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Bordeaux Care Lab : un nouvel incubateur dédié à la santé

Demain
mardi 04 octobre 2022

Partenaires et lauréats de la première promotion du Bordeaux Care Lab étaient réunis lundi pour le lancement de l'incubateur - crédit AL

La technopole Unitec, le CHU de Bordeaux et le pôle de compétences Allis-NA ont donné lundi le coup d’envoi d’un nouvel incubateur, Bordeaux Care Lab, qui s’attachera à accompagner les startups de la santé sur les pans spécifiques de leur développement, des problématiques réglementaires à l’accès aux patients en passant par la stratégie de financement. Sept startups composent sa première promotion.

Après le sport, l’e-commerce, le vin ou le tourisme, Unitec se dote d’un nouvel incubateur spécialisé, dédié cette fois aux startups de la santé. « Nous avons déjà accompagné une soixantaine de projets dans le secteur, rappelle Stéphane Rochon, directeur général de la technopole. Nous avions envie de regrouper ces projets autour d’un incubateur thématique, en association avec des partenaires capables de délivrer une forte valeur ajoutée ». Cette volonté s’est incarnée lundi avec l’inauguration du Bordeaux Care Lab, dont le programme d’accompagnement sera assuré par Unitec, en partenariat avec le CHU de Bordeaux et le pôle de compétences Alliance Innovation Santé Nouvelle-Aquitaine (Allis-NA). Sept startups composent la première promotion, avec des activités qui se répartissent entre trois sujets principaux : la numérisation au service du parcours hospitalier, les appareils de santé connecté et l’intelligence artificielle au service du soin ou de la santé. Stéphane Rochon file la métaphore médicale : « l’idée est de créer une cohorte, que ces sept projets génèrent des synergies ».

Les questions du financement et de l’aide à la mise sur le marché figurent au premier rang des préoccupations de l’incubateur, dans un secteur de la santé régi par des contraintes réglementaires fortes, comme l’obtention du marquage CE ou des autorisations de remboursement. « L’objectif est également de faciliter le montage de POC (preuve de concept) et l’accès à la donnée », complète Unitec qui, pour ce faire, compte sur l’appui mais aussi le réseau de ses deux partenaires. « Cet incubateur est l’occasion de mettre en relation ceux qui font la santé aujourd’hui et ceux qui vont créer la santé de demain, salue Yann Bubien, directeur général du CHU de Bordeaux, pour qui cette association s’inscrit dans la démarche d’ouverture et d’innovation portée en local par l’hôpital. Nous devons tous nous impliquer dans ces sujets, je ne veux pas qu’on laisse le numérique en santé à des acteurs dont les intentions ne sont pas toujours irréprochables, il faut redonner le pouvoir sur ces questions à ceux qui savent ». Le CHU devrait ainsi offrir aux startups incubées un accès privilégié à sa direction de la recherche clinique et de l’innovation, ainsi qu’une mise en relation facilitée avec ses capacités d’expérimentation et ses 2.500 praticiens.

« La confrontation aux industriels et aux experts du secteur, voire aux patients, est un levier d’accélération majeur pour l’innovation en santé, et c’est une nécessité que d’être incubé en confrontation avec un collectif, sur des problématiques transversales, surtout dans un écosystème de la santé qui apparait parfois comme une mosaïque labyrinthique », abonde Christian Fillatreau, président d’Allis-NA, qui s’engage à favoriser la mise en réseau et la visibilité auprès des acteurs régionaux de la filière, à commencer par ses 150 adhérents. Bordeaux Care Lab sera piloté par Clémence Roy, start-up manager santé chez Unitec.

Les sept startups de la première promotion Bordeaux Care Lab
Dans le domaine du parcours hospitalier, G5 Digital développe une suite logicielle pensée pour accompagner les professionnels de santé sur mobile, et les aider dans la collecte sécurisée des données médicales qui échappent au périmètre des dossiers patients informatisés. La startup e-Hospit élabore quant à elle Sophi, une plateforme en forme d’assistant numérique dédiée à l’optimisation des démarches administratives du parcours préopératoire. « 15% des interventions sont annulées ou reportées pour des défauts de dossier », fait valoir son cofondateur, Salem Meghachi.

Trois startups évoluent dans le domaine des appareils de santé connectés. P’tit Bout de Lumière, passée par l’incubateur de la SATT Aquitaine, utilise la réalité virtuelle pour améliorer la prise en charge des soins dentaires pédiatriques, avec des environnements VR pensés pour calmer et distraire l’enfant, tout en maintenant un lien avec le dentiste. eMagina, qui finalise actuellement sa première levée de fonds, développe un ballon vaginal connecté à une application mobile, pensé pour aider les femmes à se préparer à l’accouchement en assouplissant leur périnée. Myotact s’attaque quant à elle aux troubles du membre fantôme dont souffrent les personnes amputées, avec un dispositif qui facilite également le contrôle des prothèses myoélectriques.

Les deux dernières jeunes pousses explorent les voies de l’intelligence artificielle. Chez Vulgaroo, les algorithmes sont mis au service de la génération de comptes-rendus d’examen accessibles au patient profane, tandis que Louise élabore une plateforme d’accompagnement des professionnels de santé impliqués dans des parcours de PMA.