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En 2022, Domofrance vise de nouveau 1.700 agréments de logements neufs

Écosystème
mardi 03 mai 2022

Francis Stéphan, directeur général de Domofrance ; Philippe Neys, président du Medef Nouvelle-Aquitaine ; Philippe Rondot, président de Domofrance ; et Franck Allard, président du Medef Gironde. Crédits MB

Le bailleur social Domofrance, premier producteur de logements en Gironde, vient de présenter son bilan 2021 et les perspectives à venir. Entre une problématique d’accès au foncier, la rénovation du parc existant, et un besoin de logements pour faciliter les recrutements des entreprises locales. Tour d’horizon.

Ce mardi 3 mai, le bailleur social Domofrance présentait son bilan 2021, ainsi que les perspectives à venir. 40.500 logements en gestion, 1.700 agréments obtenus en 2021, pour un chiffre d’affaires de 248 millions d’euros. Et pour la première fois, l’année dernière, plus de 50% de ces agréments étaient situés en dehors de la Gironde. Si Domofrance est historiquement bordelais, et que la moitié de ses investissements – dans le neuf comme la réhabilitation – concernent le département, la majorité de la production nouvelle est faite sur d’autres départements. « Il faut savoir que Domofrance porte 20% de la production régionale en termes de logements sociaux. Je n’aime pas dire que l’on est en position de leader, mais on souhaite être référent sur ce marché », rappelle Philippe Rondot, président de la structure.

Répondre au défi des nouveaux arrivants

L’objectif 2022 est donc de maintenir ce niveau d’agréments. Avec un enjeu : la métropole bordelaise. « L’année dernière en Nouvelle-Aquitaine, les bailleurs sociaux ont atteint 90% des objectifs de production, en revanche sur la Gironde c’était plutôt 70%, précise Francis Stéphan, directeur général de Domofrance. Nous sommes disponibles pour être au rendez-vous de la production et le blocage ne vient pas des bailleurs sociaux, il faut être clair là-dessus. » Une vigilance sur laquelle Philippe Rondot insiste également, rappelant que chaque année, 20.000 nouveaux habitants s’installent en Gironde – dont la moitié sur la métropole bordelaise. « La problématique du logement ne fait que s’exacerber […] et l’on constate un grand frein sur la possibilité, pour nous, de nous exprimer et de libérer nos moyens. » Normes environnementales plus exigeantes contribuant à la hausse des prix, loi sur la zéro artificialisation des sols (ZAN) peu propice à stimuler la libération des fonciers, « ce sont de véritables enjeux auxquels nous sommes confrontés ».

Pourtant, le potentiel foncier est bien là. De l’avis de Francis Stéphan, il faut créer les conditions pour en faciliter l’accès, et mettre en œuvre les dispositifs permettant d’agir. « On a trouvé des fonciers où le PLU permettait de construire 120, 150 logements. Lors d’une première réunion dans la mairie concernée, on nous a dit qu’il serait préférable de tabler sur 120. Lors de la deuxième, on nous a parlé de 80 logements… Pour finalement descendre à 50. Alors on ne poursuit pas, car avec le prix du foncier l’opération ne serait plus équilibrée. Il faut que chaque acteur, là où il est, considère que les politiques de logement deviennent une priorité », martèle le directeur général de Domofrance. « De toute façon, même si ce potentiel ne peut pas être mis en œuvre trop rapidement, à terme, il le sera, complète Philippe Rondot. Car arrivera un moment où le pacte social devra prendre la priorité sur le pacte environnemental. »

Rénover les grands quartiers urbains

Si la production de logements neufs est un enjeu, la rénovation en est un autre. Sur les dix ans à venir, le bailleur social investira 800 millions d’euros pour rénover 7.000 logements girondins. Seront concernés les grands quartiers urbains de la métropole bordelaise, de la rive droite à la rive gauche (entre autres à Cenon, aux Aubiers ou à Lormont). « On a pris deux ou trois ans de retard sur ces sujets, car les engagements ont du mal à se concrétiser d’un point de vue administratif. Aujourd’hui, on sent qu’il y a une prise de conscience collective pour accélérer. C’est vital, car cela permet de maintenir les loyers les plus bas de la métropole », commente le directeur général. Également, 8 millions d’euros seront investis dans ces quartiers pour en sécuriser l’accès. Déploiement de contrôles d’accès, de vidéosurveillance, meilleur accueil… « La sécurité, c’est aussi l’affaire des bailleurs. Quand on a des moyens limités, on ne peut pas accepter d’avoir sa voiture dégradée dans la nuit, car c’est vital pour aller travailler le lendemain », affirme Francis Stéphan.

Le logement, un frein aux recrutements

Autre axe majeur, le soutien indirect aux entreprises locales. Sur les 3.800 logements attribués l’an passé, plus de la moitié l’ont été à des ménages salariés. Un « point extrêmement important », pour Francis Stéphan, car dans certaines zones tendues comme Bordeaux ou le littoral (qui compte bon nombre d’emplois saisonniers), l’accès au logement est un vrai frein aux recrutements. Franck Allard, président du Medef Gironde présent aux côtés de Domofrance, développe le sujet : « Dans nos entreprises aujourd’hui, on rencontre une très grosse difficulté de recrutement – en grande partie des jeunes. Ces derniers nous disent qu’ils veulent travailler, oui, mais qu’ils ne peuvent pas se loger à des prix raisonnables, aujourd’hui, sur la métropole bordelaise. Nous devons trouver des solutions pour leur permettre d’accéder à des logements de qualité à des prix raisonnés. » « Ce n’est pas possible d’avoir un studio à 700 euros par mois, renchérit, Francis Stéphan. Il faut du 300, 400 euros avant APL. Si l’on avait plus de fonciers, on produirait plus, mais on essaye de produire 200 logements pour ces publics jeunes – salariés, étudiants, apprentis – par an. »

Enfin, les seniors feront l’objet, cette année, d’une attention renforcée. Si en 2021, 188 des 1.700 agréments obtenus concernaient des logements adaptés aux personnes en situation de handicap et aux personnes âgées, Domofrance compte renforcer sa politique à destination de ces publics. Objectif affiché : adapter 500 logements aux personnes à mobilité réduite pour le maintien à domicile.

Domofrance
Siège social : Bordeaux
710 salariés
CA 2021 : 248M€

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