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Girondins : Bordeaux Métropole donne son feu vert au projet de Gérard Lopez

Écosystème
vendredi 09 juillet 2021

Bordeaux Métropole ne diminuera pas le loyer du stade Matmut Atlantique, qui est de 4,9M€ par an - Crédits : Adobe Stock Oceanprod

Les élus de Bordeaux Métropole ont approuvé les garanties apportées par Gérard Lopez pour le loyer du stade Matmut Atlantique, et donc pour la reprise des Girondins de Bordeaux. Un vote crucial pour l’homme d’affaires qui passera lundi prochain devant la DNCG, en charge du contrôle de gestion des clubs.

Ce vendredi 9 juillet, l’avenir des Girondins de Bordeaux était au cœur des débats du Conseil métropolitain. Après l’annonce, mardi 22 juillet dernier, de la reprise du club par l’homme d’affaires Gérard Lopez, il était question de la garantie financière du potentiel repreneur pour le stade Matmut Atlantique. Les élus ont dû se prononcer sur la main levée de celle accordée par l'ancien actionnaire King Street en 2018, pour la remplacer par la garantie de Jogo Bonito Group, appartenant à Gérard Lopez. « Les garanties du loyer sont exactement les mêmes, au mot près », a stipulé le président de Bordeaux Métropole Alain Anziani lors d’un point presse en amont du conseil. Même si, a-t-il noté, les capacités de Jogo Bonito Group à assurer la garantie ne sont pas les mêmes que King Street.

Comme l’a rappelé Alain Anziani il était nécessaire, pour Gérard Lopez, d’obtenir cet accord de la Métropole. Le candidat-repreneur doit en effet passer ce lundi 12 juillet devant la DNCG, l’organisme de contrôle de gestion des clubs, pour présenter son dossier. Le lundi suivant, 19 juillet, ce sera au Tribunal de commerce de Bordeaux de valider – ou non, la reprise. « Ce dernier vérifiera et la solvabilité de Jogo Bonito Group et sa pérennité, a précise le président de Bordeaux Métropole. Le tribunal ne donnera pas son aval s’il n’a pas le sentiment que le projet est durable. »

Un vote mais des inquiétudes

Lors des différentes prises de parole des élus ce vendredi matin, la prudence semblait de mise. Thomas Cazenave (groupe Renouveau Bordeaux Métropole), tout en assurant que son groupe allait voter pour la motion, a précisé qu’il est « beaucoup trop tôt pour nous féliciter », citant en exemple le montage financier « assez flou et encore nébuleux », mais aussi « des questions sur la solidité dans le temps » du repreneur.

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic s’est dit, lui, « pas très à l’aise pour intervenir sur cette délibération, qui recèle un certain nombre d’incertitudes et de paris sur l’avenir ». « Si la question était aujourd’hui "êtes-vous pour ou contre des encouragements à apporter aux dérives du foot business", j’espère qu’on serait un certain nombre à dire non. » Mais, a-t-il précisé, la question est ce matin « souhaitons-nous, oui ou non, mettre un terme à la reprise du club des Girondins par Gérard Lopez ? Il est certain que si l’on vote contre cette délibération, l’aventure Lopez est terminée ».

La motion présentée a, après de longues prises de parole et débats, été votée par les élus métropolitain à la majorité. Seuls le groupe des Communistes et celui de Philippe Poutou (Bordeaux en luttes) ont voté contre. « Ce n’est pas juste de la méfiance qu’il faut exprimer, a développé Philippe Poutou. Il faut dire clairement que nous ne sommes pas d’accord avec le nouveau modèle présenté. […] Il y a une sorte de cynisme, on voit bien que l’objectif est de faire des affaires, de profiter du football sans garantie derrière. »

« Pas d’alternative » à Lopez

En réponse, Alain Anziani a rappelé que le dossier de Gérard Lopez est le seul sur la table des discussions. « La question n’est pas si on l’aime ou si on ne l’aime pas, si on a confiance ou non : on n’a pas d’alternative. » Or si le dossier était refusé par la DNCG ou le Tribunal de Bordeaux, la Métropole perdrait beaucoup d’argent. 10 millions d’euros par an, précisément. Le montant du loyer pour le stade Matmut Atlantique s’élève à 4,9M€ à l’année, et les recettes d’exploitation du stade, elles, rapportent 5M€. Surtout, la Métropole s’est endettée à hauteur de 100M€ pour la construction du stade, et a toujours un emprunt financier en cours. Si le stade Matmut n’avait plus de locataire, cela serait pour la Métropole « un séisme financier ». « Je n’ai pas envie de tricher, estimait ce matin Alain Anziani. On n’a pas une garantie en or mais soit je fais confiance à Gérard Lopez, soit j’appuie sur un petit bouton rouge et il n’y a plus de Girondins. Le choix est assez vite fait. »

Certes, Gérard Lopez « considère que le loyer est un peu élevé », mais le président de Bordeaux Métropole ne reviendra pas sur sa décision. « Nous ne diminuerons pas le loyer car je n’ai pas envie que ce soient les contribuables qui payent », a-t-il martelé. Par contre, reprend-il, il serait possible à l’homme d’affaires de racheter les parts de SBA (Stade Bordeaux Atlantique) composé des groupes Fayat et Vinci, qui gère le Matmut. « SBA perd entre 2 et 3M€, justifie Alain Anziani. Si la société revendait ses parts, elle repasserait immédiatement en positif. » Selon lui ce rachat pourrait être au calendrier de Gérard Lopez d’ici la fin de l’année 2021.

La question du « trading »

Le candidat à la reprise du club a également présenté le modèle économique qu’il voit pour l’avenir des Girondins. Arguant que l’économie du football en France ne peut reposer uniquement sur la billetterie et les droits télé, le seul moyen de survivre, pour Gérard Lopez, est de faire du « trading ». En clair, acquérir des joueurs prometteurs, assurer leur formation, puis les revendre à prix d’or. « Il peut en inquiéter certains car il est particulier, concédait Alain Anziani. Mais selon M. Lopez, aucun autre modèle n’est possible. » 

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