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Événementiel : « Il faut un calendrier de reprise » pour l'Umena

Écosystème
lundi 26 avril 2021

Photo d'illustration - Crédits : ©lensw0rld - stock.adobe.com

Constituée en décembre dernier, l’Umena (Union des métiers de l’événementiel en Nouvelle-Aquitaine) a pour mission de fédérer les acteurs de la filière, tout en les aidant face à la crise. Fabrice Guérineau, coprésident de l'association, revient pour Placéco sur les enjeux futurs de l’événementiel à quelques semaines d’un « retour à la normale ».

Lorsque vous vous êtes lancés en décembre 2020, vous comptiez une vingtaine de professionnels dans vos rangs. Quelques mois plus tard, comment se porte l'Umena ?
Très bien ! Aujourd’hui nous comptons plus d’une centaine d’adhérents dont les principaux acteurs de la Gironde : Congrès et Expositions de Bordeaux, Novelty, Les Ortigues, ainsi que de très nombreux professionnels de l’audiovisuel ou encore des traiteurs comme Capdevielle. Même si nous rayonnons principalement sur la métropole bordelaise et la Gironde pour l’instant, nous nous étendons petit à petit, pour créer un vrai maillage du territoire.

Surtout, nos adhérents s’intègrent activement dans l’association. En quelques mois des ateliers ont déjà été créés, dédiés à la crise avec des cabinets d’avocats ou d’experts-comptables par exemple. On voit venir les prémices d’une relance peut-être assez proche, mais pour l’instant, nous sommes encore dans cette période de crise. Nous sommes partenaires avec l’Unimev (Union française des métiers de l’événement), qui représente le secteur à l’échelle nationale. Nous nous faisons le relai auprès de nos adhérents des actions réalisées auprès du gouvernement, et en même temps nous servons à la structure d’observatoire régional en lui faisant remonter des difficultés possibles.

« Il nous faut un calendrier de réouverture »

Vous parliez de la future « sortie de crise », même si pour l’instant nous n’avons aucune indication, comment l’appréhendez-vous ?
Un calendrier de réouverture publié par l’Unimev est en cours de validation. On ne peut pas encore annoncer de date car rien n’est officiel, mais dès la réouverture des terrasses et des restaurants, il se passera des choses pour l’événementiel. Nous, en région, essayons d’actionner des leviers auprès des pouvoirs institutionnels, pour obtenir absolument ces dates de réouverture. Car si l’on parle d’un retour à la normal début juin par exemple, cela signifie que la reprise effective des événements ne se fera pas avant septembre ou octobre. Il nous faut trois ou quatre mois minimums, selon les événements, pour relancer leur organisation.

Pour des salons par exemple, il faut plutôt travailler un an en amont. S’il s’agit d’un séminaire de 200 personnes quelques mois peuvent suffire, tandis que pour un congrès c’est deux ans de boulot. Ce calendrier de réouverture est très important pour nous, professionnels, et encore plus pour l’événementiel dit « privé » comme les mariages : de nombreux mariés, et donc par ricochets de prestataires, sont dans l’attente de cette réouverture.

Avez-vous l’impression d’être entendus, pris en compte par le gouvernement, concernant ce calendrier ?
Jusqu’à maintenant c’était difficile car on parlait rarement de l’événementiel. Lors de la dernière allocution présidentielle, nous faisions partie du protocole de réouverture donc oui, maintenant nous avons l’impression d’être entendus. Même si nous n’avons pas encore de solutions, le gouvernement a bien reçu les différents syndicats et fédérations de notre secteur. Désormais il reste à valider ce fameux calendrier de réouverture. Sans donner de dates précises, il y aura trois phases entre mai et juin qui se succèderont selon différents critères : le taux d’occupation des lits, l’avancée de la campagne vaccinale…

Maintenir les aides après la reprise

Redoutez-vous des difficultés concernant la trésorerie des entreprises de l’événementiel, dans les prochaines semaines ?
Oui, nous sommes en négociation pour que les aides telles que le chômage partiel et les PGE durent jusqu’à notre reprise d’activité. Si tout rouvre demain, nous dans l’événementiel ne travaillerons pas vraiment avant quelques mois : en attendant, que fait-on des équipes ?

Ensuite ce qui manquera lors de la reprise, c'est la trésorerie. Il y a certes eu les Prêts garantis par l’Etat mais certains professionnels en sont déjà à leur deuxième. Quid de ces PGE ? Pourra-t-on avoir recours à des crédits habituels ou de nouveau des prêts exceptionnels ? Ces questions sont sur la table actuellement car c’est véritablement le nerf de la guerre. Si l’on veut qu’il y ait une relance, il va falloir qu’économiquement, les entreprises de l’événementiel soient certainement plus aidées que d’autres à cause de ce décalage dans le temps. Le 20 mai prochain nous organisons, à l’Umena, un webinaire à ce sujet. Seront présents plusieurs acteurs institutionnels comme Bpifrance, la Banque de France mais aussi la Région et la CCI. Cela nous permettra de voir à quel point ces interlocuteurs seront prêts, ce qui se passera demain pour le monde de l’événementiel.

Peut-on imaginer qu’il y aura des événements cet été, en Gironde et plus largement en France ?
Oui, il y en a un qui devrait avoir lieu à Paris le 15 juin prochain, c’est le salon Vivatech. C’est toujours en cours, cet événement est même soutenu par l’Etat qui voudrait presque en faire un déclencheur de la réouverture de l’événementiel. Et puis à Bordeaux quelques rendez-vous sont maintenus notamment au Palais des Congrès… On verra si cela va jusqu’au bout.

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