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Economie : un retour à la croissance d'avant-crise d'ici l'année prochaine

Écosystème
mardi 28 septembre 2021

Les perspectives de l'économie ont été présentées en collaboration avec la CCI Nouvelle Aquitaine. Crédits : MB

La Banque de France a présenté ses perspectives, à mi-année, de l’économie française. Une analyse globale qui prévoit 3,7 % de croissance de PIB pour 2022, moins que les 5 % imaginés il y a un an. Pour autant, l'Hexagone retrouvera dans les six mois à venir son niveau d’activité d’avant-crise.

C’est au sein de la Station Ausone, espace culturel de la librairie Mollat, que la Banque de France présentait ce mardi matin, ses perspectives économiques. « Nous devrions atteindre le niveau 100 d’activité, à l’échelle française, au quatrième trimestre 2021 ou au premier trimestre 2022. C’est-à-dire le niveau enregistré en février 2020, avant la crise du Covid-19 », a déclaré en introduction Denis Lauretou, directeur régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine. Une perspective rassurante selon les estimations de la Banque de France, qui prévoit une croissance du PIB de 6,3 % en 2021, 3,7 % en 2022 et 1,9 % en 2023. « Les contributeurs sont surtout liés à l’investissement des entreprises, cette année, reprend Denis Lauretou. En 2022, ce serait la consommation des ménages qui serait un contributeur important. »


Taux de croissance annuel, sauf indication contraire. Sources : Comptes nationaux trimestriels Insee du 31 août 2021, projections Banque de France (fonds bleuté)

« La crise a été moins profonde que ce que l’on pouvait craindre, reprend le directeur régional. Initialement, nous tablions sur une baisse du PIB de l’ordre de 9 % en 2020, et in fine cette baisse s’est établie à 8 %. » Les indicateurs de 2021 montrent qu’il y a eu une poussée « très forte » de l’activité des entreprises, à laquelle « on ne s’attendait pas forcément ». Cependant, en 2022, Denis Lauretou redoute un phénomène inverse. Il y a un an, les analystes tablaient sur une croissance de 5 % du PIB pour l'année prochaine, repensée maintenant à la baisse (3,7 %). En 2023, les prévisions de 2 % rejoignent les performances de 2019. « Ça donne à réfléchir, souligne le directeur régional. Sur la capacité de l’économie française à pouvoir structurellement s’inscrire dans une dynamique de croissance. Car 2 % n’est pas une performance si satisfaisante. »

A lire aussi : Reprise économique - quelles perspectives pour le BTP, les services marchands et l'industrie ?

Difficultés de recrutement et d’approvisionnement

Rassurant, Denis Lauretou est revenu sur le nombre de défaillances d’entreprises – toujours à l’échelle hexagonale. « On nous annonçait, il y a quelques mois, un tsunami de défaillances : ce tsunami ne s’est pas produit et on ne le voit pas se produire. » La vraie contrainte au bon dynamisme de croissance apparaît comme étant la capacité à recruter. Et ce, quel que soit le secteur d’activité. Selon une enquête de la Banque de France, un chef d’entreprise sur deux déclare être concerné par ces difficultés de recrutement. Un taux qui atteint 55 % dans les services et le bâtiment, et qui est de 36 % dans l’industrie. « Ce n’est pas nouveau, précise le directeur régional. Ce sujet existait avant la crise, mais il semblerait qu’il y ait une acuité encore plus forte aujourd’hui, en sortie de crise. »


Illustration sur les difficultés de recrutement. Source : Enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, données collectées du 27 août au 3 septembre 2021

Autre point pouvant assombrir le ciel de la reprise, l’approvisionnement et le prix des intrants. Matières premières, énergies, « c’est une préoccupation de plus en plus grandissante des entreprises », poursuit Denis Lauretou. À l’échelle nationale, la moitié des entreprises de l’industrie déclaraient faire face à des difficultés d’approvisionnement en août (contre 44 % en mai) ; et 61 % des entreprises du bâtiment en rencontrent également (contre 50 % en mai).

Presque 70 000 PGE en Nouvelle-Aquitaine

Enfin, 140 milliards de prêts garantis par l’Etat (PGE) ont été accordés depuis le début de la crise, pour une enveloppe initiale globale de 300 milliards. « Pour autant, les banques ont accordé des PGE sollicités à 98 %, souligne Denis Lauretou. Le système bancaire a bien joué son rôle dans le financement de l’économie. » En Nouvelle-Aquitaine, 67 867 PGE ont été accordés pour un montant global de 9, 8 milliards d’euros.

Denis Lauretou a abordé le sujet de l’épargne des particuliers : aujourd’hui, le surplus d’épargne financière des ménages, cumulé entre le premier trimestre 2020 et le deuxième trimestre 2021, est estimé à 157 milliards d’euros. « La question, véritablement, est de savoir à quoi cette épargne va servir. Va-t-elle être remise dans la machine économique, ce qui serait donc un carburant pour la croissance ? »