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Bordeaux Métropole : Keolis favori pour les transports en commun jusqu’en 2030

Écosystème
jeudi 09 juin 2022

Keolis devrait remporter la prochaine délégation des transports publics à Bordeaux, qui court de 2023 à fin 2030 - crédit TOMA, Richard Nourry

Keolis, qui opère depuis 2009 les transports en commun de Bordeaux Métropole, a été préféré à Transdev pour la prochaine délégation de service public, qui s’étendra de 2023 à 2030. Le contrat, qui reste soumis au vote du conseil métropolitain, porte sur un montant record de 2,2 milliards d’euros. Il prévoit notamment le développement des réseaux de tramway et de bus, le renforcement des navettes fluviales, et la création de nouvelles offres de transport à la demande.

Ils étaient quatre sur la ligne de départ, puis deux dans les phases finales, et c’est finalement Keolis qui sera proposé au vote du conseil de Bordeaux Métropole, le 8 juillet prochain, pour assurer l’exploitation du réseau de transports en commun TBM de 2023 à 2030. L’offre de l’opérateur en place, présent à Bordeaux depuis 2009 et renouvelé en 2014, a été préférée à celle de Transdev. « Nous avons reçu deux offres de grande qualité, très proches, qui ont fait l’objet de trois rounds successifs entre octobre 2021 et mars 2022 », a expliqué Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, jeudi en fin d’après-midi, avant de dévoiler le nom du vainqueur, dont le dossier sera soumis au vote du conseil métropolitain lors de sa prochaine séance plénière, le 8 juillet prochain.

Une DSP à 2,2 milliards d’euros

Le contrat dans son ensemble représente une enveloppe de 2,2 milliards d’euros, étalée sur les huit ans de la délégation de la délégation de service public (DSP), financée aux deux tiers par la métropole, le reste provenant des recettes liées à l’exploitation (supérieures à 80 millions d'euros par an). « C’est le plus gros contrat jamais passé par la Métropole », rappelle Alain Anziani, tout en prenant soin de rappeler qu’il s’inscrit dans les grandes lignes budgétaires déjà votées. « Il n’aura donc pas d’impact sur les autres dépenses ».

La précédente DSP (pour la période 2014 – 2022) représentait quant à elle un budget global de 1,7 milliard d’euros. Pourquoi une telle hausse ? La nouvelle DSP proposée par Keolis prévoit notamment la création d’aiguillages permettant à des rames de passer des voies de la ligne C à celle de la ligne A. Prévus à l’horizon 2025, ces « échangeurs » permettront par exemple de relier directement la rive droite à la gare Saint-Jean et la gare Saint-Jean à l’aéroport, mais aussi Floirac à Blanquefort, donnant ainsi naissance, de façon semi-artificielle, à deux nouvelles lignes de tramway, surnommées E et F. « On pourra ainsi aller directement de Bègles à l’aéroport en 45 minutes », illustre Alain Anziani. Le réseau de tramway devrait par ailleurs profiter d’une amélioration des fréquences, avec l’objectif d’atteindre un passage toutes les 2 min 30 sur la partie centrale du réseau.

Keolis promet également une amélioration du service de bus, avec un objectif de fréquence fixé à moins de 10 minutes pour 50% de la population métropolitaine, et moins de 15 minutes pour 84% des habitants. Pour y parvenir, l’exploitant devrait à la fois optimiser son réseau existant, et créer de nouvelles lignes, radiales et périphériques, à commencer par les premières lignes de bus express (bus à haut niveau de service) dont les travaux ont déjà commencé. Il s’engage enfin à mailler plus étroitement son réseau avec celui des gares du RER métropolitain, de façon à encourager l’intermodalité tout en diluant les points de congestion qui pénalisent le fonctionnement et le confort des transports en commun aux heures de pointe. .

Navettes fluviales, vélo et transports à la demande

La nouvelle DSP devrait également se traduire par le doublement des liaisons entre les deux rives opérées par les navettes fluviales Bat3. Sur le volet des mobilités douces, elle prévoit la densification des stations de vélos en libre-service sur le périmètre intra-rocade – ainsi que la fermeture de certaines stations extra-rocades, et la mise en place de vélos électriques sur le mode du free floating.

Elle intègre par ailleurs une offre de transport à la demande, notamment pour les personnes à mobilité réduite, dont les contours n’ont pas encore été rendus publics. Le téléphérique voulu par l’exécutif métropolitain échappe en revanche au périmètre de la DSP. Le dossier Keolis comprend enfin des engagements fermes en matière de RSE, avec le maintien des accords sociaux conclus pendant la précédente délégation, et un objectif de réduction de 80% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.

« La désaturation du tramway, la création de nouvelles lignes radiales, le développement des mobilités douces, tous ces éléments sont complémentaires, et ça fera une très belle DSP pour les huit années à venir », s’est félicitée jeudi Béatrice de François, vice-présidente de la métropole en charge des transports en commun. La mise en œuvre de ces différents aménagements n’aura cependant rien d’un long fleuve tranquille, puisqu’elle prévoit l’adaptation de l’ensemble du réseau, des infrastructures à la gestion de flotte. « C’est un vrai défi, mais Keolis nous dit qu’ils peuvent le relever », veut rassurer Alain Anziani.