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CHR : l'arrêt des aides inquiète les professionnels

Écosystème
mardi 24 août 2021

Dès le 30 août, les salariés des CHR devront être vaccinés - Crédits : Adobe Stock Laurent Pictarena

Depuis l’entrée en vigueur du pass sanitaire, certains cafés et restaurants voient leur nombre de clients diminuer, suivi de leur chiffre d’affaires. Pour Laurent Tournier de l’UMIH 33, l’arrêt des aides à la fin du mois d’août pourrait fragiliser le secteur, déjà en difficulté depuis le début de la crise.

En Gironde comme partout sur le territoire national, depuis le 9 août, les professionnels des CHR (cafés, hôtels, restaurants), doivent contrôler les pass sanitaires de leurs clients. Un protocole qui engendre des conséquences financières sur ces établissements. « Certains enregistrent des pertes minimes, de 10 à 15 % de leur chiffre d’affaires, comme sur la côte atlantique. Dans le centre-ville de Bordeaux cependant, certains établissements ont perdu jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires », affirme Laurent Tournier, président de l’UMIH 33. Une perte de revenus qui pourrait mettre en péril la pérennité financière de ces entreprises, même si, souligne Laurent Tournier, « jusque-là les professionnels ont été plutôt bien accompagnés ».

Selon lui, les vraies difficultés pourraient arriver dans les mois à venir, avec l’arrêt des aides et des fonds de solidarité à la fin du mois d’août. « Nos métiers sont encore extrêmement contraints et les pertes de chiffre d’affaires sont substantielles. Si l’on nous coupe les aides de manière trop brutale, tous les efforts que nous avons fait depuis un an et demi partiront en fumée. »

Une rentrée qui inquiète

Depuis la réouverture des CHR, les professionnels s’inquiètent d’un manque crucial de main d’œuvre : près de 100.000 salariés manquants à l’échelle hexagonale, et 6.000 à 7.000 en Gironde. Mais une nouvelle étape dans le protocole sanitaire pourrait aggraver cette pénurie car dès le 30 août, les salariés des CHR devront être vaccinés. « Cela aura des conséquences, c’est une certitude, martèle Laurent Tournier. Nous nous sommes préparés. Hier, un restaurateur m’expliquait que 15 de ses salariés en CDI allaient se mettre en retrait à partir du 30 août. »

Le président de l’UMIH 33 garde tout de même espoir et compte sur un taux de vaccination en augmentation dans le département, pour conserver le personnel et attirer les clients. Certains professionnels, d’ailleurs, voient revenir des habitués. C’est le cas de Romain André, l’un des directeurs du Café de la Plage à Arcachon. « Depuis l’entrée en vigueur du pass sanitaire certains clients âgés, qui ne venaient plus, font leur retour. Ils ne m’ont pas dit ouvertement que c’était pour cela mais je pense qu’ils se sentent plus en sécurité. » D’ailleurs, dans ce restaurant qui emploie 80 salariés, seuls deux saisonniers ne sont pas vaccinés. « La rentrée sera sereine pour nous, se rassure le directeur. Nous aurons sans doute un très beau mois de septembre car si la météo est avec nous, les clients seront au rendez-vous. »

Des bracelets distribués aux habitués

La semaine dernière, l’UMIH 33 annonçait la distribution de 20 000 bracelets, comme ceux de festivals, que les adhérents du syndicat pourraient distribuer à leurs habitués. Mais après une première journée de test, l’opération a été suspendue « en accord avec la Préfecture de la Gironde ». « Quelques titres de médias, un peu trompeurs, ont tronqué la réalité de cette opération, explique Laurent Tournier. Les bracelets ne remplacent pas le pass, c’est un accompagnement qui permet de faciliter les contrôles pour les clients récurrents et ceux entrant à plusieurs reprises dans les établissements comme les hôtels. »

Toutefois l’opération aura bel et bien lieu, dans les jours à venir. Seules les personnes ayant prouvé leur identité pourront se voir délivrer le fameux bracelet. « Encore une fois, ce dispositif n’exclura pas l’obligation de justifier de leur pass sanitaire classique », conclut Laurent Tournier. 

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