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GPSO : un engagement « irréversible » pour une mise en circulation en 2032

Écosystème
mardi 15 mars 2022

La LGV reliera Bordeaux à Toulouse en une heure, au lieu du double actuellement. Crédits : Adobe Stock Nicolas Rochette

Ce lundi 14 mars, 25 collectivités territoriales se sont engagées aux côtés de l’Etat et de SNCF Réseau sur le financement du Grand projet du Sud-Ouest (GPSO). Ce dernier prévoit la mise en circulation de la des LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax d’ici 2032.

Après des années de discussions, et de nombreux rebondissements, la première phase de travaux du GPSO (Grand projet du Sud-Ouest) devrait démarrer en 2024. Pour une mise en service prévue… Dans 10 ans, en 2032. Après la récente signature par Emmanuel Macron de l’ordonnance créant l’établissement public en charge de la gestion financière du GPSO, c’est une nouvelle étape qui a été franchie ce lundi 14 mars. En déplacement à Toulouse, le Premier ministre Jean Castex vient de signer le plan de financement de la future ligne à grande vitesse qui reliera Bordeaux à la ville rose et placera les deux villes à une heure de distance. « Ce sont 280.000 tonnes de CO2 qui seront économisées par an, c’est-à-dire 7 millions de véhicules, a illustré Jean Castex. Tout ça est extrêmement concret. »

Ce lundi, donc, 25 collectivités territoriales se sont engagées aux côtés de l’Etat et de SNCF Réseau, à mobiliser 5,6 milliards d’euros, sur les 14 milliards d’euros nécessaires à la réalisation du GPSO (comprenant la ligne Bordeaux-Dax). Pour cette première tranche de travaux, le gouvernement s’est engagé à apporter une contribution budgétaire de 40%, à parité avec les collectivités territoriales. Les 20% restants proviendront d’un financement attendu de l’Union européenne. « Le tour de table réunit aujourd’hui pour signature, deux régions, huit départements, deux métropoles, treize communautés de communes ou d’agglomération ainsi que SNCF Réseau », détaille l’Etat dans un communiqué.

327 km de lignes ferroviaires créés

La première phase des travaux portera sur la réalisation des aménagements ferroviaires du sud de Bordeaux (AFSB) et du nord de Toulouse. Ils permettront, en parallèle, la mise en place du RER métropolitain – ou girondin – pour lequel le Département a fléché en novembre dernier une enveloppe de 170 millions d’euros. Ces aménagements visent « à dé-saturer les nœuds ferroviaires de Bordeaux et de Toulouse », tout en « améliorant la desserte grande vitesse de Toulouse et Dax depuis Bordeaux », a rappelé l’Etat. Au total, ce sont 327 km de nouvelles lignes ferroviaires qui seront ainsi créés. À plus long terme, le prolongement de la ligne le long de la côte ouest permettra de connecter Dax à l’Espagne, jusqu’à San Sébastien. « Les planètes institutionnelles se sont enfin alignées pour franchir une étape décisive de ce projet, a commenté de son côté Alain Rousset, président de la Nouvelle-Aquitaine et fervent défenseur du GPSO. Notre engagement commun et désormais irréversible sur ce projet est le fruit d’années de travail, de combats politiques acharnés en faveur d’un aménagement du territoire plus juste. »


La phase 1 du GPSO reliera Bordeaux à Dax et à Toulouse. Crédits : SNCF Réseau

EELV dénonce la Taxe Spéciale d’Équipement

Mais ce Grand projet du Sud-Ouest ne fait toujours pas l’unanimité. Dans un communiqué diffusé hier, les groupes Europe Ecologie-Les Verts d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées ont dénoncé une « mascarade ». Le parti « demande, une nouvelle fois, que les propositions alternatives au projet de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax soient priorisées ». Selon EELV, le plan de financement reste « virtuel », et le parti écologiste pointe du doigt la création de l’établissement public, « qui permettra de collecter le nouvel impôt LGV qui impactera les habitants de 2.600 communes du Sud-Ouest ». En effet, la société de financement GPSO bénéficiera de ressources fiscales dédiées – et notamment une Taxe Spéciale d’Équipement (TSE) -, pour un montant annuel de 24 millions d’euros. « Nous soulignons aussi qu’il paraît étonnant d’entendre parler du "bouclage" d’un plan de financement, quand les signataires s’engagent à réunir 8 milliards pour des projets évalués à 14 milliards d’euros », conclut EELV.

Les signataires du plan de financement :
Les Régions d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, SNCF Réseau, Bordeaux Métropole, Toulouse Métropole ; les Départements de la Haute-Garonne, du Gers, des Landes, du Lot, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, du Tarn, du Tarn-et-Garonne ; les communautés d’agglomération d’Agen, du Grand Albigeois, du Grand Auch-Cœur de Gascogne, du Grand Cahors, du Grand Dax, de Mont-de-Marsan, du Grand Montauban, du Muretain, de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, de Castres-Mazamet, de Pau-Pyrénées, du Sicoval ; et la communauté de communes Maremne—Adour-Côte-Sud.