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Grand carénage : 300 millions d’euros de contrats à la centrale EDF de Blaye

Stratégie
mardi 26 janvier 2021

Séverin Buresi, directeur de la centrale EDF du Blayais, et Olivier Roland, directeur d’EDF Commerce pour le Sud-Ouest - photo AL

Après une année 2020 marquée par la mobilisation sur le front de la crise sanitaire, la délégation régionale Nouvelle-Aquitaine d’EDF dévoile sa feuille de route pour 2021, avec un plan d’investissement de 300 millions d’euros sur dix ans en direction de la centrale du Blayais et la poursuite des projets visant à développer son mix énergétique.

2021 signe le coup d’envoi du programme « Grand Carénage » au niveau de la centrale nucléaire du Blayais, après une phase de maintenance des quatre réacteurs de 900 MW conclue au 31 décembre dernier. La délégation régionale de Nouvelle-Aquitaine a dévoilé mardi un aperçu des contours du projet, qui va représenter sur dix ans 300 millions d’euros de contrats supplémentaires pour les entreprises contractantes d’EDF, dont 20 millions d’euros dès 2021. « La centrale de Blaye accueille en temps normal environ 2.000 salariés, dont 1.300 agents EDF et 700 prestataires permanents. Au plus fort des travaux, entre 2022 et 2023, nous devrions accueillir jusqu’à 3.500 personnes sur nos installations », décrit Séverin Buresi, directeur de la centrale du Blayais.

Grand Carénage à la centrale de Blaye

Le Grand Carénage, engagé par EDF à l’échelle nationale, vise à améliorer la sûreté et à poursuivre le fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans. À Blaye, où les diesels d’ultime secours sont déjà installés, les travaux consisteront notamment à renforcer les systèmes d’alimentation électrique et de refroidissement et rehausser la digue à 8,5 mètres la digue qui protège le site pour faire face à une éventuelle montée des eaux. EDF prévoit également l’installation d’un récupérateur de corium, un dispositif chargé de collecter les produits de la fission nucléaire en cas d’accident pour protéger le radier du réacteur. « On se prépare à un accident qui ne s’est jamais produit sur un réacteur à eau pressurisée, nulle part dans le monde », a rappelé Séverin Buresi.

Engagée sur une durée de dix ans, cette tranche de travaux offre selon lui une visibilité « certaine » sur le fonctionnement des quatre réacteurs de la centrale à horizon 2035. Au-delà, ce sont les arbitrages gouvernementaux liés à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui détermineront si deux des quatre réacteurs doivent être arrêtés. « Notre objectif est d’avoir la capacité de poursuivre l’activité des quatre réacteurs en toute sûreté. EDF pense que l’on continuera à avoir besoin de l’énergie sûre et pilotable qu’ils fournissent », ajoute le directeur du site.

Développer le mix énergétique

En attendant, EDF poursuit la diversification de son mix énergétique bas carbone, conformément à la nouvelle raison d’être que s’est fixé le groupe en mai dernier, et de façon à répondre aux objectifs de la PPE qui fixe une réduction de la part du nucléaire dans la production à 50% d’ici 2035. Sur ce point, la centrale du Blayais se veut justement une vitrine des ambitions du groupe, avec ses 4 hectares de panneaux photovoltaïques déjà installés en ombrière sur les parkings, et toujours un projet de parc éolien sur lequel EDF Renouvelables doit revoir sa copie en réponse à l’opposition rencontrée lors de la concertation publique organisée à l’été 2019.

« Nous allons revenir vers les habitants avec un nouveau projet dans les prochains mois », a indiqué Philippe Belet, responsable régional sud-ouest d’EDF Renouvelables. Il évoque un projet « multi-énergies », coconstruit avec les différents territoires concernés. À l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, EDF Renouvelables aurait aujourd’hui l’équivalent de 400 MW de projets éoliens en développement (la phase préparatoire qui va de l’identification des sites à l’obtention des autorisations nécessaires). Deux parcs éoliens, représentant respectivement 15 MW, sont entrés en construction à la Javigne (Vienne) et Roussac (Haute-Vienne). Le groupe annonce par ailleurs pour 2021 la mise en service de plusieurs parcs photovoltaïques représentant une puissance totale de 30 MW à Ambès (Gironde, 10 MW), Artix (Pyrénées-Atlantiques, 4 MW) et Guéret (Creuse, 16 MW). 

Le groupe poursuit en parallèle ses recherches pour de nouveaux sites susceptibles d’accueillir ses futurs projets. « Nous voulons réussir à faire comprendre qu’un parc photovoltaïque peut permettre beaucoup plus de diversité et de captation carbone que d’autres usages des sols », a souligné Philippe Belet. En Gironde, la question cristallise actuellement une partie des opposants au projet Horizeo de méga centrale photovoltaïque imaginé par deux concurrents d’EDF, Engie et Neoen, à Saucats.

Retour sur 2020 : solidarité et continuité de service

Martin Leÿs, délégué régional d’EDF Nouvelle-Aquitaine, a quant à lui salué la mobilisation des 9.000 collaborateurs du groupe dans la région pour maintenir l’ensemble de ses activités de production et de distribution ainsi que l’accompagnement prodigué aux clients, particuliers comme entreprises. Il a par ailleurs rappelé l’engagement sociétal d’EDF, qui a notamment maintenu ses soutiens financiers aux grands événements annulés, et distribué 310.000 euros à 30 structures solidaires à l’échelle de la région. Sur le volet commercial, le groupe indique avoir proposé des échéanciers de paiement adaptés aux besoins des professionnels frappés par la crise sanitaire.

« En 2021, notre objectif est d’accompagner nos clients pour les aider à consommer moins et réduire leur empreinte carbone », a déclaré Olivier Roland, directeur d’EDF Commerce pour le Sud-Ouest. Les pistes envisagées pour y parvenir ratissent large, des outils de pilotage permettant d’optimiser la consommation aux contrats gré à gré pour les grandes entreprises en passant par le financement de projets au travers du dispositif de CEE (Certificats d’Economie d’Energie) ou la commercialisation d’équipements photovoltaïques destinés à l’autoconsommation.

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