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Franck Allard, Medef Gironde : « le rêve serait des mesures régionalisées »

Écosystème
mercredi 25 novembre 2020

Franck Allard - photo Medef Gironde

Après avoir milité pour la réouverture des commerces qualifiés de non essentiels, le Medef Gironde se réjouit de l'assouplissement par étapes des restrictions annoncées mardi soir par le président de la République. Franck Allard, son président, regrette cependant que les mesures prononcées au niveau national ne soient pas adaptées à la réalité de la situation sanitaire du département.

Quel est votre sentiment suite à l’annonce de la levée progressive des restrictions qui frappent aujourd’hui les commerces, le monde de la culture et la restauration ?
Les choses avancent de façon logique. Il faut que les nombre de malades hospitalisés et de cas d’infection diminuent, ça me semble donc une bonne mesure de progresser par étapes, même si malheureusement il y a toujours des acteurs frustrés et laissés de côté. Pour ce qui est des commerçants, l’annonce de la réouverture est une excellente nouvelle, même s’il me semble que la mesure qui les concernait n’était pas totalement juste. Il y avait des moyens techniques et physiques à mettre en place pour les autoriser à ouvrir sans attendre le 28 novembre. On espère maintenant que les mesures sanitaires leur permettront bien de faire rentrer des clients dans les magasins. 

Le redémarrage des théâtres, cinémas et autres acteurs culturels programmé au 15 décembre si la situation s’améliore est également une excellente nouvelle qui va mettre du baume au cœur de tous ces entrepreneurs très investis. Et je compatis pleinement avec le monde des restaurants, des clubs de sport et de l’événementiel pour lesquels ces mesures ne seront applicables au mieux qu’à partir du 20 janvier. C’est extrêmement dommageable, mais sans être technicien sanitaire, je me dis que si le gouvernement a pris cette décision c’est qu’il avait des raisons objectives de le faire.

Le nouveau régime d’aide annoncé pour les restaurants et l’événementiel vous semble-t-il répondre à l’urgence économique ?
La mise en place d’une indemnité à hauteur de 20% du chiffre d’affaires s’imposait, les 10 000 euros annoncés précédemment n’étaient pas du tout satisfaisants pour des entreprises de taille significative. Nous souhaiterions évidemment que le délai avant la réouverture soit raccourci pour la restauration mais avec 20% du chiffre d’affaires et un personnel placé en grande partie en activité partielle, on peut espérer que certains acteurs arrivent à joindre les deux bouts. Pour nous, néo-aquitains, relativement peu touchés par la crise, le rêve serait cependant que les mesures soient régionalisées. Paris n’est pas Bordeaux, et Bordeaux n’est pas encore Paris, une analyse par département aurait certainement permis de sauver ou d’aider plus efficacement certains professionnels en grande difficulté. 

La mise en place de mesures différenciées vous semble-t-elle réaliste ?
Toute la difficulté consiste à trouver les bons critères pour établir ces mesures différenciées. L’évaluation de la situation est difficile à conduire, notamment dans les hôpitaux où des patients arrivent d’autres régions, mais on aurait pu affiner le tir. En tant qu’entrepreneur, je regrette qu’on applique des mesures nationales alors que la situation n’est pas la même partout.

Comment les entreprises abordent-elles 2021 ?
Toutes les entreprises sont confrontées à une mauvaise visibilité. Ça ne veut pas dire qu’elles ne vont pas faire une bonne année, mais de façon générale on n’aime pas trop conduire dans le brouillard. En réalité, la vaccination est la clé de résolution de cette situation, mais il est impossible pour l’instant de savoir si le vaccin va se révéler efficace ou si le virus ne va pas muter. Il est donc particulièrement difficile de piloter son activité quand tout est envisageable, à commencer par une nouvelle vague au printemps. On voit donc émerger deux catégories d’entreprises. Celles qui fonctionnent, mais qui pilotent un peu à vue. Et celles qui sont en grande souffrance, particulièrement quand elles sont frappées d’une fermeture administrative. Les aides de l’Etat viennent coûte que coûte les aider, mais c’est souvent insuffisant.

Où en sommes-nous sur l'épineux dossier du télétravail ?
Au niveau national, l’accord sur le télétravail devait être signé le 23 novembre, mais les négociations continuent en raison de points de désaccord avec les représentants syndicaux. Au niveau plus local, les entreprises commencent à être bien entraînées. Après l’effet de surprise en mars, je crois que la majorité des entreprises girondines concernées par le sujet se sont jetées dans le bain. Certaines étaient déjà dans une démarche de télétravail choisi, nous avons basculé dans du télétravail subi, mais finalement c’est un mal pour un bien.