Alenvy prépare une levée de fonds pour s'étendre sur l'Hexagone - Premium

Il y a un an, la jeune entreprise A portée d’bio changeait de nom pour se rebaptiser Alenvy. Créée en 2018 et originellement dédiée à la livraison de paniers, contenant des fruits et légumes et de l’épicerie, elle a choisi de se diversifier pour proposer, aujourd’hui, 2000 références provenant de producteurs et d'artisans, majoritairement locaux. « Tout ce qu’il faut pour faire ses courses », résume Erwan Moullec. Le jeune homme, cofondateur d'Alenvy, s’est lancé en 2017 pour arrondir ses fins de mois. « J’étais en stage chez un maraîcher bio, et je me suis mis à livrer des paniers à mes contacts, se remémore-t-il. Au bout de quelque temps j’ai constitué une clientèle pour l’année et je n’avais plus assez de temps pour tout gérer. » Il décide alors, avec Victor et James Terriein, de se professionnaliser. Aujourd’hui la jeune pousse compte près de 600 clients sur la métropole bordelaise, et ouvre ce mercredi 22 septembre une antenne à Toulouse. Alenvy achète les produits directement auprès de leurs fournisseurs, locaux ou non, qui fixent eux-mêmes leur prix. Un choix risqué pour l’entreprise qui doit maîtriser son stock, et qui enregistre de 5 à 8 % de pertes. « Nous tentons de réduire ce taux en proposant une rubrique anti-gaspi », précise le cofondateur. Inciter les clients à acheter local 80 % des produits proviennent aujourd’hui de producteurs, maraîchers et artisans, situés à moins de 150 km de Bordeaux. Toulouse bénéficie en partie de ce réseau, car de nombreux produits sont issus du Lot-et-Garonne. Les 20 % restants, eux, sont importés de France ou d’ailleurs. Comme pour des fruits tels que les bananes et les oranges, par exemple. Mais pour inciter les clients à se tourner vers le local, un système de notation a été développé sur le site internet de l’entreprise. « Cela permet aux consommateurs de savoir d’où viennent les produits, s’ils sont labellisés, avec une politique zéro déchet, énumère Erwan Moullec. Nous avons développé une cagnotte en ligne pour fidéliser et récompenser les clients qui achètent local. » Ce système de cagnotte se nomme le myel, en référence à la miel, monnaie locale girondine. « Nous avons décidé de ne pas travailler pour le moment avec les équipes de la miel car la monnaie n’est pas encore dématérialisée. C’est en projet et à terme, pourquoi pas proposer à nos clients de la cagnotter. Mais actuellement, c’est trop compliqué. » Une levée de fonds en préparation En 2020, le premier confinement a allégrement profité à Alenvy, qui est passé de trois à 15 salariés en quelques semaines seulement. Son chiffre d’affaires a d’ailleurs explosé, passant de 115 000 euros en 2019 à 587 000 euros. Mais avec le retour à la vie normale s’en est suivi une baisse d’activité, qui, selon Erwan Moullec, se stabilise aujourd’hui. « Même si les consommateurs ont retrouvé leurs habitudes des grandes surfaces, une partie est restée tournée vers le local. Maintenant, nous enregistrons une croissance constante, plutôt régulière. » Si, les deux premières années d’activité, la jeune pousse était rentable, elle a fait le choix en 2021 de se tourner vers un modèle plus « startup ». Consolidation de l’équipe, stratégie de développement… Et levée de fonds. L’objectif est affiché : ouvrir une demi-douzaine de nouveaux points de vente en 2022. À Montpellier, Nantes, Paris, Lyon ou Nice. « Nous devons agir vite car la concurrence est féroce. Dans notre secteur d’activité, c’est "premier arrivé", premier servi. Nous n’avons pas fait ce choix de gaîté de cœur, mais nous acceptons de prendre le risque pour voir plus grand », assume le cofondateur, qui espère réaliser un tour de table de 1,5 million d’euros. 2022 sera ainsi dédiée à l’acquisition de nouveaux clients, pour prouver aux potentiels investisseurs que le modèle d'Alenvy fonctionne. « Mais nous voulons que nous, cofondateurs, restions actionnaires majoritaires. » D’ici la fin de l’année, la startup espère atteindre 600 000 euros de chiffre d’affaires et 400 clients toulousains. Pour, l’année prochaine, elle veut fidéliser 600 clients par ville. « Nous souhaitons être vraiment bien installés d’ici trois ans, projette Erwan Moullec. Dans les grandes villes d'abord, puis nous tourner vers les villes moyennes, pourquoi pas avec un système de drive. Bref, avoir un vrai réseau. »Alenvy basée à Bouliac15 salariésCA 2020 : 587 000€www.alenvy.fr

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