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Gironde : « on sent une frustration des commerçants », selon le président de la CCIBG

Écosystème
lundi 09 novembre 2020

La CCI a réactivé sa cellule d'appuie aux entreprises - Photo YB

Depuis le début du reconfinement, la CCIBG a réactivé sa cellule de crise pour aider les entreprises girondines, et reçoit quotidiennement 420 appels ou courriels. Son président Patrick Seguin espère une coordination entre les collectivités pour créer un « guichet unique » et permettre aux entreprises de bénéficier le plus possible des aides existantes.

« Nous sommes au feu », lâche ce lundi matin Patrick Seguin lors d’un point presse. Le président de la Chambre de commerces et d’industrie de Bordeaux Gironde est revenu sur le dispositif de soutien mis en place pour aider les entreprises du département. « Nous essayons de nous coordonner avec les différentes collectivités comme la Région Nouvelle-Aquitaine, la ville de Bordeaux ou la Métropole pour proposer un guichet unique. En mars c’était un peu brouillon, et les entreprises étaient parfois perdues. »

La priorité de la structure est de voir comment amplifier les aides du gouvernement, qui malgré un assouplissement des critères de sélection, « ne prennent pas encore tout le monde en compte ».

Une trentaine d’accompagnements renforcés par jour

Depuis le 29 octobre, veille du confinement, la cellule d’appui de la CCI Bordeaux Métropole est réactivée. « Nous constatons une nette augmentation de l’activité, avec 420 contacts par jour, explique son président. Dont 20 à 30 accompagnements renforcés au quotidien. » Pour cela, 19 conseillers sont présents, par téléphone ou par courriel : information sur les aides possibles, sur le maintien de l’activité, le « click and collect » ou le report des charges, les interrogations sont nombreuses.

Une cellule psychologique est également mise en place pour les chefs d’entreprise en ayant besoin. « Durant cette période beaucoup de gens baissent les bras. Nous devons, grâce à des psychologues du travail, détecter ces faiblesses pour les accompagner. »

Ne laisser personne de côté

Selon Patrick Seguin, les entreprises ont besoin de plus de clarté. « La colère commence à gronder à Bordeaux, concernant l’application des décisions gouvernementales. Nous, à la CCIBG, avons du mal à expliquer certaines mesures qui semblent floues aux yeux de certains. Je pense que les gens comprendraient plus facilement s’il y avait un durcissement du confinement. On sent de la frustration, et ça ne peut pas durer comme ça. »

L’une des inquiétudes du président de la CCI Bordeaux Gironde porte sur les entreprises qui pourraient être laissées de côté. « Les CCI avaient demandé des évolutions de critères concernant les aides gouvernementales, notamment sur le chiffre d’affaires. Actuellement nous travaillons sur une augmentation du nombre de salariés des entreprises pouvant être aidées : actuellement ce sont surtout celles entre 0 et 10 personnes qui le sont. » En interne, la structure œuvre avec la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et la DGFIP (Direction régionale des finances publiques) pour faire remonter les « trous dans la raquette » qui pourraient mettre de côté certaines activités.

Le « click and collect », une solution pour les commerces

Durant son point presse, Patrick Seguin est revenu sur l’importance de mettre en place des solutions digitales pour les entreprises. « A la sortie du premier confinement, 38% des commerces n’avaient pas de site internet. Mais depuis quelques semaines on voit un regain d’intérêt pour cet outil, et le « click and collect », qui consiste à commander un produit en ligne et à la retirer en magasin, peut être une solution si le confinement se prolonge. » Plusieurs formations sont proposées par la CCIBG sur son site internet pour aider les chefs d’entreprise à développer le numérique dans leur activité.

La structure veut aussi faciliter la création d’associations de commerçants dans certaines communes ou quartiers, pour leur permettre de se fédérer. « Nous essayons de faire du sur-mesure », conclut Patrick Seguin. Un travail laborieux, car la Gironde compte près de 84.000 entreprises différentes.

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