Agriculture : La Chambre Régionale dévoile son plan de relance

Jeudi 17 septembre, la Chambre Régionale d’Agriculture (CRA) de Nouvelle-Aquitaine a présenté son plan de relance. Si aucun budget n’a été donné, les axes définis par les groupes de travail ont été présentés. Tous ont un objectif principal : « accélérer les transitions ».

Pour relancer les filières, il faut en premier lieu dresser un bilan. L’agriculture et l’agroalimentaire sont le premier secteur exportateur de Nouvelle-Aquitaine, avec un excédent commercial dégagé de 6,2 milliards d’euros. Sans compter les saisonniers et temps partiels, il représente 370 000 emplois directs et indirects. Pour autant la crise du Covid-19 succède à d’autres crises antérieures, les trésoreries de certaines exploitations sont au plus bas, et les perspectives de marché se dégradent.

La Chambre Régionale d’Agriculture a établi dix priorités dans son plan de relance. Trois concernent des mesures d’urgence, les autres doivent relancer la dynamique économique, accélérer la transition agroécologique et assurer la cohésion sociale.

Aider les filières et agriculteurs en difficulté

A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, plusieurs filières ont particulièrement souffert de la crise. Les volailles, l’horticulture et les pépinières, la viticulture et l’agritourisme entre autres. « Nous proposons la prise en charge financière des cotisations sociales, affirme la CRA. Des prêts de trésorerie et des prêts de transformation garantis, ou encore l’accompagnement des agriculteurs en situation fragile. » Pour la Chambre Régionale d’Agriculture, « il est urgent de renforcer les dispositifs d’accompagnement ».

Elle veut également capitaliser sur le « consommer local ». Le confinement a renforcé l’attrait pour les circuits de proximité, et la relance du secteur agricole passe, pour la CRA, par cette tendance. Promotion dans les GMS (grandes et moyennes surfaces), mise en avant dans la RHD (restauration hors domicile), les pistes sont multiples.

Enfin, elle estime nécessaire un accompagnement stratégique vers plus de résilience. Par exemple, instaurer des « contrats de transition pour financer des projets d’exploitation », avec des aides forfaitaires pour « prise de risque dans l’évolution des pratiques ».

Accélérer la transition agroécologique

L’un des enjeux du monde agricole est la sécurisation de l’accès à l’eau. Le sujet est revenu à plusieurs reprises lors de la présentation, avec un constat : « Nous n’avons que deux saisons de six mois ces dernières années. » Six mois pluvieux et trop doux en hiver, six mois très chauds et secs l’été. « Les projets d’infrastructures sont indispensables. Ils représentent 53 millions de mètres cube dans la région et le montant d’investissement se chiffre à 237 millions d’euros. » Ces projets permettraient de sécuriser l’apport en eau, « vital pour la pérennité des activités agricoles concernées ».

Démarches bas carbone, certifications environnementales ou encore conversion en agriculture bio, ces actions doivent être, selon la CRA, « soutenues et renforcées » lorsqu’elles sont compatibles avec l’efficacité économique. A ce jour plus d’un quart des exploitations agricoles sont déjà engagées dans ces démarches, qui prennent plusieurs années.

Les deux autres axes de ce plan, la relance de la dynamique économique et la cohésion sociale, ont pour vocation d’encourager les investissements, de favoriser la souveraineté des territoires, ou encore de relancer l’alternance.