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Bordeaux Métropole se donne un an pour lancer un grand plan des mobilités

Écosystème
mardi 15 septembre 2020

Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole - photo AL

Alain Anziani a livré mardi ses grandes orientations politiques de rentrée, au premier rang desquelles la question des mobilités. Il promet la remise en plat de tous les grands chantiers liés aux déplacements.

Le nouveau président de Bordeaux Métropole a axé une grande partie de sa conférence de rentrée sur la question des déplacements, en affirmant vouloir tirer les leçons de ce qui relève d’un « échec collectif ». « Quand vous dépensez entre 400 et 500 millions d’euros par an et qu’à la fin on voit toujours un problème majeur de mobilité, c’est qu’on a raté quelque chose », a déclaré Alain Anziani tout en soulignant que Bordeaux est aujourd’hui la troisième ville la plus congestionnée de France.

Raison de l’échec ? Les pouvoirs publics n’auraient pas pris suffisamment vite la mesure de la vitesse de développement de l’agglomération, ce qui expliquerait que Bordeaux soit aujourd’hui l’une des dernières grandes villes de province à mettre en service un tramway et passer sa rocade à 2x3 voies.

Ne pas tomber dans la caricature du tout vélo

« Après la religion du tout voiture, ne tombons pas dans la caricature avec la religion du tout vélo », a fait valoir Alain Anziani. Il explique vouloir « diversifier les mobilités », en travaillant notamment à un « plan marche » en direction du piéton, « grand oublié » des politiques de déplacement. Il annonce également la mise en place d’un tarif basé sur le quotient familial pour favoriser l’utilisation des transports en commun.

Côté infrastructures, Alain Anziani annonce la remise à plat de tous les grands projets de transport avec des arbitrages budgétaires qui prendront en compte à la fois la fréquentation des solutions mises en œuvre, leur coût et leur bilan carbone. La phase d’étude et de réflexions devrait durer au moins un an.

Tramway, RER métropolitain et BHNS à l’étude

Le tramway n’est pas perçu comme la panacée. « Plus on fait de lignes et plus le réseau est en difficulté », a souligné le président de la Métropole. Les projets de ligne en direction de Gradignan et Saint-Médard-en-Jalles feront notamment l’objet d’une nouvelle enquête. Le chantier du prolongement de la ligne A en direction de l’aéroport reprend quant à lui son cours, avec une date de livraison désormais programmée à fin 2022. Le RER métropolitain figure également au rang des projets étudiés, avec un premier retour d’expérience concret attendu dans les prochains mois, suite à la mise en service de la ligne reliant Libourne à Arcachon en passant par la gare Saint-Jean.

Alain Anziani place enfin ses espoirs dans le développement des bus à haut niveau de service (BHNS), dont la mise en service entre la gare Saint-Jean et Saint-Aubin doit intervenir d’ici 2024. Une autre liaison est à l’étude entre le CHU de Pellegrin, Talence et Thouars.

Un téléphérique à l’étude

Le nouveau président souhaite par ailleurs engager la réflexion sur un projet de réseau de transport circulaire « pont à pont » qui relierait le pont Chaban Delmas au futur pont Simone Veil en passant par Pellegrin et Cracovie. Il annonce également l’acquisition prochaine de trois nouveaux bateaux destinés à faciliter la traversée du fleuve par les piétons et les cyclistes et met à l’étude un projet de téléphérique urbain, présenté comme une solution intéressante du fait de sa cadence importante.

Le pont Simone Veil livré en 2024

Alain Anziani, qui se dit ouvert à l’aménagement de nouveaux ouvrages traversant le fleuve, indique que les travaux du pont Simone Veil vont pouvoir reprendre début 2021 suite à la purge des différents recours déposés. La mise en service pourrait de ce fait intervenir début 2024, au prix toutefois d’une enveloppe rallongée de 20 à 25 millions d’euros (en complément des 146 millions d’euros initialement prévus).

Réconcilier la ville et ses habitants

Sur le volet urbanisme, le président annonce la création d’un budget climat qui sera animé par Pierre Hurmic. Il lance aussi l’idée de planter 1 million d’arbres à l’échelle de la métropole, un objectif à long terme qui exigerait de mobiliser jusqu’aux particuliers. Alain Anziani a surtout clarifié sa position sur la polémique liée à la construction de nouveaux logements. « C’est la quadrature du cercle, a-t-il répété à plusieurs reprises, entre les 30 ou 40 000 personnes qui attendent de pouvoir se loger et ceux qui nous demandent d’arrêter de construire ». Le président de la Métropole écarte l’idée d’une refonte globale du PLU mais estime indispensable de procéder par petites touches pour autoriser la densification de l’habitat le long des axes de communication, pour contribuer dans le même temps à régler la question de la mobilité.