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Artisans : deux listes s’affrontent aux élections régionales à la CMA

Écosystème
vendredi 01 octobre 2021

La liste la Voix des Artisans a lancé sa campagne lors d'une conférence de presse à Bordeaux le 21 septembre - crédit AL

Les artisans de Nouvelle-Aquitaine ont jusqu’au 14 octobre pour élire leurs représentants à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat régionale. Deux listes s’affrontent, avec des propositions qui vont dans le sens d’une plus grande proximité avec les artisans du territoire et quelques différends idéologiques.

185.000 artisans et conjoints collaborateurs de Nouvelle-Aquitaine sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants à la nouvelle Chambre de Métiers et de l’Artisanat régionale qui, depuis le 1er janvier, englobe les dix établissements départementaux historiques sous la forme d’une entité juridique unique. Le scrutin est ouvert jusqu’au 14 octobre avec, pour la première fois, la possibilité de voter en ligne (à l’aide de l’identifiant transmis dans le matériel électoral), en plus du traditionnel vote par correspondance.

Deux listes en compétition

La liste « La voix des artisans » se présente sous les couleurs de l’U2P (Union des entreprises de proximité), avec le soutien de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), la Cnams (Confédération nationale de l'artisanat des métiers et des services), la CGAD (Confédération générale de l'alimentation en détail) et l’UNAPL (Union nationale des professions libérales). Elle est emmenée par Gérard Gomez, artisan taxi à Biarritz et actuel président de la CMA des Pyrénées-Atlantiques.

En face, la liste « Fiers d’être artisans » bénéficie de l’appui de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile), de la FEP (Fédération des entreprises de propreté) et de la FFB (Fédération française du bâtiment). La liste est portée par Nathalie Laporte, artisan peintre près de Bazas, présidente de la CMA Gironde et par ailleurs tête de liste départementale.

Les professions de foi des deux listes révèlent des préoccupations communes, à commencer par une plus grande proximité sur le territoire, ou un accompagnement sur les problématiques de transformation imposées par le numérique ou les contraintes environnementales. Elles se veulent également motrices en matière d’apprentissage (12.000 apprentis et 10 CFA à l’échelle de la région), et facilitatrices pour tout ce qui touche à la transmission, à la cession ou à la reprise d’entreprises, sachant que 25% des artisans ont 55 ans ou plus.

La liste la plus représentative ?

Au-delà du détail des propositions, l’affrontement entre les deux listes se joue en partie sur la question de leur représentativité du tissu régional. « La liste CPME défend les entreprises, nous défendons les artisans », argue Gérard Gomez. « Nous représentons le plus grand nombre d’entreprises, avec des valeurs qui sont à la fois rurales, de centre-bourg et métropolitaines », ajoute Michel Dumon, président de l’U2P Nouvelle-Aquitaine. Dans le camp d’en face, la posture agace. « Il suffit de regarder nos listes pour voir qu’il n’y pas de grosse entreprise. Au national, ce sont à près de 80% des entreprises de moins de dix salariés. Je suis moi-même dans une TPE qui réunit trois personnes », répond Nathalie Laporte.

La bataille de la représentation se joue aussi sur le terrain géographique. « Les artisans ont peur que le pouvoir soit centralisé à Bordeaux et que les autres territoires soient laissés pour compte. J’estime que l’égalité de service devra déterminer notre action, et il est hors de question qu’un artisan soit exclu de l’action de la CMA parce qu’il est loin des centres de décision, comme on peut l’être en Corrèze ou dans les Pyrénées-Atlantiques », avance le candidat biarrot, qui souligne ne pas s’être présenté comme tête de liste dans son département pour pouvoir se consacrer pleinement à la région. Une crainte qui n’aurait pas lieu d’être selon son adversaire girondine, qui rappelle que l’actuelle centralisation est à mettre au crédit de l’U2P, puisque c’est l’un de ses représentants qui préside aujourd’hui la région. « La mise en place de la régionalisation n’a pas été simple, elle nous a bien montré qu’il fallait travailler sur une CMAR plus fluide et plus réactive, raison pour laquelle je ne veux certainement la présidente régionale de la centralisation. Au contraire, je veux laisser de l’autonomie aux départements, qui ont tous leurs spécificités », plaide Nathalie Laporte.

Le résultat du scrutin sera annoncé le 19 octobre, à l’issue d’un dépouillement organisé à Bordeaux.