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Atlantique Berlines : quand des salariés rachètent leur entreprise

Stratégie
jeudi 17 mars 2022

Robin Caillaut, Julien Belot et Marc Nollet (de gauche à droite) ont repris l'entreprise avec Atoumane Ndiaye. Crédits : Atlantique Berlines

L’entreprise Atlantique Berlines, spécialisée dans la location de voitures avec chauffeur, a été rachetée l’année dernière par quatre salariés. Après deux années compliquées, notamment par l’absence de clientèle étrangère, son nouveau PDG prévoit investissements et recrutements en 2022.

Dans l’univers du luxe, être chauffeur de grande remise nécessite une discrétion particulière. À l’avant d’un véhicule de haut standing, du 4x4 à la limousine, ces professionnels transportent des clients allant du chef d’Etat au touriste fortuné, en passant par un patron du CAC40. À Bordeaux, Atlantique Berlines est l’un des acteurs de ce secteur de niche. Créée il y a bientôt vingt ans, en 2003, l’entreprise a vécu l’année dernière un changement de taille : son fondateur historique a tourné la page, vendant le fruit de son travail à… Quatre de ses salariés. « En voyant la crise bousculer notre activité, en 2020, notre ancien dirigeant avait estimé qu’il faudrait deux ans pour que l’on retrouve une activité pérenne, présente Marc Nollet, aujourd’hui PDG d’Atlantique Berlines. Lui, a préféré passer son tour, car il estimait que le temps était venu que l’entreprise se renouvelle, soit portée par des jeunes. » Ces jeunes, ce sont Marc Nollet, Romain Caillaut, Julien Belot et Atoumane Ndiaye. Lorsque leur patron a émis le souhait qu’ils reprennent l’entreprise, cette suggestion est apparue « comme une évidence ». « Personnellement, je suis salarié depuis bientôt 16 ans, reprend notre interlocuteur. Je suis d’abord entré comme stagiaire, et je devais partir faire une école de commerce. Finalement, je suis resté pour ne jamais en repartir. »

Si le montant de la transaction n’est pas rendu public, le nouveau dirigeant l’assure, « la côte de l’entreprise était très élevée. Notre ancien patron a refusé de vendre Atlantique Berlines à une société nationale concurrente, et a préféré gagner moins d’argent pour vendre à ses salariés ». Il faut dire qu’avant le Covid-19, l’entreprise comptait 25 véhicules en propre, et faisait tourner de mai à octobre, entre 40 et 50 voitures par jour - pour un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros.

Continuer de recruter d’anciens collaborateurs

Mais en 2020, toujours, la perte d’activité d’Atlantique Berlines a contraint l’ancien dirigeant à licencier les 23 salariés. « L’idée était de nous permettre de repartir avec une base plus appropriée à la crise, se remémore Marc Nollet. Les clients étrangers n’étaient pas là, on a essayé de soulager l’entreprise de ses charges pour nous permettre d’embaucher nos anciens collègues le souhaitant, en CDD. » En effet, plus de 30% du chiffre d’affaires de la société reposait initialement sur le tourisme – et notamment sur l’œnotourisme.

Aujourd’hui, Atlantique Berlines compte 8 collaborateurs en CDI – ayant déjà tous travaillé pour la société. Et malgré une année 2021 en demi-teinte, l’entreprise a effectué 1.800 missions l'année dernière. De quoi donner du travail à une soixantaine de chauffeurs, pour 6.000 heures de travail. « Nous sommes encore rentables, et nous envisageons d’atteindre 1 million d'euros de chiffre d’affaires cette année », affirme Marc Nollet. Le directeur prévoit également le recrutement à temps plein de deux anciens salariés, ainsi que l’achat de nouveaux véhicules. « C’est un investissement très onéreux, précise-t-il. Pour une limousine, il faut par exemple compter 170.000 euros, et ce sont des voitures très difficiles à trouver. Car Mercedes-Benz les vend sous forme d’allocation. Le constructeur automobile n’en met que 600 à 700 sur le marché français, quand le marché chinois peut en recevoir dix fois plus. »

L’entreprise bordelaise travaille avec la structure Reforest’Action pour réduire son impact carbone. L’année dernière, en se basant sur les kilomètres parcourus, Atlantique Berlines a financé la plantation de 500 arbres dans la région de Carcassonne. « Planter des arbres, c’est concret. Même si on sait que la neutralité carbone sera effective dix ans plus tard, on essaye de réduire notre impact carbone », souligne Marc Nollet.

Atlantique Berlines
Basée à Bordeaux
8 salariés
CA 2021 : n. c. 

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