ESS : Bordeaux Métropole se dote d’une solide feuille de route - Premium

Pourquoi avoir élaboré une feuille de route entièrement dédiée à l’ESS ? Le but de ce plan d’actions est de répondre aux enjeux des transitions par l’ESS. Transitions sociales et environnementales, écologiques surtout. L’ESS représente 14% de l’emploi privé sur la Métropole, l’idée est que cela puisse devenir la norme de demain en matière d’économie. Mais aujourd’hui, avec seulement 14%, on a besoin d’avoir un outil dédié, de se focaliser sur le soutien à ces acteurs car les fonds capitalistiques ne viennent pas naturellement vers ce type d’économie. Il faut changer les mentalités, on a besoin de porter cela politiquement. Comment attirer ces fonds capitalistiques, et contribuer au changement de mentalités ?Nous avons renforcé le budget communication autour de l’ESS, pour bien faire comprendre que ce qui compte dans cet acronyme, c’est le mot « économie ». On a un échange de valeur, une création de biens et de services ; pas forcément du social, de la solidarité ou des associations caritatives. Car on a parfois de structures qui se réclament de l’ESS alors que ce sont simplement des associations caritatives qui n’ont pas de système économique. Et puis, il y a aussi la RSE des entreprises. Il faut dire aux grandes sociétés et aux fonds capitalistiques qu’ils ont un intérêt à se tourner vers des acteurs de l’ESS pour remplir leurs obligations de RSE. Quatre secteurs d'activité prioritaires Quels sont les grands axes de votre feuille de route ? L’état d’esprit c’est avant tout coopérer, changer d’échelle, s’implanter et innover. Pour être plus efficients nous développerons une politique autour de quatre secteurs économiques prioritaires – la logistique zéro carbone, l’économie circulaire, l’écoconstruction et l’habitat, et l’économie de proximité. On veut donner cette orientation, mais cela ne veut pas dire qu’on abandonnera les autres secteurs. Pour les acteurs de ces quatre filières, on veut renforcer les leviers d’actions avec un certain nombre d’éléments dont un fonds de participation dans des SCIC (Sociétés coopératives d’intérêt collectif) doté de 120.000 euros. Ou encore, un appui au changement d’échelle, ou à la R&D. Nous voulons aussi travailler avec les autres collectivités sur un cadre commun des clauses d’insertion de la commande publique, pour des achats responsables. Enfin, dernier axe, renforcer l’écosystème public. Notamment en travaillant sur la convention quadripartite entre la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Gironde, la Métropole et la Ville de Bordeaux, qui nous a permis de faire émerger le GSEF. Pour bien connaître la feuille de route de chaque collectivité, et essayer de n’oublier personne.Une foncière dédiée à l'ESSL’un des mots d’ordre de ce plan stratégique est l’implantation. C’est-à-dire ? Dès 2023, on va capitaliser une foncière spécifique à l’ESS, à hauteur d’un million d’euros par an. On est en train de construire le tour de table, il faudrait au moins 7 millions d’euros, et la Métropole est prête à mettre un million pour la lancer. Actuellement, on finance une association de préfiguration qui travaille déjà sur cet outil. Il y aura trois axes, dont le premier, classique, d’acquisition de terrains ou d’immeubles existants sur le territoire métropolitain. Ensuite, il y aura une notion d’agence immobilière – repérer les fonciers disponibles, et ceux parfois en occupation transitoire, pour mettre en relation les acteurs de l’ESS avec ces lieux qui peuvent exister pour eux. Le troisième axe sera le conseil en parcours immobilier des acteurs de l’ESS. Doivent-ils rester en location ? S’agrandir ? Nous avons la volonté d’aller assez vite, de pouvoir acquérir du foncier dès 2023. Car le modèle de rentabilité de ces acteurs de l’ESS pâti aujourd’hui des loyers de plus en plus élevés sur notre territoire. Quel est le budget global de ce plan stratégique ? Nous avons augmenté la part du budget de fonctionnement autour de cette feuille de route, qui passe de 490.000 euros à 570.000 euros par an. Sur l’investissement, le budget passe d’environ 750.000 euros à un million d’euros par an. Avec notamment la création du fonds de financement, de 150.000 euros par an.

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