Dermoioniq vise 2M€ de CA pour ses soins au collagène à partir de peaux d’esturgeon - Premium

Au départ, il cherchait à concevoir une alternative naturelle aux crèmes conductrices utilisées dans les processus de cicatrisation par radiofréquence, avant de s’intéresser de façon plus générale aux actifs susceptibles d’accélérer la réparation de la peau, ou d’en enrayer le vieillissement. « J’avais le collagène comme fil conducteur, mais il me fallait quelque chose pour me différencier du collagène du commerce, souvent issu de la revalorisation de la pêche de masse, avec tous les problèmes de pollution ou de mercure que l’on connait », se souvient Emanuele Monderna, kinésithérapeute devenu entrepreneur. C’est son arrivée en Dordogne, terre de caviar, qui va lui apporter la réponse. « J’ai cherché ce que le territoire pouvait nous apporter de valorisant, et l’esturgeon s’est imposé. C’est un poisson noble, à tous les sens du terme, et ça se retrouve dans sa peau, avec un collagène 100% biodisponible avec notre peau, bien loin de ce que peuvent offrir les collagènes végétaux ».Maîtriser l'extraction et la transformationVia sa société, MHW Care (Monderna Health & Wellness), il entreprend d’extraire ce collagène et de l’associer à des actifs végétaux pour préparer des soins dédiés à la cicatrisation, avec l’idée de commercialiser ces derniers en B2B, auprès des dermatologues, chirurgiens plastiques et autres professions esthétiques. « Nos produits sont sortis début 2019, trois semaines avant le premier confinement. Le Covid nous a fait nous recentrer sur des produits B2C, avec la création d’une gamme de cosmétiques d’exception », se souvient Emanuele Monderna. Lancés sous la marque Dermonoiq, ses cosmétiques revendiquent 99% d’actifs naturels. « La plupart de nos actifs végétaux sont bio et nous utilisons un conservateur autorisé par le label Cosmos, mais la certification n’est pas possible, puisqu’il n’existe pas encore de caviar bio », ajoute l’entrepreneur. Le principal savoir-faire de Dermonoiq réside dans l’extraction du collagène des esturgeons d’élevage, un procédé désormais breveté. « Nous sommes la seule société cosmétique productrice de collagène, les autres l’achètent en poudre comme un actif, alors que nous récupérons les peaux auprès des producteurs, industrialisons l’extraction en Bretagne, et finalisons la cosmétique en Charente-Maritime dans un laboratoire partenaire », explique le fondateur. Corollaire de cette double compétence d’extraction et de transformation : les coûts de fabrication s’envolent par rapport à ceux de l’industrie cosmétique traditionnelle, qui exploite un collagène prêt à l’emploi, livré en poudre. « Nous faisons le choix de maintenir le collagène sous forme liquide pour garantir à la fois sa fraîcheur et ses qualités nutritionnelles. Ça coûte très cher, à la fois en argent et en ressources, mais c’est notre élément différenciant, explique Emanuele Monderna, selon qui cette exigence de qualité est un prérequis indispensable pour percer sur le marché ultra concurrentiel des produits cosmétiques. Si on ne fait pas les choses cinq fois mieux que nos concurrents, il sera impossible de sortir du lot ».Des discussions en cours avec l'Asie Le discours semble entendu. Dermonoiq compte aujourd’hui près de 45 points de vente, en France, à Dubaï et en Russie. La startup, dont l’équipe de 15 personnes se partage aujourd’hui ses activités entre la Dordogne, Bordeaux et Agen, indique avoir noué des discussions avec des distributeurs en Espagne, en Italie et en Suède, mais aussi en Chine, à Taiwan et en Corée du Sud. Des perspectives qui laissent imaginer une accélération rapide de la production, pour une société qui devrait « approcher » le million d’euros de chiffre d’affaires en 2021, et se prépare à lancer trois nouveaux soins. « Nous espérons faire entre 2 et 2,3 millions d’euros l’an prochain, si les discussions que nous avons engagées se concrétisent, l’objectif sera largement atteint », indique Emanuele Monderna. En attendant, Dermonoiq s’est donné les moyens de financer son développement avec une levée de fonds de 1,2 million d’euros réalisée en juillet 2021 auprès des fonds Ovalto et Alain Tingaud Innovations, ainsi que de l’ARDEV (Alliance Régionale pour le développement, domiciliée à Agen). L’opération doit lui permettre d’accentuer sa communication et de renforcer sa force de frappe commerciale, tout en poursuivant ses efforts de R&D, pour arriver notamment à revaloriser les têtes et carcasses d’esturgeon, en complément des peaux déjà utilisées. Avec l’idée de continuer à collaborer avec l’industrie néo-aquitaine du caviar, qui concentre entre la Gironde et la Dordogne six des sept producteurs français. « Si un jour il faut aller au-delà de la Nouvelle-Aquitaine, on le fera sans doute, mais c’est que nous en serons arrivés à des problèmes de riche », conclut dans un éclat de rires l’entrepreneur, également vice-président et secrétaire du bureau de la French Tech Périgord Valley. Dermoioniq - MHW CareBasée à Périgueux avec des antennes à Bordeaux et Agen15 collaborateursCA 2021 : près d'1M€

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