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Displayce double son chiffre d'affaires et vise un déploiement européen

Stratégie
mardi 30 novembre 2021

L'entreprise veut recruter 14 personnes supplémentaires. Crédits : Displayce

Displayce, spécialiste de l’affichage programmatique DOOH, a doublé son chiffre d’affaires en 2021. L’année prochaine, l’entreprise bordelaise veut étendre son réseau de clients dans plusieurs pays européens. Décryptage de cette activité avec Laure Malergue, cofondatrice de Displayce.

Permettre un ciblage géolocalisé, en temps réel, et optimiser l’achat de campagnes publicitaires en France et dans le monde, tel est l’enjeu de Displayce. L’entreprise bordelaise, créée il y a sept par Laure Malergue et Marie Gaestel, est même pionnière dans le domaine. En 2021, elle a doublé son chiffre d’affaires grâce à son déploiement sur les marchés suisses et belges ; et grâce à l’arrivée en France de panneaux programmatiques DOOH (digital-out-of-home, ou panneaux digitaux hors-domicile).

« Pour faire simple, nous sommes une plateforme qui permet l’achat en temps réel (NDLR, en RTB, real time bidding) d’espaces publicitaires sur des panneaux d’affichage digitaux », résume Laure Malergue. Displayce est connectée à un inventaire de 500.000 panneaux dans 40 pays, de l’Europe aux Etats-Unis, en passant par l’Australie ou le Moyen-Orient. « Ils fonctionnent avec des systèmes de boucle, reprend la cofondatrice. Lorsqu’un espace va être disponible sur un panneau, il est mis en vente. Nous avons automatisé tout le process d’achat, en ajoutant cette notion de temps réel ; le panneau envoie sa requête et ses caractéristiques sur une plateforme comme la nôtre, et nos algorithmes regardent si elle peut être appropriée pour l’un de nos clients. » Coordonnées GPS, taille de panneau, ou même températures : l’objectif de Displayce est de cibler au mieux l’environnement alentour, pour apporter à ses clients un support publicitaire le plus qualifié possible. Ces derniers – 250 agences publicitaires – ont préalablement envoyé des ordres de campagne. « Par exemple, un client peut dire qu’il souhaite dépenser 30.000 euros pour acheter tous les panneaux à 300 mètres de telle enseigne, ou d’une école », illustre Laure Malergue. La réception de la requête, son analyse et la décision de déployer une campagne se font ensuite en quelques millisecondes. La plateforme de Displayce reçoit ainsi – via les 500.000 panneaux - 200 millions de requêtes par jours, appartenant à des régies publicitaires comme JCDecaux, ClearChannel ou Immediacenter. Pour être rentable, Displayce prend une commission technologique. Les clients sont dans un premier temps en lien avec l’afficheur, pour négocier un prix ou une période, puis l’entreprise bordelaise se charge du reste.

Une nouvelle façon d’acheter de la pub

Pour les clients de Displayce, l’intérêt de cette technologie est de coller au plus près des besoins de leur cible – et d’optimiser leur achat. « Par exemple, illustre de nouveau la fondatrice, pour une marque de chocolat chaud, nous pouvons diffuser sur tous les panneaux français lorsqu’il fait moins de 5 degrés, et plutôt entre 15 heures et 18 heures au moment du goûter. Les voyagistes, eux, ciblent plutôt les périodes de bouchons sur le périphérique parisien lorsque les gens ont envie d’évasion. » Et sept ans après sa création, l’entreprise reste la seule tricolore à commercialiser ce service. Concurrencées depuis un an par des plateformes qui développent leur activité en France, Laure Malergue et Marie Gaestel en sont sûres : leur activité connaît un alignement des planètes. « Ce qu’on appelle le programmatique, c’est une nouvelle façon d’acheter de la publicité en temps réel qui est venue du web, et qui petit à petit, se diffuse et révolutionne tous les médias traditionnels. Nous sommes positionnées sur l’affichage, d’autres le sont pour la télévision, la radio… Les médias traditionnels sont tous en train de vivre cette transition », résume notre interlocutrice.

Poursuivre le déploiement en Europe

La technologie, arrivée en Europe il y a deux ans, a permis à Displayce de rôder son activité. Puis, le 1er juillet dernier, JCDecaux a déployé des panneaux sur l’Hexagone, permettant à l’entreprise bordelaise d’accélérer son développement. En 2021, elle double ainsi son chiffre d’affaires qui s’élève à « plusieurs millions d’euros », malgré quatre mois de confinement en début d’année. « Déjà l’année dernière, malgré les confinements, nous avons fait +15% de croissance, se remémore Laure Malergue. Notre média est très sensible au Covid, nos clients arrêtent totalement leurs investissements lorsqu’ils pensent qu’il n’y a plus d’audience, mais il y a un engouement des marques donc à chaque fois, il y a une très forte reprise. » Autre levier de croissance, il y a un an, la société a ouvert sa plateforme aux agences suisses en belges. Un marché plus mature qu’en France, et qui, en novembre 2021, représente 50% de l’activité de Displayce.

Pour maintenir sa croissance en 2022, l’entreprise veut renforcer son équipe – qui compte aujourd’hui 17 salariés – en recrutant 14 nouvelles personnes. Sur des postes de développeur, de lead développeur, de data scientist ou data ingénieur, mais aussi pour muscler l’équipe de commerciaux. « Nous cherchons également des opportunités, des personnes qui pourraient nous aider à nous développer en Espagne, en Italie, en Allemagne ou en Angleterre, liste la cofondatrice. On voulait d’abord vérifier qu’on était capable de nous exporter, pour tester le marché. Nous avons déjà l’offre, avec des panneaux dans ces pays, maintenant il faut quelqu’un pour aller chercher les agences. L’Allemagne ou l’Angleterre sont des pays très matures, par exemple. »

Displayce
Basée à Bordeaux
17 salariés : 
CA : n. c.