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À la Métropole, la droite votera pour le GPSO et intègre le bureau

Écosystème
mercredi 24 novembre 2021

Les élus de Bordeaux Métropole Commune(s) ont tenu un point presse en amont du conseil. Crédits : MB

Le groupe d’opposition Bordeaux Métropole Commune(s) et Alain Anziani sont parvenus à une entente pour le vote du GPSO. Les élus de droite s’engagent à voter pour la participation financière de la collectivité au projet de LGV Bordeaux-Toulouse.

(article mis à jour à 19h50 pour ajouter la réaction du maire de Bordeaux)

« La prise d’otage de la Métropole par les Verts est terminée », s’est réjouit Patrick Bobet, le maire du Bouscat et chef de file du groupe d’opposition Bordeaux Métropole Commune(s). Lors d’un point presse ce mercredi 24 novembre, il a annoncé l’entrée en vigueur dès le 1er décembre prochain d’une gouvernance partagée avec la majorité d’Alain Anziani, président de la Métropole. « C’est un nouveau départ qu’on appelait de nos vœux depuis 16 mois. […] Ce n’est pas de la cogestion, car les 11 maires de notre groupe qui vont entrer au bureau y entreront sans délégation ni vice-présidence », a précisé Patrick Bobet. Ce chamboulement est le fruit des dissensions entre Alain Anziani (PS) et son vice-président Pierre Hurmic (EELV), farouche opposant au Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO).

Car à la veille du conseil métropolitain, et du vote sur la participation financière de la collectivité au projet de ligne à grande vitesse vers Toulouse et Dax, seule une alliance avec le groupe de droite pouvait assurer à Alain Anziani une issue favorable. « Le GPSO va se faire, on va le voter et il n’y pas d’ambiguïté là-dessus, a affirmé Patrick Bobet. Il y aura sûrement entre 6 et 8 votes contre parmi nos élus, mais on est 34 au sein de notre groupe donc on sera au rendez-vous sans aucune difficulté. »

A lire aussi : Financement du GPSO - semaine charnière pour Bordeaux Métropole

Des engagements de la part d’Alain Anziani

Cette arrivée des 11 maires et élus de Bordeaux Métropole Commune(s) au bureau métropolitain risque fort de tendre encore davantage les relations de l’alliance entre le Parti socialiste, le Parti communiste et Europe Ecologie-Les Verts. S’ils n’entrent pas dans l’exécutif, ils pourront bientôt étudier et amender les dossiers sur la table. « Mais encore une fois, il y a une majorité et c’est à elle d’assumer, même si elle a quand même beaucoup de mal à s’exprimer parfois », a lâché Patrick Bobet lors du point presse.

Ce dernier a également obtenu d’Alain Anziani qu’il « mette en adéquation ses propos oraux vis-à-vis de Gradignan », pour que la commune soit « traitée de la même manière que Saint-Médard-en-Jalles » concernant le futur du tramway. Enfin, le président de Bordeaux Métropole a assuré au chef de file de l’opposition de droite que « les projets métropolitains seront toujours élaborés en associant étroitement les maires concernés ». Seul élément sur lequel Alain Anziani n’a pas cédé : revenir à une séance du conseil mensuelle, et non plus bimestrielle comme actuellement. « Je suis persuadé qu’on y reviendra dans des délais quand même assez courts », s’est avancé Patrick Bobet.

La droite vote pour la feuille de route économique

Si la première journée de ce conseil métropolitain sera dédiée, très largement, au GPSO, vendredi 26 novembre sera présentée la très attendue feuille de route économique. Cette dernière devrait viser à faciliter l’installation de nouvelles entreprises, à structurer le développement de filières émergentes ou à créer des outils financiers de soutien aux startups. « Nous la voterons, a affirmé sans détour le chef du groupe d’opposition. Car elle est riche, très diversifiée, très travaillée, et la méthode n’a pas été mauvaise – il faut dire les choses lorsqu’elles sont bonnes. » Seul bémol, car cette feuille de route semble reposer sur l’attractivité du territoire : « cette attractivité dont on se réjouit, sera-t-elle toujours la même avec les orientations que la Ville de Bordeaux prend ? » Nul doute que ce conseil sera mouvementé entre Pierre Hurmic, édile de Bordeaux, et ses opposants.

La réaction de Pierre Hurmic

Le maire de Bordeaux et le groupe Ecologie et Solidarités ont réagi mercredi en fin de journée en assumant leurs convictions et en dénonçant le jeu politique entre les maires de droite et la présidence de la Métropole. « Nous apprenons que certains élus de droite voteront en faveur du GPSO (LGV au Sud de Bordeaux) mais que ce vote n’est pas gratuit. Leur vote est acquis, est-il précisé, en échange d’une participation au bureau. Troquer son vote dans ce but relève chez ces élus d’une propension à la tambouille politique qu’on espérait révolue. Nous avons choisi, pour notre part, de ne pas brader nos convictions et restons attachés au succès du projet de mandature de la majorité métropolitaine avec un exécutif inchangé », lancent Pierre Hurmic, Laure Curvale et Clément Rossignol-Puech.