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Avec Big Nature, Pascal Rigo veut fédérer le monde viticole et planter des arbres

Engagement
jeudi 24 février 2022

Au Château La Peyruche, 317 arbres ont été plantés par des étudiants de Kedge Business School le 7 février dernier. Crédits : Big Nature

Pensée « comme une startup », l’association Big Nature de l’homme d’affaires Pascal Rigo, s’engage pour planter des arbres auprès de viticulteurs. Entre souci de l’environnement et de la vocation chez les générations futures, la structure ambitionne de planter 100.000 arbres d'ici à mars 2023.

 Depuis un an, l’homme d’affaires Pascal Rigo s’est lancé dans une nouvelle aventure. Après avoir monté une chaîne de boulangeries à succès aux Etats-Unis, le Bordelais s’attaque à des problématiques sociétales et environnementales. En février 2021, il a lancé à Bordeaux Big Ensemble, une entité qui se décline en plusieurs associations tournées vers la découverte du monde professionnel pour les jeunes, la santé ou l’environnement. « Pour résumer, Big Ensemble, c’est plus une méthodologie qu’autre chose, présente Pascal Rigo. Beaucoup de personnes s’engagent à leur niveau au quotidien et c’est génial, mais on s’est dit qu’il fallait faire les choses en grand. Concrétiser des initiatives qui puissent être dupliquées et avoir un impact sur tout le territoire ; en engageant le plus grand nombre de personnes sur différents sujets. » Big se définit comme une association-startup, dotée d’une grande agilité. « Il ne faut pas qu’on se laisse prendre par l’objectif d’être entrepreneur à tout prix, de monétiser à tout prix notre activité », précise l’homme d’affaires.

L’un de ces projets se nomme Big Nature. L’objectif ? Planter des arbres, capteurs de carbone, sur le territoire ; à l'instar du président de Bordeaux Métropole Alain Anziani. « N’importe quel arbre compte, peu importe où on le plante. On a rencontré des écoles, des associations… Et au fur et à mesure de nos tests, on s’est rendu compte que beaucoup de jeunes pousses meurent, quand l’opération n’est pas réalisée par un professionnel », commente Pascal Rigo.

« Amorcer la pompe » des financements

Alors, la structure décide de se tourner vers les agriculteurs, et particulièrement les viticulteurs, pour aller plus vite. Tout en s’appuyant sur des experts de l’agroforesterie, pour assurer la bonne croissance de ces arbrisseaux. Pascal Rigo part d’un constat simple : aujourd’hui en France, 70.000 viticulteurs sont en activité. Si chacun plante 100 pousses, cela fait logiquement 7 millions d’arbres. Big Nature travaille déjà avec quatre viticulteurs, et plante en moyenne 200 arbres sur leurs parcelles. « On s’imagine le levier incroyable qu’on peut avoir en donnant confiance à la filière », se réjouit l’homme d’affaires. L’association plante ainsi différentes essences sur des terrains en monoculture – des vignes, donc -, pour ramener de la biodiversité et stabiliser les sols.

Et pour financer ce grand projet, Big Nature compte sur tout l’écosystème existant. Pouvoirs publics, associations, entreprises privées… La moitié du budget – non communiqué – émane pour l’instant de financements privés mobilisés par l’association, et l’autre moitié provient des viticulteurs eux-mêmes. « Notre rôle est de mettre en relation les gens. On cherche un modèle qui tienne la route, on développe une vraie ‘value engineering’ ; et on a une idée claire d’où on peut aller chercher des subventions, des mécènes, des entreprises ou des fonds à impact, affirme Pascal Rigo. Aujourd’hui on sait que si on veut pérenniser le projet, que les experts avec lesquels on travaille gagnent suffisamment leur vie, il reste à peu près 5 euros par arbre à financer. Et nous travaillons désormais sur des leviers pour aller chercher ces 5 euros restants. » Pour le moment Big Nature « amorce la pompe », et sert de financement tampon, pour ne pas attendre que ces subventions se débloquent.

100.000 arbres d’ici à 2023 ?

Pour cette première saison de plantation, depuis novembre et jusqu’à mars, ce sont 2.000 arbres qui sont en train d’être plantés en Gironde. Pascal Rigo voit d’ores et déjà plus loin, et imagine la plantation d’arbres fruitiers, à coques ou des peupliers, utilisés pour réaliser des emballages. Des essences pouvant amener une diversification du modèle économique des agriculteurs. « C’est important, car on sait combien la transmission des exploitations est compliquée, rappelle-t-il. Comment faire rester des jeunes dans ces secteurs d’activité ? En leur proposant de nouvelles avenues. »

Pour la deuxième saison de plantation, à partir de novembre prochain, l’association ambitionne de planter 100.000 arbres chez 100 agriculteurs. Des arbres qui exerceront un rôle de capteurs de carbone trois ans puis tard, mais qui participent à recréer une biodiversité dès leur implantation. Pascal Rigo souhaite conserver la majorité des opérations en Gironde, tout en les ouvrant à d’autres régions pour tester la force de duplication de Big Nature. « En résumé, 80 ou 90% des plantations se feront dans le département pour bénéficier d’un effet tâche d’huile, conclut Johan Brugieregarde, responsable opérationnel de Big Nature, responsable opérationnel de Big Nature. Pour qu’on puisse dire "regardez ce qu’on a fait, ce qu’on est capable de faire". »