la garantie d’avoir toujours les derniers éléments à jour, là où les inspecteurs travaillent encore beaucoup avec de simples checklists », illustre Nicolas Barberan, directeur associé inspection, management & opérations d’Holis Consulting. Evolis séduit rapidement un premier industriel, North Oil Company, la compagnie nationale qatarie codétenue à 30% par TotalEnergies, qui accepte de s’engager sur cinq ans. Pour disposer d’une structure légitimement capable de porter le contrat, les deux partenaires décident de créer une coentreprise, Simesys. Basée à Mérignac, cette dernière vient de réunir un million d’euros au travers d’un tour de table associant le Crédit Mutuel du Sud-Ouest, Bpifrance, la région Nouvelle-Aquitaine et le fonds de revitalisation Michelin. « Cette levée va nous permettre de finir le développement du produit et de ses nouveaux modules, mais aussi d’aller discuter avec des intégrateurs pour ouvrir Evolis à d’autres secteurs d’activité que l’oil and gas », éclaire Olivier Blanc. Toutes les industries à infrastructures complexes sont visées, du naval au nucléaire en passant par l’éolien, ou les acteurs concernés par les réglementations ATEX (Atmosphères explosives). En attendant que les premières discussions déjà engagées portent leurs fruits, Simesys se prépare à finaliser la signature d’un contrat cadre avec un groupe pétrolier (et énergies) de premier plan. « Pour l’instant, Simesys n’a pas vraiment d’équivalent sur le marché, nous avons donc intérêt à devenir très rapidement une référence et prendre des positions avant que la concurrence n’arrive », conclut Olivier Blanc. Pour, pourquoi pas, faire mentir les perspectives de croissance stable affichées un peu plus tôt.

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