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Hydrogène de France va créer 100 emplois sur l'ex-site Ford à Blanquefort

Stratégie
jeudi 08 avril 2021

La future usine occupera trois hectares du site - Visuel Patriarche pour HDF

L’entreprise Hydrogène de France vient de remporter l’appel à manifestation d’intérêt pour occuper l’ancien terrain des circuits de Ford. D’ici 2023 elle mettra en service une usine de piles à hydrogène pour 15 millions d’euros d’investissements, et une centaine d’emplois seront générés.

En mars 2020, Bordeaux Métropole lançait un appel à manifestation d’intérêt en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine et la ville de Blanquefort. Objectif : permettre à une entreprise locale d’investir l’ancien terrain des circuits du groupe Ford, rétrocédé depuis à la Métropole. Située à Blanquefort, la parcelle servait pour les tests des boîtes de vitesse des voitures. Un an après le lancement de l’AMI, Hydrogène de France est retenue pour s’installer sur 3 des 13 hectares de terrain. Cette PME lormontaise spécialisée dans l’énergie a été créée en 2012. Elle compte aujourd’hui une trentaine de salariés ,et prévoit de construire une usine de piles à hydrogène d’ici 2023.

« L’objectif était triple, présente Bordeaux Métropole dans son communiqué. Initier très rapidement une nouvelle dynamique à la zone industrielle de Blanquefort en écho à la fermeture du site de Ford et la suppression de 849 emplois ; faire connaître aux acteurs économiques le potentiel du terrain ; détecter et faire émerger des projets à impact positif pour le territoire. »

Une pile de plus d'un mégawatt

« Nous développons des centrales électriques à base d’hydrogène pour pouvoir produire de l’électricité renouvelable non intermittente à partir de solaire et d'éolien, présente Hanane El Hamraoui, directrice industrielle d’Hydrogène de France. Nous avons donc besoin de piles à combustible pour reconvertir l’hydrogène en électricité, à la demande. »

Pour mener à bien ce projet, HDF s’est associé au canadien Ballard Power Systems, leader des piles à combustible pour la mobilité. « Il équipe notamment les bus de Pau avec des piles à faible puissance, reprend Hanane El Hamraoui. Nous, nous avons besoin d’une très forte puissance de plus d'un mégawatt. » En associant leurs compétences, Hydrogène de France et BPS développent cette pile, qui sera conçue et assemblée dans la future usine de Blanquefort. « L’hydrogène est un nouveau vecteur énergétique en plein développement et à fort potentiel d’innovation, reprend Bordeaux Métropole. Ainsi qu’une filière industrielle bas carbone. »

100 emplois créés

Hydrogène de France a pour objectif l’industrialisation de ces piles, qui s’apparentent à des conteneurs maritimes. « Pour cela nous nous associerons avec des partenaires locaux, précise la directrice industrielle. Il y a énormément d’expertises sur ce domaine en Nouvelle-Aquitaine, notamment sur l’assemblage et certaines pièces électroniques et mécaniques. » Mais avant une éventuelle commercialisation des tests seront nécessaires. « C’est une phase très importante et problématique car la puissance de la pile est très importante. Nos ingénieurs sont en train de mettre en place le futur banc de test avec le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et avec l’ICMCB de Bordeaux (Institue de chimie de la matière condensée). »

Mais sur ce terrain vague, tout reste à construire. « Nous n’occuperons que trois hectares. L’idée est de travailler avec Bordeaux Métropole pour avoir une cohérence avec le reste de la parcelle, et faciliter son aménagement. » 15 millions d’euros seront nécessaires pour construire l’usine, qui à terme génèrera une centaine d’emplois industriels dès sa mise en service. Pour cela HDF travaille actuellement à une augmentation de capital, avec une levée de fonds.

Une PME qui diversifie son activité

Hydrogène de France, en parallèle, développe deux autres marchés : le maritime et les data center. « Aujourd’hui ces deux secteurs polluent énormément, explique Hanane El Hamraoui. Il y a un besoin de décarboner l’industrie maritime, notamment grâce à l’hydrogène qui peut remplacer la partie combustible diesel. Pour les data center nous travaillons avec Atos, leader français, car ces structures ont besoin d’une climatisation continue. L’idée est d’avoir une génération d’électricité propre, avec des générateurs de secours. Nous fabriquons une pile à combustible qui ne tombe jamais en panne pour équiper les structures. »

Hydrogène de France
Basée à Lormont
30 salariés
CA 2020 : 2M€
www.hdf-energy.com

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