Cessions-acquisitions : en 2021, la Nouvelle-Aquitaine a connu un effet de rattrapage - Premium

Depuis six ans, le leader du conseil en cession et acquisition de PME, In Extenso Finance & Transmission, établit un panorama annuel des cessions et acquisitions de PME en France, basé sur les transactions allant de 1 à 50 millions d’euros. « Évidemment, nous ne pouvons pas être exhaustifs, mais je pense que personne ne l’est, souligne en préambule Florian Bernet, directeur chez In Extenso Finance et Transmission à Bordeaux. Pour cette dernière édition, basée sur l’année 2021, nous avons pris en compte 1.200 transactions à l’échelle nationale. Cela doit représenter 20 à 25% du marché global. » L’année dernière, la Nouvelle-Aquitaine a semblé « reprendre des couleurs », en se classant 5e sur les 12 régions françaises : 77 transactions y ont été analysées (pour 617M€), soit 7% du volume global, contre 56 il y a deux ans. Ce dynamisme s’explique par un effet de rattrapage, car entre 2019 et 2020, In Extenso avait enregistré une décroissance de 15% des cessions et acquisitions néoaquitaines. « 2019 avait été une année record, rappelle Franck Lamotte, responsable data de l’entreprise. On avait assisté à un effet de cycle, d’une génération de dirigeants partant à la retraite. Si le critère de l’âge n’est pas forcément le premier dans les cessions d’entreprise, il y a quand même un effet démographique. » Les transactions entre 5 et 15M€ tractent le marché Depuis quelques années, In Extenso constate que l’âge moyen des cédants diminue. Un phénomène qui s’expliquait, jusqu’en 2019, par des valorisations attractives et une bonne tenue de l’économie. Entre 2020 et 2021, cet âge moyen était de 50 à 55 ans. « On a ressenti chez des dirigeants ayant subi la crise économique, un impact psychique assez fort, analyse Florian Bernet. Le Covid-19, c’était un peu la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ces dirigeants ont pu retrouver une vie personnelle plus développée, lorsque leur entreprise était en "stand-by". Certains se sont dit, "si je peux vendre ma boîte plusieurs millions, pourquoi ne pas sauter le pas et profiter de ma famille, au lieu d’attendre 65 ans ?" » À l’inverse, certaines sociétés ayant tenu le choc durant le Covid-19 ont voulu de se consolider et se diversifier. Dans le détail, le segment de transactions allant de 5 à 15 millions d’euros était le plus dynamique en 2021, enregistrant une hausse de 58%. Les segments de 1 à 5 millions d’euros, et 15 à 50 millions d’euros, étaient respectivement en hausse de 21 et 30%. « Ce très bon dynamisme du segment 5-15M€ s’explique par le maillage territorial, analyse Florian Bernet. La Nouvelle-Aquitaine possède un tissu de PME relativement dense. Mais il y a également de grands groupes régionaux, et il y a eu d’importantes levées de fonds l’année dernière. La taille moyenne augmente, c’est un élément qu’on n’avait pas forcément constaté les années passées. »Près d'un acquéreur sur deux est francilien Les services aux entreprises et aux particuliers ont représenté, l’année dernière, le premier secteur en nombre d’opérations. 15 transactions ont été réalisées, pour une valorisation moyenne estimée à 9,1 millions d’euros. Viennent ensuite les TMT (technologies-médias-télécommunications), les biens d’équipement et l’agroalimentaire. Ce dernier secteur a enregistré la valorisation moyenne estimée la plus haute, avec 15,9 millions d’euros. Pour Florian Bernet, « ces quatre secteurs ont connu un effet de rattrape, car ils étaient parmi les grands perdants de 2020 ». Quant au profil des acquéreurs, seulement 21% étaient néoaquitains. Une tendance qui a suivi celle nationale (23% de transactions intrarégionales). « En 2021, c’était une situation complètement différente de 2020, recontextualise notre interlocuteur. En 2020, sur tout l’Hexagone, 28% des acquéreurs venaient de la même région que les cédants, contre 70% en Nouvelle-Aquitaine. Cela montre qu’en temps de crise, la région a continué d’avoir une importante dynamique locale. » À l’inverse en 2021, quatre acquéreurs sur dix étaient franciliens. Un « effet LGV » couplé à l’attractivité du sud-ouest de la France, de Bordeaux à la côte basque. « Autre élément qui entre en considération, un écosystème financier qui se densifie de manière générale, qui connaît une vraie émulation, note Florian Bernet. Il y a des fonds régionaux de plus en plus dotés, qui permettent de réaliser des investissements et du capital-développement. »En 2022, quelques incertitudes Au premier trimestre 2022, le marché des cessions-acquisitions est resté dynamique. Mais certaines incertitudes pourraient ternir le tableau comme le conflit ukraino-russe, l’inflation ou les ruptures d’approvisionnement. « Disons que la trame de fond est toujours dynamique, mais qu’il y a un peu plus d’hésitations, du fait de ces incertitudes, à se lancer dans le grand bain », perçoit notre interlocuteur.

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