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Crise : le coworking marque des points face aux baux immobiliers traditionnels

Écosystème
mardi 10 novembre 2020

Startway a ouvert en septembre dernier au Haillan - Photo Startway

Depuis la démocratisation du télétravail au printemps dernier, les espaces de coworking apparaissent comme une solution, pour les indépendants comme les grands groupes. Ces lieux misent sur une offre « à la carte », plus flexible pour les entreprises que les baux traditionnels.

Au Haillan, l’espace de coworking Startway devait ouvrir ses portes au printemps dernier. Mais avec le confinement, c’est finalement en septembre que le site a été inauguré. « Nous avons répondu à un appel à projets lancé par Bordeaux Métropole, explique Séverine Perier, gestionnaire de l’espace. C’était un site inutilisé de 1.100 m², et l’idée était de casser les barrières, être au plus près des gens en leur évitant d’aller à Bordeaux pour travailler. »

La crise sanitaire demande une rigueur des normes mais comme beaucoup d’espaces de coworking, Startway reste ouvert durant le confinement. Et pour de nombreux professionnels, c’est une alternative au travail à domicile.

Du télétravail réinventé

A Bordeaux, la Halle Héméra est un espace connu et reconnu. « Chez nous ce sont plutôt de petites entreprises qui viennent et non des indépendants », explique Julien Parrou, président de Héméra (et actionnaire de Placéco). « Depuis le déconfinement du printemps le coworking est plutôt demandé, car cela facilite le télétravail. Les professionnels peuvent se concentrer sur leurs dossiers, n’ont pas à gérer le mobilier, le wifi ou le nettoyage. Et puis, cela permet de garder une frontière entre le travail et le personnel. »

« Nous faisons attention à accueillir les personnes dans les meilleures conditions, reprend Séverine Perier. Gel hydroalcoolique, masques, nettoyage … Nous sommes très attentifs. » La gérante de Startway constate elle aussi un intérêt des entreprises pour ces lieux. « C’est une stratégie pour de grands groupes. Pour leurs salariés, être dans un espace de coworking permet de limiter les temps de trajets en ayant une solution optimale. C’est un modèle très français, je trouve. Les entreprises gardent leur siège social, mais profitent de notre flexibilité. »

La fin des baux traditionnels ?

Depuis près de trois ans, Julien Parrou constate ce changement de stratégie des entreprises. « Finalement, le confinement est un accélérateur de cette tendance. On arrive aux limites des baux commerciaux 3-6-9 qui sont assez lourds et trop engageants, notamment pour des structures en développement. » Pour certaines entreprises cherchant à recruter, ou à l’inverse souhaitant diminuer leur nombre de salariés, la flexibilité du coworking est idéale. Que ce soit pour des PME ou des grands groupes.

Aux Grands Hommes dans le cœur de Bordeaux, l’espace de travail partagé ouvert par Regus profite de son maillage national pour attirer ces géants. « Nous constatons que des Amazon, Microsoft ou ManoMano à Bordeaux profitent des contrats courts que l’on propose, explique le directeur Maxime Berger. Ces nouvelles méthodes de travail profitent aux espaces comme les nôtres et elles auront, dans les années à venir, une place importante. »


Géré par Aquinum, le Node ferme durant le confinement et fait office d'exception - Photo Joris Liberati

Le Node, un lieu à contre-courant

Géré par l’association Aquinum , l’espace partagé dédié aux professionnels du numérique le Node est fermé durant le confinement. « Nous sommes conscients que cela fait un peu débat dans notre communauté, conçoit son président Joris Liberati. Certains lieux similaires restent ouverts mais notre secteur est le premier à pouvoir être en télétravail. Alors, nous avons invité tout le monde à jouer le jeu. Certains peuvent râler mais nous sommes une association. Il ne s’agit pas de faire de procès mais pour d’autres locaux, il y a une logique économique derrière. » Pour autant l’association reste à l’écoute de ses adhérents, et réfléchit à ouvrir dans certaines conditions même si, pour Joris Liberati, le coworking n’a rien à voir avec le télétravail.

« Je pense tout de même que pour les entreprises ce recours aux espaces partagés accélèrera énormément dans les trois prochaines années », conclut Julien Parrou de Héméra.


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