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Métropole : mobilité, aéronautique et écologie, ce qu'il faut retenir des vœux d'Alain Anziani

Écosystème
lundi 18 janvier 2021

Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, lors de ses voeux à la presse - Photo MB

Lors de ses vœux à la presse, le président de Bordeaux Métropole Alain Anziani est revenu sur le grand plan de la mobilité qu’il souhaite lancer, mais aussi sur la transition écologique qu’il n’oppose pas au développement économique et à l’innovation.

Le président de Bordeaux Métropole l’avait assumé en septembre dernier lors de sa conférence de rentrée : pour lui, « la mobilité est un échec collectif ». « Je n’accuse personne, renchérit Alain Anziani lors de ses vœux à la presse, lundi 18 janvier. Mais lorsqu’on fait partie des trois agglomérations françaises les plus congestionnées, on peut parler d’échec ».

Selon lui une réduction de 10% du trafic routier aux heures de pointe permettrait de diminuer de moitié cette congestion. « Pourquoi, alors, les habitants préfèrent-ils leur voiture aux transports alternatifs ? Pourquoi le covoiturage urbain est-il un échec ? » Si Alain Anziani n’apporte pas d’éléments de réponse, il revient sur le futur grand plan de mobilité en livrant quelques précisions quant au calendrier.

Piétons, vélos, et RER

Pour favoriser les piétons, ces « grands oubliés » de la mobilité, les premiers aménagements d’un « plan piéton » seront lancés en avril prochain. « Il y a beaucoup à faire, poursuit Alain Anziani. Ne plus permettre le stationnement des véhicules sur le trottoir, définir des parcours et les rendre plus agréables, améliorer la signalétique… » Le président de la Métropole compte démarrer les travaux le plus vite possible, « sans attendre d’avoir un plan parfait ».

Du côté des deux roues, les cyclistes pourront à terme rallier les 28 communes de la métropole entre elles, « avec des pistes larges et sécurisées ». Un troisième plan vélo sera lancé cette année, avec notamment de nouveaux emplacements de stationnement. Enfin Alain Anziani est revenu sur le RER métropolitain, nécessaire pour les personnes extérieures à la métropole comme pour les habitants de rive droite par exemple. « Je pense aussi à Talence et à la gare de la Médoquine. Nous voulons qu’elle devienne un carrefour des mobilités sur le territoire, et nous espérons qu’elle sera ouverte en 2026. »

Ne pas opposer écologie et économie

Le président de la Métropole est aussi revenu sur le défi climatique, qui « s’est rappelé à nous » avec les fortes chaleurs enregistrées l’été dernier. « Nous n’opposons pas développement économie et transition écologique. Il faut privilégier la croissance verte, le développement durable mais aussi l’innovation : c’est la solution à beaucoup de difficultés. »

Citant le projet Tarmaq ou encore Space hub, il affirme sa volonté que l’aéronautique de demain soit décarbonée. « C’est une chance pour nous d’avoir de grands groupes industriels sur le territoire. » A ce titre, une grande conférence aura lieu d’ici quelques mois. Alain Anziani livre son sentiment sur la suppression de la navette entre les aéroports de Mérignac et d’Orly : « Pour moi c’est une bêtise de l’avoir supprimée, c’est une vue extrêmement parisienne des choses. Cette décision a très peu d’intérêt écologique, mais les conséquences économiques et sociales sont lourdes. » Pour autant, il se positionne en faveur de la suppression des vols de nuit, pour réduire les nuisances sonores.

Et en bref…

Parmi les « ressources à mettre en commun », , Alain Anziani aborde l’attractivité du territoire. « Ne nous en plaignons pas trop, lâche-t-il. Invest in Bordeaux est un outil efficace et a échappé de peu à sa suppression, mais il faut en maîtriser le contenu ». Idem pour le cas de l’ancien site Ford, qui fait l’objet de « négociations difficiles ». Si le constructeur automobile soutient l'accueil du géant américain Amazon sur ce site, ce n’est pas le choix de la Métropole. « Nous préférons favoriser le commerce de proximité d’abord, et puis il y a peu d’activité industrielle dans notre pays. Nous en souhaiterions une à la place de Ford. »

Malgré ces nombreux projets Alain Anziani et sa majorité vont devoir composer avec les élus de « la minorité » (lorsque ces derniers préfèrent parler d’opposition). « Ne comptez pas sur moi pour tenir des propos polémiques », souligne le président de la Métropole, alors que les élus en question ont refusé de prendre place à ses côtés, s’installant face à lui, dans l’assistance.