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Horizeo maintient son objectif de 1000 ha et prend de nouveaux engagements

Stratégie
mardi 31 mai 2022

Les porteurs du projet Horizeo ont dévoilé mardi leurs conclusions suite au débat public organisé fin 2021, et maintiennent leur objectif d'installer 1GW sur 1.000 hectares à Saucats - photo AL

Quatre mois après la conclusion du débat public, Engie et Neoen ont dévoilé mardi la nouvelle mouture du projet Horizeo, qui vise toujours l’implantation de 1000 hectares de panneaux solaires à Saucats, au sud de Bordeaux. Au programme : des ajustements à la marge et de nouveaux engagements grâce auxquels les maitres d’ouvrage espèrent améliorer l’acceptabilité de leur gigantesque centrale.

Le trio formé par Engie, Neoen et la Banque des territoires s’est laissé deux mois pour digérer les conclusions du vif débat public suscité par son projet de méga complexe photovoltaïque de Saucats. Mardi, les maîtres d’ouvrage ont présenté une copie amendée et assortie de nouveaux engagements, mais ceux qui espéraient une révision profonde du projet seront déçus. « Nous confirmons la pertinence du site identifié (une aide d’étude de 2.000 hectares à Saucats) au regard de ses caractéristiques uniques (la proximité immédiate d’un poste source RTE), et des retours d’expérience dont nous disposons sur l’implantation de parcs solaires en milieu sylvicole. Nous confirmons également l’objectif d’une puissance installée de l’ordre de 1 GW », a introduit Bruno Hernandez, directeur de projet chez Engie.

Un projet « cohérent avec l’urgence climatique »

Le dimensionnement reste donc identique à celui du projet initial : de l’ordre de 1.000 hectares, alors même que c’est ce gigantisme qui suscitait les plus vives inquiétudes des opposants. « Le débat public a nourri nos réflexions, et nous avons pris en compte l’ensemble des recommandations exprimées par la commission particulière du débat public », commente Bruno Hernandez, qui souligne dans le même temps le bouleversement du contexte énergétique, et défend l’idée d’un projet « cohérent avec l’urgence climatique », mais aussi en phase avec les objectifs de transition nationaux et régionaux. « Les dimensions et les caractéristiques d’Horizeo représentent 15% des besoins additionnels de la Nouvelle-Aquitaine en énergies renouvelables à horizon 2030 », ajoute-t-il.

Les porteurs de projet maintiennent par ailleurs leur ambition d’installer un dispositif de stockage par batterie destiné à la régulation du réseau, ainsi que l’idée de réserver 10 à 25 hectares à une activité mixte d’agriculture et d’énergie. « S’il est difficile d’envisager une surface supérieure à 25 ha pour l’agri-énergie, les maîtres d’ouvrage souhaitent favoriser les coactivités agricoles et photovoltaïques et s’engagent à en étudier toutes les formes pertinentes au regard de l’aptitude des sols », affirment les porteurs dans leur décision (pdf).

Le datacenter et l’électrolyseur mis de côté

Alors qu’est-ce qui change ? Deux des briques qui devaient faire d’Horizeo une véritable « plateforme énergétique bas carbone » et non un simple parc photovoltaïque sont remises en question, à commencer par le datacenter qui devait initialement être implanté sur le site, pour profiter d’un raccordement direct à l’électricité produite. Sa construction aurait contribué à imperméabiliser trois à cinq hectares de la zone d’étude. « Le développement de l’activité data center est toujours une priorité pour Engie, mais nous avons fait le choix de le sortir de l’aire d’étude, pour chercher une zone artificialisée, voire urbaine », indique Bruno Hernandez. L’électrolyseur, qui devait profiter de l’électricité renouvelable du site pour produire de l’hydrogène vert, est quant à lui mis en suspens. « Il suscite de l’intérêt, mais ça n’est pas pour autant que le projet a trouvé ses usages », complète le directeur de projet, qui souligne la nécessité d’identifier des débouchés commerciaux à proximité immédiate. L’électrolyseur pourrait alimenter une centaine de bus à hydrogène, mais encore faut-il que cette flotte existe », illustre-t-il.

« Le projet n’est pas figé »

S’ils maintiennent leur objectif initial, les porteurs de projet insistent toutefois sur le fait que le « projet n’est pas figé », et que la puissance installée pourrait être revue à la baisse si les risques justifiaient de sortir certaines parcelles de l’aire d’étude. « Nous avons lancé deux études d’impact sur le microclimat auprès de l’Inrae et de Météo France, dont les résultats seront partagés », indique Mathieu Le Grelle, directeur du développement chez Engie. Les études d’impact se poursuivent en parallèle, afin d’amener des éléments concrets en matière de prévention des risques incendie, inondation ou biodiversité, pour la phase de concertation qui sera enclenchée à partir de la rentrée de septembre.

Engie et Neoen confirment en parallèle leur volonté de procéder à 2.000 hectares de boisements compensateurs, en réponse aux 1.000 hectares qui devraient être défrichés, et annoncent le lancement prochain d’un appel à manifestation d’intérêt visant à identifier des parcelles, échappant au cadre réglementaire habituel, susceptibles d’être reboisées au plus près du site de Saucats.

Si le modèle économique retenu pour Horizeo reste la signature de contrats de gré à gré, avec des industriels capables de s’engager pour quinze ans, les porteurs évoquent par ailleurs la mise en place une offre d’électricité verte à tarif préférentiel pour les riverains du parc solaire, et se disent ouverts à toute opportunité qui permettrait de favoriser la structuration d’une filière photovoltaïque locale. « Le projet a été questionné pendant le débat public, nous pensons qu’il faut le poursuivre en l’adaptant », résument les maîtres d’ouvrage, qui espèrent pouvoir finaliser les contours d’Horizeo d’ici avril 2023, pour déposer leurs demandes d’autorisation, et engager les travaux à l’horizon 2025.

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