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Evénementiel : le choix inique du gouvernement

Opinion
mardi 06 octobre 2020

Philippe Rondot dirige le groupe Co-Nect et la société de communication évènementielle bordelaise Les Ortigues. Adhérent Placéco (et actionnaire de la société éditrice), il met à profit la rubrique Opinion pour interpeller le Gouvernement sur les difficultés de la filière événementielle face à la crise sanitaire.

Le gouvernement se soucie-t-il de la filière événementielle ? De ses 455.000 emplois ? De ses 32 milliards de retombées économiques ? Des milliers d’entreprises qui composent la filière : agences, organisateurs, traiteurs, restaurateurs, loueurs de salles, prestataires techniques… ? Nos entreprises sont interdites de travailler et doivent payer, seules, sur leurs fonds propres, les conséquences des décisions du gouvernement. C’est scandaleux ! Le Président de la République se glorifie de privilégier le sanitaire sur l’économie, nous aussi, mais dès lors qu’il en assume les conséquences* !

On nous rabâche les oreilles de solidarité sanitaire, se laver les mains des conséquences économiques des professions les plus touchées, pour reprendre l’expression de Patrick Martin, relève d’un choix inique. Quelle est la solidarité dont profitent les entreprises de l’événementiel seules confrontées notamment à la défiance des assureurs ? Alors même que les professionnels du secteur clament leur capacité à assurer des événements en respectant les règles sanitaires, on les empêche de travailler. Pourquoi ce secteur d’activité aurait-il à payer seul la politique sanitaire du gouvernement ? On expose à une mort brutale tout un pan de l’économie française riche de ses festivals, de son tourisme d’affaires, de ses foires, salons, congrès et autres évènements…

Chiffre d'affaires en berne

D’après une enquête récente de Synpase, 60% des prestataires techniques de l’événementiel envisagent de devoir licencier, quand 53% estiment le risque de dépôt de bilan élevé ou très élevé dans les mois à venir. Les perspectives sont malheureusement sans appel : les entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires proche de 0 entre mars et la fin de l’été, elles devraient générer entre 15 et 20% de leur revenu habituel au second semestre et un scénario « positif » pour 2021 prévoit autour de 50% par rapport à une année normale. Comment, dès lors, préserver les entreprises et les emplois ? Avec cynisme les assurances se déclarent incapables de solvabiliser ce risque.

Comment nos professions particulièrement isolées pourraient-elles donc le faire ? Le PGE a permis à de nombreuses entreprises de tenir bon ces derniers mois. Mais ce prêt ne sauvera pas les entreprises, il leur permettra juste de mourir…plus lentement ! Déjà, de grands noms du secteur commencent à flancher. Comexposium (n° 3 mondial des salons avec le Salon de l’agriculture, la Foire de Paris…) annonce qu’il se met sous la protection d'une procédure de sauvegarde, d’autres entreprises telles que CREATIF suivent dans ce sens ... Il y a donc urgence à convertir en fonds propre les PGE de ce secteur. Pour que l’Etat assume la confiscation de notre outil de travail. Pour que nos entreprises survivent à cette crise sans précédent. Pour que la France, passée le Covid-19, retrouve ses 1.000 événements quotidiens.

* « Pour la vie économique, pour ce qui concerne la France, aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite. » Allocution d’Emmanuel Macron le 16 mars 2020

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