Comment Ubiwan met la géolocalisation au service du ROI - Premium

« Avez-vous vraiment besoin d’acheter une nouvelle machine de chantier si vous l’utilisez trois jours par an ? ». Au premier abord, l’exemple parait un peu caricatural, mais il illustre bien la problématique de la rentabilité associée à chaque équipement que connaissent bien tous les grands groupes de secteurs tels que le bâtiment, la logistique ou le transport, domaines dans lesquels le parc matériel dépasse souvent, en volume, les ressources humaines, avec un éparpillement géographique qui rend souvent délicate la supervision d’ensemble. « Notre métier consiste à révéler la véritable équation économique de chacune des machines d’un parc, en mesurant précisément l’usage qui en est fait », introduit David Babin, président d’Ubiwan. 2 millions de données GPS par jourPour répondre à cet objectif, la société développe des boîtiers connectés et autonomes, capables d’envoyer à intervalles réguliers des données relatives à la géolocalisation ou à l’utilisation des machines, engins ou véhicules. Ces informations sont ensuite mises à disposition de l’entreprise cliente au travers d’une application mobile, qui permet de visualiser en quelques instants la position exacte d’une ressource, les déplacements enregistrés à l’échelle du parc sur un laps de temps donné, ou les éventuelles anomalies qui correspondraient à un engin oublié ou égaré. « Nous adoptons une approche très ouverte grâce à un système d’API (interfaces de programmation). Le groupe Cassous gère par exemple ses ressources, grâce aux informations que lui remontent nos capteurs, directement dans son propre ERP, et il utilise notre application quand il a besoin de détails plus spécifiques comme le tracé d’un itinéraire », complète David Babin. Ubiwan commercialise ses capteurs sur le mode de l’abonnement, avec des prix qui varient en fonction de la richesse fonctionnelle et de la fréquence du relevé des données, mais débutent aux alentours de 10 euros par mois. La société promet en échange un retour sur investissement aisément mesurable, qu’il s’agisse d’optimiser le taux d’utilisation d’un parc matériel, le parcours de techniciens itinérants, ou la flotte de véhicules d’un spécialiste de la livraison, à la fois en matière de productivité et de réduction de la consommation de carburant. Outre Cassous, la société compte parmi ses clients des acteurs régionaux et nationaux de premier plan tels que le groupe Pena, Gedimat, Engie, Fayat TP, Veolia ou le rochelais Sarrion. Elle figure également parmi les fournisseurs de rang 1 de Renault, et a signé un accord de distribution avec le géant allemand du pneu Continental, engagé, comme la plupart de ses concurrents, dans le développement d’offres de services autour de ses équipements. « Nous relevons 2 millions de données GPS par jour », glisse David Babin. Concurrent des grands noms de la télématique, Ubiwan fait figure d’indépendant, avec des dimensions encore modestes. La société, qui a quitté il y a trois ans son siège historique de Latresne pour des bureaux flambants neufs dans le quartier Euratlantique de Bordeaux, compte aujourd’hui 22 salariés, et affiche un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, en croissance régulière de près de 50% sur les dernières années. « En 2015, nous étions 4 et nous faisions 400.000 euros de chiffre d’affaires », rappelle le président.De Lora au LTE-M Ubiwan s’appelait alors DMIC, et avait déjà connu plusieurs pivots stratégiques. Fondée en 1991, la société a d’abord exercé pendant une dizaine d’années dans le domaine des services numériques, avec du développement logiciel à façon pour des clients comme Thalys, Sanofi ou EDF. Au début des années 2000, elle prend le parti de se concentrer sur une offre logicielle de gestion de flotte en son propre nom, en tirant parti de l’accessibilité au système GPS et du déploiement des premiers réseaux GPRS, capables de transmettre de la donnée. Arrivé en 2003, David Babin reprend la société en 2015. Rapidement, il s’associe à Alexis la Rougery, qui prend en charge le volet commercial, et décide de prendre la vague de l’Internet des Objets (IoT), lancée par l’avènement des réseaux basse consommation Sigfox et Lora. « On n’y a pas vu une révolution, mais la capacité à rendre autonomes des systèmes qui consommaient beaucoup d’énergie, et on savait que plus les produits seraient autonomes, mieux ils seraient accueillis », se souvient David Babin. DMIC, qui se renommera Ubiwan en 2019, fait le choix de Lora, préféré à Sigfox en raison de son caractère ouvert et de sa gouvernance partagée entre une centaine d’acteurs. « En 2016, lors d’un atelier à Bordeaux, j’avais dit que Lora ne serait qu’un passage vers une norme plus solide soutenue par la GSMA (l’association internationale qui représente les intérêts des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile) », ajoute-t-il. Une prévision qui se vérifie aujourd’hui, avec la migration progressive des acteurs de l’IoT vers des réseaux LTE-M (sous-norme de la téléphonie 4G) et NB-IoT, qui exploitent les antennes des réseaux cellulaires. « Lora nous a permis d’évangéliser le marché et de faire décoller les services, mais la vraie diffusion de masse se fera sur ces protocoles », estime le président d’Ubiwan. En réponse, la société bordelaise lance un capteur exploitant la technologie LTE-M, avec une double promesse de basse consommation et de connectivité permanente, y compris sur des véhicules en mouvement ou en passant d’un pays à l’autre. Un saut technologique grâce auquel elle se fixe l’objectif d’atteindre d’ici quelques années 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et un effectif de 50 collaborateurs. Pour y parvenir, Ubiwan mise sur à un développement essentiellement organique, qui se heurtera tout de même à la très forte concurrence qui anime le marché de la télématique, occupé à la fois par des acteurs spécialisés, des opérateurs et des équipementiers. La société, dont les effectifs se répartissent à part équivalente entre les forces commerciales et techniques, recrute actuellement un chef de projet, un administrateur système et un développeur mobile. Ubiwan 05 57 77 92 30Fondée en 1991 CA 2021 : 2,5M€ 22 collaborateurs

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