Immobilier : Harvey Family mise sur un coliving à composante sociale - Premium

Et si l’impact social des projets faisait la différence sur le marché, ô combien concurrentiel, de la promotion immobilière ? « On ne fait pas du social pour faire du business, on fait du business pour faire du social, c’est ça qui fait que ça marche », lance David Inquel, ancien directeur général du groupe d’écoles privées Ynov, reconverti depuis 2017 et la vente de ses parts, dans l’immobilier avec sa nouvelle société, Harvey Family. Basée à Bordeaux, elle réunit une vingtaine de collaborateurs entre la Gironde, Paris et la Bretagne, et affiche de fortes perspectives de croissance. Après avoir réalisé 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, pour environ 3 millions d’euros de cash-flow, Harvey a déjà dans les tuyaux 300 lots pour 2021, et en prévoit entre 300 et 700 pour 2022. Baptisée Harvey en allusion à la série Suits, la société compte à sa tête un trio d’anciens judokas de haut niveau, avec David Inquel, champion de France 1993 et Romaric Gaudemer, vice-champion de France par équipe en 2009, rejoints en 2019 par le champion olympique et ex-ministre David Douillet. Avec le concours de Miriam Annoni, une spécialiste de la vente immobilière en B2B, ils embrassent la tendance de l’habitat partagé, et imaginent une offre immobilière associant des résidences de standing, une offre de services proche de l’hôtellerie, et une dimension sociale. « Dès le départ, on a voulu réfléchir à l’utilité de nos projets. Spontanément, on est allé voir les municipalités qui accompagnent de jeunes sportifs de haut niveau qui n’ont pas encore le statut de professionnels, et sont donc dans l’incapacité de prendre un crédit », se souvient David Inquel.Convention tripartite et fonds de dotation Harvey porte ainsi des projets de « coliving » à l’échelle de résidences dont une partie des logements sont « réservés » via une convention d’attribution prioritaire, opérée en partenariat avec une association locale, dont la caution morale tient lieu de garantie de solvabilité pour le futur locataire. En parallèle, la société gère un fonds de dotation, pour lequel elle sollicite l’ensemble des acteurs impliqués dans la construction de ses résidences, prestataires comme investisseurs, de façon à recueillir l’équivalent de 1% du budget total de l’opération. « Ce fonds fait ensuite office de bourse au logement, dont le montant est attribué par la municipalité. Il nous permet également d’accompagner des projets spécifiques, comme la reconversion d’athlètes de haut niveau », décrit David Inquel. A Blanquefort, le programme Bill’s Garden, qui propose 11 lots et vient d’être inauguré, a par exemple permis de dégager une somme suffisante pour accompagner le judoka Cyrille Maret, troisième aux JO de Rio, dans sa nouvelle carrière d’agent immobilier. Le sport n’est pas l’unique moteur d’Harvey. « On s’adapte au cahier des charges des municipalités. À Biscarosse, la ville a par exemple besoin de loger les saisonniers. Dans le nord de la région parisienne, il y a un sujet sur le logement des internes en médecine. Colombes, future ville olympique, a un problème pour loger ses éducateurs sportifs. On travaille avec eux pour adresser une partie de cette problématique », illustre le cofondateur. En plus des projets déjà signés, à Chartes, Angers ou Montreuil, la société indique avoir noué des contacts positifs dans des villes telles que Nice, Orléans ou Sucy-en-Brie, prêtes à flécher des terrains pour les futures résidences d’Harvey.De promoteur à gestionnaire Forte de ces premiers succès, la société affirme vouloir développer trois à quatre grands projets de résidences partagées par an pour s’imposer comme un véritable gestionnaire de coliving, à l'image de startups spécialisées comme Colonies. Elle vise des projets conséquents, de 90 à 120 lots, avec à chaque fois des espaces partagés conviviaux, et une offre de services spécifique comme une salle de sports, en complément de commodités comme l’accès à Internet ou une application mobile dédiée aux interactions entre résidents. « Notre modèle présente une certaine inertie, puisque nous concevons nos projets avec les collectivités et les associations locales, mais il assoit bien notre société et, surtout, il correspond à ce que nous voulons faire », commente David Inquel. Harvey affirme vouloir matérialiser cette ambition au travers du processus de certification B-Corp, ainsi que vers le passage sous statut d’entreprise à mission d’ici l’an prochain. La livraison, dès 2022, des premiers grands projets d’Harvey conduit la société à envisager une dizaine de recrutements d’ici un an, pour accompagner l’essor de ses activités de gestionnaire et, pourquoi pas, la mise sur le marché de nouvelles formes de projets. « Parler de coliving est presque réducteur. Il faut intégrer une nouvelle brique de pensée qui permet de mutualiser des ressources telles qu’une salle de sport ou un espace pour travailler, et finalement repenser l’immobilier comme quelque chose qui se consomme », conclut David Inquel. Harvey FamilyFondée en 2017 à Bordeaux20 collaborateursCA 2020 : 3M€

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