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Habitat inclusif : Domani propose une alternative à l'EHPAD

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mardi 06 octobre 2020

Jean de Miramon et Oscar Lustin devant le futur habitat inclusif de Pessac. Crédits : Domani

Domani est une société spécialisée dans l’habitat inclusif sznior. En janvier prochain, elle ouvrira son premier lieu de vie à Pessac. Pour ses fondateurs, Jean de Miramon et Oscar Lustin, l’objectif est d’ouvrir une quinzaine de sites partout en France dans les trois ans à venir, en proposant un reste à charge pour les locataires de 1.500 euros.

« Nous avons choisi Pessac car lorsque nous nous sommes intéressés aux besoins de la population et à l’immobilier, c’est la ville qui nous a paru le meilleur compromis », explique en préambule Jean de Miramon. Avec Oscar Lustin, ils portent depuis septembre 2019 le projet Domani, spécialisé dans l’habitat inclusif pour les seniors.

Le concept est à mi-chemin entre le domicile et un EHPAD : proposer un lieu de vie pour des personnes en perte d’autonomie. Chaque résident possède sa chambre (sept au total), sa salle de bain et ses sanitaires, et une pièce de vie partagée permet d’échanger les repas et de se retrouver.

Développer ces projets en ville

« Avant la loi Elan de 2018, il fallait une licence d’EHPAD pour créer un habitat inclusif, rappelle Jean de Miramon. Depuis, le cadre de ce type d’habitat a été structuré, et permet de rester dans le domaine du domicile. » Selon lui, les projets déjà existants se situent pour 90% des cas dans des villes de moins de 5.000 habitants. « Nous avons repris ces formats en les appliquant aux centres-villes, car on y trouve une proximité avec des services déjà établis. Cela nous permet de nous intégrer dans le tissu associatif, et d’avoir les familles des locataires à proximité. »

« L’EHPAD est souvent le dernier recours, enchaine le cofondateur. Il est reconnu qu’il y a un effet de glissement, que les personnes y entrant perdent encore plus en autonomie. » Domani se veut une alternative, et propose la présence d’une personne qualifiée aux côtés des résidents neuf heures par jour.

Un premier investissement « preuve de concept »

Pour ce premier habitat inclusif, Jean de Miramon et Oscar Lustin se sont tournés vers le neuf. « Nous nous sommes greffés à un projet immobilier, ce qui nous permet de respecter plus facilement le cahier des charges que dans un bâtiment déjà existant. » Les deux porteurs de projet se sont autofinancés, et leur modèle économique se veut peu gourmand en capitaux propres. « Domani est un exploitant. Deux particuliers ont porté les investissements financiers, et sont les propriétaires des logements. Ils reçoivent les loyers que nous leur versons, et nous sous-louons en quelque sorte ces logements aux locataires. » Pour aider Domani à se lancer, un fonds de roulement correspondant à six mois de loyers a été apporté par les propriétaires des murs.

Domani fait la promesse de proposer des tarifs 20 à 25% moins chers qu’en EHPAD. « Nous tablons sur un reste à charge d’environ 1.500 euros, développe Jean de Miramon. Nous ne réaliserons pas de marge extraordinaire, mais notre projet de Pessac est avant tout notre preuve de concept. Nous comptons sur le fait de répliquer cet habitat inclusif pour en vivre. »

Semer les graines de l’habitat inclusif

En attendant que le logement de Pessac apporte cette preuve de concept, d’autres projets sont déjà en cours. « Nous voulons nous implanter un peu partout en France, reprend le cofondateur. Il faut un à deux ans avant d’ouvrir un site, ce qui nous oblige à anticiper. » Selon lui, il faudra entre deux et trois ans pour que Domani soit rentable. « On table sur une quinzaine d’ouvertures dans ce laps de temps, tout en restant à taille humaine, avec huit personnes par site au maximum. » Domani propose également des formations à destination des porteurs de projet dans l’habitat inclusif. « Cela permet de nous financer tout en étant utile, et en transmettant le savoir-faire que l’on a acquis ! »

Domani
Fondée en 2020
Basée à Bordeaux
3 salariés