Cobotique : Cog.Engines noue un partenariat avec VDLV pour son IA - Premium

Un bras robot compréhensif, compréhensible et qui a vocation à travailler en coopération avec l’humain, c’est ce que développe la jeune entreprise CogEngines. Créée en mars 2019, et après trois ans de R&D, elle a mis au point une IA, une intelligence artificielle, adaptable sur ces « cobots ». « En fait, dans les industries de grande cadence, les robots sont en cage car ils n’ont pas de perception de leur environnement, explique Ulysse Michon, cofondateur de CogEngines. Si quelqu’un entre dans son périmètre, la machine se fige. Les cobots que nous développons, à contrario, sont sensibles à la collision et ont une vision de leur environnement de travail grâce à une caméra. » Cette adaptation est censée créer une logique de coactivité, où salarié et cobot travaillent à proximité l'un de l'autre. Depuis 2020, la jeune pousse est hébergée dans les locaux d’EMS Proto à la technopole Montesquieu, pour une preuve de concept après avoir décroché une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine. EMS Proto, spécialisé dans les cartes électroniques, fournit un cas concret pour l’équipe de Cog.Engines : la préparation de la ligne de production de la PME, mise en place à l’heure actuelle par un technicien. « On est sur une jonction, un poste où l’humain est soumis à des gestes répétitifs, reprend Ulysse Michon. L’alignement des composants nécessite normalement une manipulation humaine, tandis que notre IA permet de gérer ces flous. Le cobot peut s’adapter. »Travailler en coopération En pratique, le salarié qui doit coopérer avec le cobot peut lui communiquer les actions à effectuer grâce à huit signes de la main. Qui permettent de traduire la zone de prise, de dépose, le serrage de la pince pour la préhension sur la zone de travail, par exemple. Également, à la différence du « deep learning » qui consiste en une accumulation de données, l’intelligence artificielle de Cog.Engines développe une « capacité à l’oubli ». « Le cerveau de notre IA est inspiré des cerveaux humains ou animaux, illustre le cofondateur. Il est branché sur plein de circuits d’information, mais il ne va retenir que ce qui lui est utile. » De plus, les salariés sont entièrement autonomes quant à l’évolution du cobot, et aucune ligne de code n’est nécessaire pour faire évoluer le cycle de fonctionnement du bras. « Tout passe par les gestes de la main. » Pour optimiser la coopération humain-cobot, ce dernier réduit automatiquement sa vitesse lorsqu’un salarié entre dans sa zone. Un moyen de réduire le stress, déclenché par des machines à grande vitesse.VDLV mise sur Cog.Engines Pour s’ouvrir à d’autres secteurs d’activité et consolider sa R&D, Cog.Engines a récemment conclu un accord avec Vincent Dans Les Vapes (VDLV), n°2 de la vape installé à Cestas. « Cela va nous permettre d’ouvrir une filière de livraison de postes cobotiques pour le domaine du bien de consommation, se réjouit Ulysse Michon. En l’occurrence, il s’agit pour le cobot de prendre des flacons et de les mettre dans des boîtes d’emballage. » « Nous sommes dans le domaine de la création pure, commente Charly Pairaud, directeur général de VDLV. Un an de chantier a été nécessaire et oui, à terme, les cobots remplaceront une partie de l’activité humaine. Mais cela entre dans le cadre de notre croissance, pour mobiliser les salariés sur de la performance plutôt que de la cadence. » Charly Pairaud assure en avoir d’ores et déjà parlé aux plus de 100 salariés. L’idée sera que le cobot accompagne l’opérateur de la machine tel un second, pour lui permettre de relâcher un peu la pression. « Cela permettra à VDLV de mettre un pied dans l’usine du futur, tout en étant très proche de notre métier d’aujourd’hui. » Environ 80 000 euros d’investissements ont été réalisés par la PME, pour ce robot, et la livraison fonctionnelle est prévue pour début décembre.VDLV a investi près de 80 000 euros dans ce bras robot. Crédits : Cog.EnginesJeux vidéo, santé… De nombreux débouchés Hormis le secteur industriel, Cog.Engines se positionne, depuis sa création, sur le secteur du jeu vidéo. La subvention attribuée par la Région a d’ailleurs bénéficié à cette activité, une récompense pour Ulysse Michon. « Ça nous tenait à cœur de montrer que sans modifier le code de l’IA, elle était compatible avec deux univers très différents. » Dans les faits, un jeu d’aventure est composé de personnages et l’une des parties chronophages du développement est la description des échanges qu’il peut y avoir entre le joueur, et les PNJ, personnages non-joueurs. « Par exemple si on rencontre un PNJ à la deuxième heure de jeu et qu’on n’accepte pas une quête, lorsqu’on revient bien plus tard, l’interaction est la même, explicite le cofondateur. Notre idée est de créer une interaction plus vive, que l’IA puisse détecter des signes comme la qualité d’une armure, l’agressivité ou l’approche amicale du joueur, pour rendre la conversation plus intuitive. » Cog.Engines propose ainsi de préprogrammer un comportement, pour qu’un studio de jeux vidéo achète la brique de l’IA pour créer un mouvement aléatoire. « Mais la preuve de concept a montré qu’une partie du secteur attend que nous soyons plus matures. Nous allons continuer mais en allégeant la R&D dans les deux ans à venir, pour nous concentrer sur la cobotique. Avec, notamment, la vente chez VDLV, nous pensons que notre solution a un vrai sens pour l’industrie 4.0. » En parallèle, Cog.Engines mise également sur le domaine de la santé. Un accord de collaboration a récemment été signé avec les Arts et métiers de Bordeaux, pour défricher une logique de rééducation fonctionnelle via un bras cobot. Le cobot, doté de poignées, pourrait aider le patient à effectuer les mouvements de rééducation sans faire de mauvais gestes. « Il y a une vraie filière de développement dans la santé, s’enthousiasme Ulysse Michon. Les médecins semblent convaincus quant à l’IA, ils l’utilisent déjà, parfois. » Passer des PME aux grands groupes En septembre dernier, la jeune pousse avait déjà dégagé un chiffre d’affaires 2021 de 100 000 euros. En déployant son cobot pour le secteur des cartes électriques avec EMS Proto, et des flacons avec VDLV, Cog.Engines espère établir son chiffre d’affaires, l’année prochaine, aux alentours des 500 000 euros. « Cela nous permettrait d’embaucher pour une logique de livraison, commente Ulysse Michon. Aujourd’hui notre équipe est très axée R&D, il faudra équilibrer les profils. » Surtout, l’entreprise espère changer de dimension. Aujourd’hui, elle travaille en partenariat avec des PME, et voudrait réaliser des preuves de concept pour des grands groupes. « Nous sommes pour l’instant inaudibles auprès d’eux, qui nous voient comme peu fiables, n’ayant pas établi un process de qualité. Les PME ont un rôle partenarial, alors que les grands groupes veulent des solutions éprouvées, finalisées. »Cog.EnginesBasé à Bordeaux4 salariésCA 2021 en septembre : 100 000€www.cogengines.com

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