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Entreprises : un « désintérêt de la notion travail » qui inquiète Patrick Seguin (CCI)

Écosystème
mercredi 21 septembre 2022

Patrick Seguin, président de la CCIBG. Crédits : MB

Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde, a fait un point sur la rentrée économique. Il souligne sans surprise les difficultés des entreprises, entre recrutements et hausse des coûts.

« Il y a un désintérêt de la notion travail par la société de manière générale, et l’on constate des difficultés de recrutement dans absolument tous les domaines. » Lors d’un échange avec la presse, lundi 19 septembre, le président de la CCI Bordeaux Gironde Patrick Seguin, n’a pas caché son inquiétude concernant la rentrée économique. S’il a salué l’été des établissements touristiques, qui « malgré les incendies, ont très vite rebondi », il a pointé « une très grande majorité de chefs d’entreprise inquiets et déboussolés ». En cause, selon lui, non plus la rémunération mais l’attractivité du travail ; combinée à des envies de réorientation post-confinements. Un problème sociétal, qui se traduit à l’échelle néoaquitaine par 14.000 emplois non-pourvus.

À ces difficultés s’ajoute l’envolée des prix des matières premières, et de l’énergie, rappelle l’élu consulaire. « C’est impossible de répercuter les prix dans le BTP, par exemple, car les chantiers sont réalisés six mois après la signature du devis. » Selon lui, « on fabrique des choses sans savoir combien cela va coûter, et c’est un frein au fait d’entreprendre ». Conséquence : des PME qui seraient épuisées, et « des cessations d’activité volontaires ».

Peu d’assurances perte d’exploitation

La CCI Bordeaux Gironde note ainsi « un ralentissement depuis le début de l’année, avec 14,6% d’implantations d’entreprises en moins ». Et côté tribunal de commerce, ce dernier enregistre 7% de liquidations judiciaires supplémentaires, par rapport à 2021. 491 jugements ont eu lieu entre janvier et juin dernier sur la métropole bordelaise, dont 260 liquidations contre 550 jugements l’an passé. « Très peu d’entreprises, impactées par les événements climatiques ou la hausse des coûts, ont une assurance perte d’exploitation, expliquait Patrick Seguin. Il faut les éduquer, leur expliquer à quoi ce dispositif sert. » Pour autant, l’élu se veut rassurant : « La très grande majorité des entreprises ont mis leur PGE sur un compte séquestre, et ce sont ces entreprises qui vont bien aujourd’hui. »

La CCI Bordeaux Gironde a réactivé, dès juillet dernier, sa cellule de crise destinée aux entreprises concernées par les incendies. À ce jour, 290 échanges ont eu lieu, pour 180 dossiers traités. « Il y a très nettement un problème d’entretien des forêts, a affirmé Patrick Seguin. Cet été nous avons vu un panel d’intervenants qui se marchaient sur les pieds. Cela n’engage que moi, mais dans ce genre de situation, je pense qu’il faut un commandement comme à l’armée ».