Incendies en Gironde : 50% des entreprises concernées ont vu leur chiffre d'affaires diminuer d'un tiers
85% des entreprises interrogées par la CCIBG disent connaître une perte d'activité à cause des incendies. Crédits : Adobe Stock Clémence Bajeux
Dans une récente enquête, la CCI Bordeaux Gironde dresse un premier bilan des entreprises dont l’activité a été freinée par les incendies du Bassin d’Arcachon et du Sud Gironde, en juillet dernier. Il apparaît notamment que ces deux territoires ont subi une baisse générale de fréquentation de 91%. Explications avec Patrick Seguin, président de la CCIB.
Plusieurs semaines après les violents incendies de juillet dernier – et avant de prendre en compte les incendies de début août -, que peut-on dire de l’activité économique du Bassin d’Arcachon et du Sud Gironde ?
Tout d’abord, on y voit plus clair. 85% des entreprises interrogées se disent impactées par ces incendies, et 22% des sociétés ont eu recours au chômage partiel, soit 151 salariés placés sous ce régime. On a aussi constaté que seulement un tiers des interrogés avaient souscrit à une assurance perte d’exploitation – qui n’est pas obligatoire – et donc ces structures subissent les pertes de plein fouet. Ce que l’on va faire dès la rentrée, c’est ajouter à nos accompagnements, des explications et des encouragements à aller vers ces assurances. Peut-être aussi, regrouper des contrats par métiers, car les assureurs semblent prêts à jouer le jeu sur des contrats dédiés. Que vous soyez professionnel du tourisme, ou courtier en vins par exemple, le coût de l’assurance perte d’exploitation n’est pas le même ; donc on va essayer d’aider les professionnels à s’organiser.
Quelles sont les entreprises les plus concernées par cette perte d’activité ?
Ce sont essentiellement des petites entreprises, directement ou indirectement liées au tourisme. Je pense par exemple à une entreprise de location de vélos, qui en avait installés en libre-service dans l’un des campings brûlés. C’est une perte directe, et en parallèle sur les locations traditionnelles, il y a eu beaucoup moins de réservation, et donc une perte de chiffre d’affaires assez conséquente. Presque la moitié des entreprises interrogées ont déclaré avoir connu une baisse de fréquentation en juillet, et 4 sur 10 ont enregistré une forte baisse de leur chiffre d’affaires. Notre enquête montre aussi que 54% des interrogés déclarent une perte de chiffre d’affaires d’au moins 30%.
Ce que l’on constate aussi, et ce qui m’inquiète un peu plus pour l’avenir, c’est qu’il y a beaucoup de pessimisme pour la fin de l’été, et sur le fait de pouvoir reprendre une activité normale. [NDLR, 46% des interrogés affichent un certain pessimisme pour la fin de l’été]
Quels seront vos objectifs dans les mois à venir ?
Réfléchir pour mieux prévoir ces catastrophes. En cas de sinistre comme ceux que l’on a vécu, c’est un peu le bazar et la panique, et c’est tout à fait normal. Il faudra certainement mettre en place des plans d’organisation de l’économie durant ces périodes, que l’on se penche sur le sujet tous ensemble. Également, lancer un plan de réflexion sur la forêt en général en France, comme l’a dit Emmanuel Macron, c’est impératif. Il faut restructurer l’organisation sur le terrain comme au niveau juridique, car aujourd’hui il y a des règles moyenâgeuses qui n’ont plus rien à voir avec la réalité.
